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Itère de l’Océan Pacifique, et nous reportant sur la côte occidentale
d’Amérique, on y retrouvera de vastes surfaces couvertes
de testacés fossiles, en un mot, un sol tertiaire, élevé de i 5o à
200 pieds au-dessus du niveau de la mer (à Payta, côte du Pérou);
et ne doit-on pas naturellement conclure que, par des causes
( 11 iclcou([ucs, et que nous ne devons pas rechercher ic i, le dernier
niveau de l’Océan était à cette élévation, et baignait alors la
surface de la Nouvelle-Galles du Sud jusqu’au premier plan des
montagnes Bleues ?
En examinant ensuite l’ensemble des des océaniennes pro-
ju’ement dites, puis cliactine d’elles en particulier, nous ne trou-
\ erons, sans nulle exception, que deux sortes de formation ;
fune basaltique, et l’autre de création animale. Toutes les îles
hautes de la mer du Sud présentent, en effet, les conditions de
ce qu’on appelle terrains volcaniques, ou sont le produit palpable
de volcans. Ces îles montagneuses, couronnées quelquefois
]>ar des jtics qui sc perdent dans les nuages, sont généralement,
entre les tropiques seulement, entourées d’une bande de terre
f|ue supporte un calcaire à polypiers, élevé de quelques toises
au-dessus du niveau de la mer. Mais ce rivage accessoire n’est
presqtie jamais unique '. souvent, à quelque distance, il s’y joint
une ceinture d’iles basses, plates, uniformes, dues aux mêmes
/.oo|ihytes, et que nous nommerons parfois Motous, d’après la
désignation générale de la langue océanienne, usitée surtout à
'l'aiti et chez les Pomotous Les îles de notre seconde division
comprendront, sous le nom générique de Skopelpnyse, ce que
les divers peuples navigateurs apjiellent indifféremment Arre-
zife, Paracels, Altóles et Attolons, ou CoraUigènes, dont l’existence
est due au travail lent et successif d’aiiimacules délicats,
u’élevant jamais que jusqti’à la surface des vagues, en bâtissant
Tnsiilaires des îles basses de l’A rchipel dangereux.
sur de hauts fonds leurs demeures pierreuses ; bien éloignés en
cela de donner lieu au phénomène décrit avec pompe par un
savant d’ailleurs très-célèbre, diécueils qui naissent sous le sillage
des navires.Maitë\es ües-récifs iowX de trois simples, ce sont
les motous des grandes terres; disposées eu cercle, avec une niei-
intérieure, ce sont les motous a lagons de plusieurs navigateurs.
Enfin, ces îles présentent encore une modification plus singulière
: c’est celle d’offrir de vastes plateaux à fleur d’eau, recouverts
de motous arrondis et verdoyants, ayant un ou plusieurs
lagons, et que les Anglais nomment iles-groupes (isiands-groups).
Les motous simples ne se rencontrent guère qu’autour des
terres hautes, auxquelles ils forment des ceintures, telles qu’ii
Maupiti, Borabora, et dans tout l’archipcl de la Société. Les motous
a lagons appartiennent à une sorte de système d’iles qu’on
remarque plus particulièrement dans deux points de la mer du
Sud, au milieu des archipels Gilbert et Mulgrave d’une part,
et au milieu de la mer Mauvaise d’une autre part, et dont on
peut aisément se faire une idée en examinant un jtlan des Iles
de Clermont-Tonnerre, de la Harpe, etc. Mais les iles-groupes
semblent être particulières à l’archipel étendu des Carolines.
La, le plateau de lithophytes prend souvent un immense développement.
.H n’est parfois surmonté (pie |iar des îles basses ou
motous distants et isolés, comme on le remarque dans les archipels
de Rotzebue, de Ralick et R.adack; et souvent il environne
des terres volcanisées hautes, comme on en a la preuve par file
i\Hogoulous, crue si long-temps fabuleuse, les Palaos, Ulia, etc.
En dernière analyse, les terres du Sud-Est de l’Asie, l'Australie
, la Tasmanie, et même le chainon terminal de la Polynésie
, de la Nouvelle-Guinée à la Nouvelle-Zélande, peut-être
même file Campbell, sont des terres primordiales ; et les îles de
1 Océanie, de formation récente et postérieure dans l’histoire
du globe, sont volcaniques et madréporiques.
T'oyage de la Coquille. — Z. Tnm. l. ^