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Moliupies, le jiliilédon moine, et la perruche des montagnc.s
Bleues, dont toutes les nuances semblent appartenir à'la perruche
ornée, etc., etc. D’un autre côté, il est v ra i, rien ne nous
ra|>pelle ailleurs et le scythrops et le cereopsis. La plupart des
oiseaux voisins des merles ont, sur ce continent, offert la singulière
organisation de présenter l’extrémité de la langue hérissée
de longues papilles roides pénicillées, destinées à sucer
les sucs miellés <[ui exsudent des fleurs d’un très-grand nombre
d’arbres aromatiques dont tous les fruits sont ligneux. Presque
tous sont remarquables par quelques autres singularités; M. Cu-
vier les a réunis pour en former le genre philédon. Mais le beau
merle a cravate frisée ' habite seulement la Nouvelle-Zélande,
et c’est à tort qu’on l’a indiqué comme propre à la Nouvelle-
Hollande. Ces deux grandes iles, si opposées à l’Australie par
l’aspect et la végétation, ont également le casoar, s’il faut en
croire les naturels; mais tous les autres oiseaux terrestres diffèrent
absolument.
Les iles de Norfolk et de la Nouvelle-Calédonie ont aussi des
es[)èces particulières, et surtout des cassicans. Les îles Sandwich
offrent quelques perruches du genre psittacule et des liéorotai-
res •. cc dernier genre se retrouve aux Tonga et à 'Païti, et dans
plusieurs autres îles de l’Océanie. L ’archipel de la Société a la
sterna alba, S[>ar., deux belles perruches, l’evini [ps. taïtensis),
et le phigy, ainsi que le coucou taiticn de Sparmanu. Enfin, les
Carolines hautes, et notamment file d’Oualan, ont plusieurs
oiseaux des Mariannes et des Philippines, qui paraissent ne [toiiu
avoir été au-delà du i6o' méridien. Ce sont un soui-manga rouge
et brun, le pigeon océanique, et le merle des colombiers, si
commun à Manille et à Guam. L ’ornithologie ne peut donc être,
pour les îles vraiment océaniennes, (|ue d’un laible secours dans
' P o é àe CooX. p h ited o a circinnatus des auteurs.
nos reclierclies ; car il serait assez inutile de s’occu|tcr des oiseaux
organisés pour vivre à une certaine distance des côtes,
ou même des échassiers qui fréquentent les grèves. Tant de
causes peuvent les transporter d’un lieu dans un autre, «pi’il
suffit qu’ils y trouvent leur subsistance pour s’y multiplier. Nou.s
dirons, toutefois, que le pluvier doré, le chevalier, les hérons
blanc et ardoisé, se représentent à |)cu [très sur tous les rivages
de ces iles.
Il serait très-difficile de pouvoir grouper les faits généraux
de l’histoire des poissons, parce que trop de chaînons mani|ucnt.
Cependant l ’ensemble de l’ichtyologie du Grand-Océan, des mers
d’Asie et des Indes, sc compose presque entièrement d’espèces
analogues. C’est ainsi que nous avons retrouvé à l’ilc de France
un grand nombre des poissons de, Taiti, et (jue nous avons pu
très-souvent les suivre d’archipel en archipel. On doit donc
conclure que les espèces sont identiques, dejuiis les Marquises
juscju’à Madagascar, dans les mers situées dans la Zone équatoriale
, et (ju’il en est de même pour les jiaralléles jdacés hors
du Tropique du Cajiricorne. La plupart des poissons de la Nouvelle
Zélande, eu effet, sont les mêmes (pic ceux des côtes de
la terre de Diémen ou de la Nouvelle-Galles du Sud; et l’on sait,
|)ar exemple, que la Chimère antarctique sc retrouve à f extrémité
des trois grands caps avancés du globe , ceux de Horn, de
Diémen, et de Bomie-Espérancc, et semble être fixée dans les
mers (jui sont renfermées dans l’intervalle du 60' au 35' degré
de lat. Sud. Entre les tropiques, les récifs de coraux, (|ui, par
les riches couleurs des jiolypcs qui les habitent, ou les innombrables
zoojdiytes qui y jiidiulent, forment comme des parterres
sous-marins enchanteurs, sont habités jiar des poissons
revêtus des plus brillantes parures, et dont l’éclat est vraiment
fantastique ■. ce sont surtout des girelles nombreuses, des chcl-
moiis, des balistcs, des serrans, des pomaccntrcs, etc,; tandis
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