toutes ces îles, on a dû préjuger que les crustacés étaient, à peu
d'exceptions près, identiques. Ce n’est guère que sur les côtes de
la Nouvelle-Guinée et au milieu des Moluques que vivent ces
singuliers phyllosomes au corps ajilati et nacré, et les smerdis
et les alima, qui rendent parfois la mer étincelante par les feux
qu’ils émettent sans interruption. Il en est de même des insectes ;
ils sont très-rares sur toutes les îles de la mer du .Sud, et se bornent
communément à quelques diptères, à quelques papillons
qui sont indiens, et qu’on rencontre aux Moluques. C’est ce qui
a fait dire au plus j>rofond entomologiste de notre époque, a
M. Latreille ( Géographie des Insectes, in-8”, pag. i8 i ) : «Pluie
sieurs des îles de la Nouvelle-Zélande, de la Nouvelle-Calédonie
« et des mers circonvoislnes, sont américaines par leur position
« géographique, et peuvent être asiatiques quant aux produe-
« tions animales et végétales de leur sol.» Nous ajouterons, comme
fait partienlier, que partout, sur les eaux du vaste Océan-Pacifique,
en dedans comme en dehors des tropiques, nous avons
observé le velia océanien, insecte de la tribu des ploteres, mentionné
par Escbscboltz près de l’ile de Pâques, et qui couvre la
mer, par les temps de calme, loin des terres, comme [jroclie de
Taiti, de la Nouvelle-Irlande, ou de tout autre point.
Nous avons esquissé à grands traits le sol des contrées dont
nous devons maintenant essayer de peindre les habitants ■. ce
sera l’objet du second paragraphe.
II.
DES INSULAIRES DU GRAND - OCEAN , E T D E LEURS H ABITUDES
GÉNÉRALES,
Dans l'homme physique, Vhomme moral est caché.
L ’homme extérieur n'est que la saillie de l'homme
intérieur. Dütaty, lotir, xxxirr.
L ’homme, et les variétés qui en composent les races diverses,
sont sans doute le sujet le [dus vaste et le plus Intéressant dont
puissent traiter les sciences naturelles, la philosophie et la morale
L Cette étude a, de tout temps, occupé cpielques esprits supérieurs,
cpii chcrelièrent à mettre à la portée de leurs contemporains
cette pensée sublime de Solon, inscrite sur le temjile
d’Ephèse, Nosce te ipsum; mais, à cet égard, les modernes ” oui
bien surpassé les anciens , réduits à des relations extérieures
bornées, et cliezlescjuelslepeu de progrèsdes sciences naturelles
ne permettait d’envisager une telle question qu’obscurcie par de
vains sophismes. Nous nous abstiendrons ici de toute excursion
' L a science la p lu s intéressante e t la p lu s importante p o u r l ’homme est ce lle
de l ’homme même. Marsden, Hist, o f Sumatra.
« Pour l’homme, cousidéré en général comme premier être zoologique, consult.
LINNÉ (S js tem a naturoe. ed . i 3 , car. Gm e lin ); BLUMENBACH ( ZIe generis
h um an i varietate tta fiV a , Goettingue, 179 6 , 3' édit. in-8°. ); BUFFON (Hist, de
l’homme); G. CU V IE R (Tab. élém. d’hist. n at., et Règne Animal) ; L.ACÉPÈDE (Diet,
des scienc. nat.); V IR E Y (Diet, des sciences médic., et Histoire naturelle du genre
bumain, 3 vol. in -8 ° , 1824, a 'é d i t . ) ; DESMOULINS (Journal de physiologie,
1825 ) ; et le colonel BO R Y D E SA IN T-V INC EN T (Diet, class, d’liist. nat., t. V III).
Parmi les travaux remarquables sur l’angle facial et les diverses modifications qu’éprouve,
suivant les rac e s, la capacité du crâne, voy. W o l t e r u s Henmcus CR U IJ .,
Dtssertaùo anthropologico - m edica inauguralis de cranio, eju squ e a d fa c iem
ratione, e tc ., thèse ¡11-8", i 4 juin i8 i o , Groningæ.