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( f>L rM, n" 7 '-t () ) ; a cotc- .l.-s port<-s, les portraits giganlosqiios dc
q u d q n e s soi.vorains, oi. des %ures (•nil>Iemi.(i.iaes tie la forco c-t do la
puissimce mona<;ai)l un group.- .le personnages suppliants, qu'elles tioiinout
d'une main par leurs clievenK rassemblés {voyez/,/. 120, >f-j ). Sont-cc
des sujets rebelles? sont-oe des ennemis vaineus? je peneherois p.mr eelte
d e m i c r e opinion, pareeque les (igiires représentant des Egyptiens n'ont
jamais de longs olieveux.
Oiiti'e eette grande enceinte, o.'i ce nombre d,- temples étoit rattaelié et
groupé pur les logements des pn-tres, il y avoit deux t.nuples isolés; le
g r a n d , dont j'ai déjà parlé, et un secomU le plus j.di .pie l'on puisse imag
i n e r , d'une conservation parfaite, et d'une dimension si petite, qu'il donne
envie de l'empoiter. Je trouvai, dedans les restes d'un ménage, qui uie
sembla être ceUii de Joseph et Marie, el me lit venir en pensée le tableau
d'une fuite en Egypte du style le plus vrai et le plus intéressant. Si jamais
on vonloit transporter un temple d'Afrique en l'.inqM-, il faudroit choisir
c e l u i - c i , outre qu'il en offre t-mtes les possibilités par la petitesse de sa
d i m e n s i o n , il donneroit un témoignage palpable de la noble simplicité de
l ' a r c l i i t e e t u r e égj'ptienne, et dcviendtoil un exemple frappant que le caractère
et non l'étendac fait la majesté d'un édifice.
Outre les monuments égyptiens, on trouve au su.l-est de l'isle des ruines
greques ou romaines, qui m'ont paru être les restes d'un petit port, et d'une
douane, dont le unir de la façade est décoré de pilastres et d'areades d'ordre
d o r i q u e ; .pielques arrachements de colonnes f(u-molent devant une galerie
o u v e r t e , une espece de port ique: .-ntre ces ridnes et les m o n ume n t s égyptiens,
on peut remarquer le soubassement d'une église catholique, construite de
fragments antiques, mélés de croix et d'ornements grecs du bas temps;
car l'iuimble earholicité paroît n'avoir jamais été assez opulente dans ces
contrées pour séparer tout-à-fait son vii\u- du fasle des temples idolàires.
Après avoir établi .ses saints à travers les divinités égyptiennes, elle a peint
souveiit S. Jean ou S. Paul à coté de la déesse fsis, et déguisé Osiiis en
S. Athanase; lorqu'elle a .luitté les temples, elles les a dégradés emportant
les pierres toutes façonnées pour cil bâtir ses églises.
Qne d'objets à qucsi iouner! et le temps s'écouloil; j'aurois voulu retenir
le soleil: j'avois employé bien des heures à ol)scr^er, je-me mis à dessiner,
à mesurer: je voyois se terminer reidèvenienl des magasins, j e ne pouv.>is
plus espérer de revenir à Pbilée: ce n'étoie.it pas ici mes bonnes gens de
l E l é p h ant ine , et les troupes avoient élé d.-ja tr.q) fatiguées du siege de
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cette petite isle. Je la quittai les yeux fatigués de tant d'objets, et l'ame
remplie des souvenirs qui y étoient attachés; j'en partis à la nuit fermée,
chargé de mon butin, et do ma petite fille, que j e remis au cbeikli d'Eh'--
p h a n t i n e , qui la rendit à ses parents.
O n avoit eu le projet de mettre Syene en état de défense; l'ingénieur
Garbé avoit choisi pour élever un fort une plate-forme sur une émiuenee, au
sud de la vi l le, (pi en conimandoit toutes les approches, et d'o.'i on découv
r o i t tout le pays d'alentour. Il nous manqiioit pelles, pioches, marteaux, et
t r u e l l e s ; on forgea tout: nous n'avions pas de bois pour faire des briques; on
rassembla toutes celles des vieilles fabriques ai-abes, Semblable aux cohortes
romaines .pii avoient déjà habité le même lien, la brave vingt-unieine ne
c o n n u t point de diflicultés, ou les surmonta toutes. Chaque individu étoit
taxé à deux voyages par jour pour le transport des matériaux; beaucoup
avoient peine à se porter eux-mêmes, et personne ne se dispensa d'un seul
v o y a g e : les bastions furent tracés, et les travaux conduits avec une telle
c é l é r i t é , qu'en peu de jours Ton vit la forteresse sortir de ses fondements;
en même temps Ton basti.)nna et erencla une fabrique romaine, bien bâtie
et assez bien consei-véc, qui avoit été un bain, et qui, par sa situation,
avoit le double avantage de protéger le cours <lu Heuve.
L e terme de la marche des Finançais en Egypte fut inscrit sur nn rocher
de granit au-delà des cataractes. Je profitai de l'occasion d'une reeonnoissance
qui étoit portée dans le désert de k rive gauche, pour aller cherc
h e r les carrieres dont parle Pocoqiie, et un ancien couvent de ccnobitcs;
après une heure de marche nous décou%-rîmes ce monument dans une
p e t i t e vallée, entourée de roches décrépites, et des sables que produit
l e u r décomposition. Le détachement, en poursuivant sa route, me lai.ssa
¿1 mes recherches dans ce lieu,
A peine le détachement fut-il parti que je fus épouvanté de mon isolement.
Perdu dans de longs corridors, le bruit prolongé que faisoient mes
pas sous leurs tristes voiites étoit peut-èlre le seul qui depuis plusieurs
siecles en eût twublé le silence. Les cellules des moines ressembloicnt
aux ca.ses des animaux d'une ménagerie; un carré de sept pieds n'étoit
é c l a i r é <[ue par une lucarne à six de hauteur: ce raffinement d'austérité ne
déroboit cependant aux reclus que la vue d'une vaste étendue du ciel, d'un
aussi vaste horizon de sable, d'une immense lumiere aussi triste et plus
a t t é n u a n te que la nuit, et qui les eût pénétrés peut-être encore davantage
du senl iment affligeant de leur sol itude: dans ce cachot une couebe de brique.