Cette espèce a sept pouces huit lignes de longueur totale ; le
bec a dix-huit lignes et la queue trente-quatre.
Le bec est beaucoup ]dus aplati que dans l ’espèce précédente ;
il est légèrement convexe en dessus, et ressemblerait parfaitement
à celui d'un todier, s’il avait la moindre trace de carène et les
barbes qu’on observe à la base de celui des oiseaux de ce genre.
Lobec est noir, et b lanc à la racine d elà mandibule inférieure.
Le sommet de la tête est d ’un brun prenant sur les joues une légère
teinte verdâtre peu sensible. T,a gorge est blanche. Une
bandelette noire ct large naît â la commissure du b e c , et sépare
le blanc de la gorge du brun verdâtre de la téte. Un large collier
noir occupe le haut de la p o itr in e , et se perd sur le dos avec la
teinte brune de tout le dessus du corps et même des ailes. Le
ventre est d’mi blanc passant au blanchâtre ro u x , qui se continue
aux épaules en prenant un jieu de brun. Les rectrices
sont brunes légèrement, bordées de v ert extérieurement. La
queue est brune en dessous, et brune verdâtre en dessus. Les tarses
sont noirs et organisés comme ceux des alcedo. Les ailes, dans
cette esjièce, ne s’étendent que ju sq u ’à la naissance de la queue.
Nous eussions été tentés de considérer cet oiseau comme la
femelle du précédent, cependant la forme encore plus aplatie
du bec ne permet pas de s’arrêter à cette opinion.
Le todiramphe divin jou a it un grand rôle dans l’ancienne théogonie
des habitants des archipels de la Société, C’était un des
oiseaux favoris du dieu Oro. Nous ne nous en procurâmes
(|ue deux individus tués dans l ’île de Borabora.
II a” SYM É .
Syma, L e s s .
( Syma, nom mythologique d’une nymphe de la mer. )
Ce g e n r e , de la famille des a lc y o n s , sera ainsi caractérisé ■.
Bec long, élargi à la b a s e , comprimé et mince sur les côtés
z e O L O G I E . 689
vers son extrémité; à mandibule supérieure, à arête recourbée
légèremeut vers sa jiointe qui est très-aiguc et ]>lus longue
que l ’inférieure; c e lle - c i, carénée en dessous et convexe,
très-aigué au sommet, qui est logé dans la rainure de la
mandibule supérieure; bords des deux mandibules garnis, dans
les deux tiers de leur longueur, de dents aiguës, en scie, fortes
et nombreuses, dirigées d’avant en arrière; pourtour inférieur
de loe il n u ; troisième et quatrième rémiges égales, longues,
la jiremière courte; tarses médiocres, à trois doigts antérieurs
réunis, 1 externe plus court; ailes courtes; queue médiocre, à
rectrices inégales, au nombre de dix grandes et deux petites
externes.
I l 3» S YM É T O R O TO R O .
Syma torotoro, L e s s .
(PI. X X X I bis, fig. I . )
Capite rufo; rostro aureo ; pedibus abdomineque flavis ; dorso
atro ; alis uropygioque castaneo-virescentibus ; caudâ coeruleâ ;
oculorum circuitii nigro, lateralibus coUi maculâ nigrâ.
Cette espèce inédite a sept pouces de longueur totale du bout
du bec à l’extrémité de la queue ; le bec a deux pouces de la
commissure à la pointe, et la queue a vingt-sept lignes. Le bec
est entièrement d’un jaune brillant; la tête et les joues sont
d’une couleur jaune-cannelle claire et uniforme, séparée d’une
temte plus claire et eu collier du manteau par deux taches noir
foncé qui ne se réunissent point tout-à-fait sur le cou. Un cercle
noir entoure l’oeil ; les plumes du manteau sont d’un noir de
velours; celles des couvertures des ailes sont d’un bleu-vert uniforme,
et le croupion est d’un vert clair. Les pennes sont b ru nes
en dedans,’ et bordées de verdâtre métallisé en dehors. Les
rectrices sont ég a le s , d’un bleu assez foncé en dessus, brunes en
Voyage de la Coquille. — Z. Tom. I , Part. I I. 8 7