exemple, il n’existe qu’un petit vespertilion. 11 est à remarquer
qu’on ne connaît aucun quadrupède comme véritablement indigène
de la Nouvelle-Zélande, excepté le rat, si abondamment
répandu sur les iles de l’Océanie, comme sur presque l’univers
entier. La Nouvelle-Hollande seule a produit des genres qu’on
ne retrouve que sur son sol; mâis le kangurus, un des plus singuliers,
avait son type, aux Moluques, dans le lapin d’Aroé
( kangurus Brunii, Desm.’ ).
Quant au cochon et au chien, leur histoire se rattache à celle
de l’homme, qu’ils ont suivi. On remarque que ces deux animaux
utiles ont été rencontrés dès la découverte des archipels des
Sandwich, des Marquises, des Amis, de la Société, des Fidjis,
de Rotouma, et sans doute des îles des Navigateurs. La Nouvelle-
Zélande n’avait seulement que le chien, du moins d’après le dire
du capitaine Cook, qui assure que le cochon n’y existait p a s,
et qui y déposa des femelles pleines , tandis qu'aujourd’hui
il y est commun. Ces deux mammifères se rencontrent également
dans les îles avancées de la Polynésie, jusqu’à la Nouvelle-
Calédonie, où le chien est la même espèce à oreilles droites
qu’on trouve au Port-Praslin, à la Nouvelle-Bretagne, et qui
suit les misérables tribus de la .Nouvelle-Galles du Sud. Mais cet
animal paraît avoir été inconnu des Carolins et des Mariannais
jusqu’au temps de leurs relations suivies avec les navigateurs.
Wilson dit qu’il était ignoré des habitants des Pelew " ; et nous
pouvons assurer c[ue les naturels de file d’Oualan , où très-probablement
jamais Européen n’avait mis les pieds avant nous,
n’avaient pas la moindre idée du cochon et du chien, qui leur
‘ Le capitaine Wilson ( ü e t o io n Æ j ¡ ' f c i , 2 vol. m-8“ , P a r is , I 7 g 3 ) ,q u i
séjourna sur les îles P elew , ou mieux de Palaos, après son naufrage, y vit un chat
et aussi un Malais, qui tous les deux y avaient été apportés sans doute par la perte
de quelques p ro s des Philippines.
inspiraient une grande frayeur, et qui attiraient vivement leur
attention, M. de Chamisso a observé le même fait à Ptadack,
chaîne d’îles bien plus reculée dans l’Est.
Les reptiles sont d’autant plus communs, et d’autant jilus
développés dans leurs jfroportions, (|u’ils se rapprochent davantage
des climats brûlants et humides de la Zone torride ■. 011
les voit peu à peu diminuer en nombre à mesure qu’on s’éloigne
des tropiques, et qu’on s’avance dans la Zone tempérée. Le crocodile,
si abondant à Java, à Bornéo, à Timor, à Bourou, existe
encore à la Nouvelle-Guinée mais il n’est plus représenté ii
la Nouvelle-Irlande que par un grand tupinambis, dont la (leau
sert à recouvrir les tamtam. D’après le récit de Mariner, on
ne peut se dispenser d’admettre que des crocodiles, portés par
des courants, n’aient été vus sur les îles Fidjis; car les habitants
en ont consacré le souvenir par une tradition orale qui parait
complètement asstu’er ce fait. Les lézards et les scinques sont
d’autant moins nombreux, qu’on s'avance vers l’Est. C’est ainsi
que plusieurs espèces fort intéressantes s’arrêtent à Oualan,
tandis cpie toutes les îles de l’Océanie ont indistinctement le joli
petit scinque à raies dorées et à queue azurée des Moluques. Il
en est de même des geckos : le lacerta vitlala, par exemple, se
trouve depuis Amboine jusqu’à la Nouvelle-Irlande; et à Taïli
comme à Borabora, on ne rencontre plus que l’hémidactyle.
Enfin, ces pythons de forme colossale des iles de la Sonde se
trouvent renqilacés, même à la Nouvelle-Guinée, par de longues
couleuvres dont la taille diminue à mesure qu’on s’en éloigne ;
Les Papous de la Nouvelle-Guinée suspendent à leurs cabanes les tête,s desséchées
de ce gigantesque saurien, peut-être comme trophée de la mort d’un ennemi dan-
gereux : ou bien, environnent-ils sa dépouille des hommages qu’arrache la peur, chez
des peuples superstitieux?
* Ce dernier fait ne se rapporte (ju’à des observations recueillies pendant notre
court séjour dans cette contrée.