|)artie le résultat d’observations nombreuses et détaillées, re-
eueillies sur les lieux et pendant, le cours d’une longue navigation.
Parfois nos opinions se trouveront coïncider avec les faits
déjà annoncés par deux savants voyageurs, d’une sagacité reconnue,
MM. Forster et de Chamisso; et d’avance, on voudra
bien leur en attribuer le mérite, sans que nous ayons à les citer
chaque fois. Cependant, on pourra se convaincre que notre
manière de voir diffère assez souvent de la leur, et que, si nous
(levons à tous les deux fidée de grouper sous forme de généralités
les principaux traits historic|ues des naturels de la mei-
(lu Si,id, nous avons cependant apporté clans ce travail plusieurs
modifications remarquables.
t".
DU GHAND-OCEAN E T DES IIÆ S OCEANIENNES.
Le Grand-Océan, au milieu duquel sont semées les terres de
l'Océanie ' proprement dite , comprend ce vaste espace de mer
qui baigne les côtes occidentales de l’Américpie, les côtes orientales
de la Nouvelle-Hollande, les îles nombreuses du Sud-Est
(le r.4.sie, en eommunic|uant avec les mers des Indes et de Chine
par de nombreux canaux; remontant au Nord-Est sur les îles
du Niphon , jusqu’à la presqu’île du Kamtschatka ; se limitant
au Nord aux îles Aléoiitiennes et Kouriles, au milieu des nombreux
archipels de la côte Nord-Ouest d’Amérique, aux rivages
' Adoptant la manière de voir de plusieurs géographes modernes, nous appelons
Océanie les îles innombrables (jui sont éparses dans le Grand-Océan, et Polynésie
toutes les lies ({ni forment ce qu’im appelle les archipels d’Asie, et qui renferment
les Moluques, les Philippines, tes îles de la Sonde et la Nouvelle-Guinee. Quelques
autres écrivains ont, au contraire, transposé ces noms ; mais il suffit qu’on soit averti
pour comprendre ce que nous appelons Océanie et Polynésie.
de la Californie, en donnant naissance à la mer Vermeille; renfermant
un intervalle de cent soixante degrés, et n’ayant pour
borne au Sud rjue les mers de la Zone glaciale australe. Celle
vaste surface d'eau ne présente qu’une petite portion de terre
habitée par l’homme; et encore celle-ci se trouve-t-elle morcelée
en un nombre considérable d’ilcs isolées ou dis)iosées par
groupes, qui forment des archipels dislants et épars, dont la
eomjiosition minérale appartient à trois formations différentes.
Placées indifféremment dans l’iin ou l ’autre trojfique, mais
plus paniculièremeiit sous le tropique du Ca]fricorne, les îles
vraiment océaniennes diffèrent, par leur disposition générale,
de la traînée d’îles qui part de la pointe Sud-Est de la NouvcHe-
Guinée, et qui s’avance dans le Sud, en formant une longue
chaîne à l’Est de l’Australie ou Nouvelle-Hollande : telles sont
la Louisiade, la terre des Arsacides, les archipels de Santa-Crux,
des Hébrides, de la Nouvellc-Bretagne, de la Nouvelle-Calédonie,
les îles Norfolk, la Nouvelle-Zélande, et sans doute les îles Campbell
et .Macquarie ; et ces îles semblent être véritablement le prolongement
des terres avancées de l’Asie; car on doit regarder
les archipels de la Sonde, des Moluques, enfin de la Polynésie
entière, comme les débris de ce continent, crevassé de toute
[lart sous l ’équateur. A ce sujet, une opinion assez générale
admet (jue le globe a subi faction d'une force puissante sous la
Zone équatoriale; et on a remarqué des dispositions analogues
dans le morcellement du continent américain sous le tropique
du Cancer, et même en Europe, plus au Nord, entre la Méditerranée
et la mer Rouge. L ’isthme de Suez, en effet, correspond
à l’isthme de Panama; et le cap Y o rk , dans le détroit de
Torrès, est sans doute le prolongement d’un bras de terre qui
unissait la Nouvelle-Guinée à la Nouvelle-Hollande, et (|ue les
vagues ont brisé. Enfin, les trois extrémités des masses de
terre dans l’hémisphère austral offrent une grande similitude. Le