malaises et des terres des Papouas, et sur le littoral d’un petit
nombre d’des, agglomérées sous l'équateur, et au milieu desquelles
s’introduisent sans interruption des Malais de Tidor et de
Ternate, et des Papouas de la Nouvelle-Gninée, et même quelques
Alfourous des montagnes de l’intérieur. Presque toujours l’ati-
torité, peu influente d’ailleurs, se trouve reposer dans les mains
des Malais, qui exploitent encore le commerce par échanges,
et surtout la vente des esclaves pris à la guerre. La masse de
.ces Papous hybrides présente des hommes d’une constitution
grêle et peu vigoureuse. La teinte de leur peau est très-claire;
mais le plus souvent elle est recouverte de cette lèpre furfu-
racée, si abondamment répandue sur les peuples de race noire
de la mer du Sud. Leurs traits ont une certaine délicatesse; leur
taille est le plus ordinairement petite; l’abdomen est trcs-pro-
éminent, et leur caractère est timide. Tout en eux indique la
funeste influence de leur genre de vie et de leur habitation.
Nous ne nous étendrons pas davantage sur ces peuplades que
visitèrent d’Entrecasteaux, de Rossel, Labillardière, de Freycinet
, Quoy et Gaimard, et qu'il nous suffisait de distinguer des
peuples à cheveux crépus [crispa tortilique comâ des Latins),
auxquels nous conservons le nom indigène de Papoua ', usité à
la Nouvelle-Guinée, oèi ils sont répandus sur les côtes, de même
que sur les grandes iles faisant partie de ce qu’on nomme terre
(les Papous. Enfin, nous retrouverons les Papouas peuplant les
c ’estoit u n e autre sorte de gens que les precedent [ceu x de la Nouvelle-Guinée ),
d e couleur p lu s ja u ln e ; q u e lq u e s -u n s p o r to jen t des ch ev eu x lon g s , d ’autres
courts, et usoyeut aussi d ’a rcxs et f e t c h e s , etc.
En 16 9 9 , Dampier ( Voy. a u x Terres Australes et à la Nouvelle - Ho lla nd e ,
t. IV , pag. 6 7 , 17 i 4 ) décrivit également ces Papous hybrides, et les détails qu’il en
donne portent le cachet de son exactitude ordinaire.
' Du mot indigène p u a -p u a , qui veut dire brun-foncé. ( M archai, Hist. de Java,
pag- 4- )
îles juscyu’à ce jour peu connues de la Louisiade, de la Nouvelle-
Bretagne, de la Nouvelle-Irlande, de Bouka, de Santa-Crux ’ et
de Salomon etc.
Les Papouas qui doivent nous occuper ont la plus <rrande
ressemblance avec les Nègres Cafro-Madécasses ^ et cette ana-
logte se retrouve encore dans jilusieurs de leurs habitudes ct de
leurs traditions, de même que dans leur constitution jiliysitpie.
Ils jiaraissent provenir d'une migration ¡tostérieure à celle des
Océaniens, migration qui s’est arrêtée sur le contour des chaînes
de la Polynésie, n’a envahi que le littoral de la Nouvelle-Guinée,
et s’est réjiandue sur les îles de la Nouvelle-Bretagne, de la Nou-
velle-Irlande, de Bouka, de Bougainville, de l’Amirauté, de Salomon
, de Santa-Crux, de la Tierra austral del Espíritu Santo,
et de la Nouvelle-Calédonie h I.es habitants de la Nouvelle-
Guinée se désignent par le nom de Papouas, en réservant la
dénomination AEnclamênes aux Nègres à cheveux droits et
rudes de l’intérieur ; ils n’ont jioint passé le détroit de Torrès;
tandis que les Endaménes ou Alfourous [Nègres australiens) paraissent
s’étre répartis très-anciennement, en jicuplades misérables,
éparses et jicu nombreuses, sur le sol maigre et stérile
de la Nouvelle-Hollande. On ue jieut, par suite, concevoir la
I.es naturels de l'ile de S an ta -C r iix sont noirs comme les Nègres d’Afrique.
Tous ont les cheveux laineux, et les teignent de différentes conieurs, etc. .Second
Voy. de Mendat'ia. ( F leu r ieu , Découv. des F ran çais, p. 26. )
I-.es peuples qui habitent ces terres sont, en général, de l’espèce des Nègres :
ils ont les cheveux laineux cl noirs, le nez épaté et de grosses lèvres, etc-, etc- [S u r -
ville, Découv. des Français, p. 95. )
5 Ce rapproeliemcnt avait déjà été fait il y a un siècle; il a été combattu par
M. Grawfurd, dont les raisonnements, en cette circonstance, ne sont appuyés sur
aucun reuseignement positif.
Les naturels des îles Tatee paraissent être de la même race que les Papous. Us
ont la tête laineuse, la peau d’un noir de ja is, et tous les traits des Nègres d’ \ -
fnqne. {M ea r e s , V o y ., t. I , p. SSy. )