d'une extrémité à l'autre. Nous ne vîmes rien qui fût digne de remarque quun petit
étang entouré de joncs fleuris dont nous cueillîmes quelques brins. Les immortelles
étaient les seules fleurs qtie nous trouvâmes sous nos pas. Quelques petits lézards brillants
de vives couleurs furent les seuls êtres animés que nous y aperçûmes. Dans
quelques endroits de ce plateau, il y a de k terre propre <à la culture. On y trouve
aussi quelques petites sources d’eau claire.
Nous contemplâmes de là le superbe point de vue que nous offrait la ville, le port,
l’île Roâben, et l'immense plaine qu’arrose la rivière Salée. Nous ne pûmes découvrir
False-13ay. Lorsqu’on approche des bords du plateau, et qu’on jette les regards sur le
pied de la montagne, on est glacé d’effroi.
La partie à droite du sommet, que nous visitâmes aussi, ne nous offrit rien qui fût
digne d'attention.
Nous descendîmes la montagne plus vite que nous ne l’avions montée, chassant de
temps à autre quelques Soui-mangas. A midi nous étions de retour à la ville.
§ V I I I .
NOTE SUR LES OISEAUX QUE NOUS AVONS VUS DANS LES ENVIRONS DE LIMA ,
PAU M. GARNOT L
Pendant notre courte relâche, nous nous sommes procuré quarante-^nq oiseaux,
dont trente-une espèces différentes; nous en avons aperçu plusieurs autres espèces qu’il
nous a été impossible de tuer.
Il y a deux espèces de vautour, i° l’u rubu; 2“ une espèce à corps et tête noirs : cette
dernière partie est recouverte d’un léger duvet.
Dans les nocturnes, nous nous sommes procuré une chevêche, qui y est tres-
commune.
L'ordre des passereaux est très-nombreux ; à leur tête sc place le gros bec cardinal
(tanagra rubra). La brillante famille des gobe-mouches nous a offert cinq espèces
différentes ; i° le gobe-mouche rubin (muscicapa coronata), que nous avions déjà trouvé
à Sainte-Catherine ; 2“ un gobe-mouche brun-noirâtre ; 3" un gobe-mouche fauve ; 4“ un
gobe-mouche à huppe blanche ; 5" enfin un gobe-mouche d’un jaunc-verdàtre.
Une espèce d’alouette pipi.
On rencontre deux espèces d’liirondeIle.s : l’une à ventre roux, et l’autre a ventre
blanc. Parmi les conirostres figurent une espèce de bruant, un moineau de couleur
I Cette note est inédite.
ardoisée, un chardonneret d’un jaune brillant, que fait ressortir le noir foncé des ailes,
un gros bec gris à taclie brune sous le col.
Un ténuirostre, qui doit être une espèce de fournier, diverses espèces d’oiseaux-
mouches et colibris brillants des plus vives couleurs, abondent dans la vaste plaine de
Callao à Lima. Les plus intéressants sont un colibri à col violet à reflets bleuâtres un
oiseau-mouche, qui n’en diffère que par deux longs brins à la queue; les autres sont:
un oiseau-mouche à ventre fauve, l’oiseau-mouche commun et l’oiseau-mouche
amazili (trochilus amazilia).
Le long des nombreux ruisseaux qui serpentent dans cette plaine, on voit quelques
martins-pêcheurs : nous n’en avons tué qu’une seule espèce.
L'ani, nouvelle espèce qui ne diffère de celui des savanes que par la forme de son
b ec, vit en troupe.
L’ordre des gallinacés nous a fourni trois espèces de tourterelles : i “ la tourterelle
commune; Y" la cotcotzin; 3" cette dernière ne diffère delà précédente que par son bec,
qui est jaune.
Les échassiers ne paraissent pas très-nombreux ; une maubéche et un chevalier sont
les seuls oiseaux de cet ordre que nous y ayons vus.
Parmi les palmipèdes figurent avec distinction le sterne des Incas et le cormoran
à cravate, remarquable par ses pieds et son bec rouges , et le vert aigue-marine
de son ms. Nous nous sommes procuré deux autres espèces de cormoran : un cormoran
à ventre blanc, et l'autre tout noir. Ce cormoran a beaucoup de rapport, relativement
au plumage, avec le cormoran oreillard (carbo leucotis); mais le nôtre est plus gros
et plus grand, et son bec a presque le double de longueur, une espèce de fou. Nous
avons vu plusieurs manchots à lunettes dans la rade de Callao.