au retour trois domestiqiies, et, par des promotions qu'impudemment ils
faisoient cux-mémrs entre eux, ne conserver de service que celui do tenir
l'étrier lorsque leurs maîtres montoient à cheval, encore dans ce cas y
avoit-il là un de ees satellites pour recevoir sa pipe, ou plutôt poiu- être
un témoignage à tous les yeux de la dignité à laquelle il étoit parvenu.
Il faut convenir que peu-à-peu nous devenions complices de celte corrupt
i o n , que nous nous imprégnions de l'esprit des Orientaux en respirant
le même air, et que nous en étions venus à ne savoir plus comment on
pouvoit se passer d'une suite.
Je fis un dessin de notre souper {pl. 84, «"2 ): le lendemain, j'en fis un
autre {voyez même planche, n" t ) d'une assemblée des cheikhs des villages,
oil il fut discuté des intérêts du gouvernement et des avantages des cultivateurs,
des primes à accorder à ceux cpii se distingneroicnt dans l'aunée
qui alloit commencer (car on pourroit commencer l'année en Egypte à
l'époque de la préparation des canaux pour recevoir çt distribuer les eaux
de l'inondation; alors tout est fini pour le passé, et tout va recouimencer
pour l'avenir). Ce que j'ai recueilli de plus clair sur les délibérations de
ce conseil, c'est qu'on n'y proposa pas de uouveautés sans avoir pris l'avis
des habitants, qu'on leur promit toutes sortes d'encouragements, et qu'à
l'honneur de CCS braves gens, en terminant la séance, ils dirent: «Ceci
ressemble à une assemblée du temps du cheikh prince Am.nam, où on
ne traitoit pas d'impositions arbitraires, mais de ce ipii pouvoit être le
plus utile à tcms». Ce prince Ammam étoit un Arabe puissant, qui, dans les
irotibles de l'Kgypte, s'étoit rendu indépendant, et régnoil depuis Djirgeh
sur toute la Thébaïde supérieure. T,es Mamelouks (ju'il avoit reçus dans leurs
disgraces, dès qu'ils eurent eux-mênu-s secoué l'autorité de la Porte, ue
virent plus en lui qu'un rebelle toujours protecteur des mécontents, l'attaquèrent,
l'affoiblirent, le détruisirent: nous avons vu la lin malheureuse
du dei iiier prince de cette mai.son après la bataille de Samahouth.
Le lendemain, les villages d'Aboumanah nous donnèrent à dîner avec
mcme abondance, quoicpi'avec des maniérés plus sauvages; par exemple,
qitoiqu'eu-x.mêmes eussent fourni à cet abondant repas, ils attendoient avec
impatience (¡ue nous eussions fini de manger pour s'arnielier nos restes,
et en taire une espeee de cocagne.
T,e citoyen Gerard et huit membres de la commission des ai'ts remon-
'nt le Nil avec ordre d'en prei
mit dans le cas de i-ecoinnu
Ire les ni\
icer mes •
:ments: cette en
irses; ce fut ait
constance
rs (|ue je
dessinai le zodiaque qui est au plafond du porlique de Tintyra ( ¡>1. iSa
et pl. i3i ), que j'enrichis ma collection de ces nouveaux développements
des connoissartees astronomiques des Egyptiens, de nombre de tableaux, et
d'inscriptions hiéroglyphiques, qui, rapprochés, examinés, et discutés dans
la tranquillité du cabinet, doivent en dévoiler les mystères, ou y faire renoncer
à jamais. Je pris encore beaucoup de détails relativement à l'art:
c'est à cette occasion que je fis la découverte du tracé au crayon rouge
d'une ligure dont les reppttdn avoient été couverts par un stuc léger; moyen
que les Egyptiens employoicnt sans doute pour terminer davantage leurs
bas-reliefs, et les peindre d'une manière indestructible. Je fis un dessin du
contour du bas-relief et des lignes tracées pour la division des proportions
de la figure; ce dessin ( 1 2 4 , n" i ) pent faire connoitre les principes
([u'ils avoient adoptés, leur méthode de les employer, leur mode enfin,
qui joignoit à l'avantage de prévenir tout à la fois les erreurs, les défauts
d'ensemble, et les proportions ignobles, celui d'obtenir cette constante
égalité que l'on remarque dans leurs ouvrages, et (pii, si clic est nuisible
à l'élan du génie et à 2'expressiou d'un sentiment délicat, tend à une perfection
uniforme, fait de l'art un métier, de la sculpture un accessoire
propre à décorer et enrichir l'architecture, une maniéré de s'exprimer,
nne écriture enfin; et c'est à quoi en Egypte cet ar! a été le plus souvent
r é d u i t On peut remanpier que dans les principes égyptiens la figure .-toit
divisée en vingt-deux parties et demie, que la tète eu a deux et deux tiers,
c ' e s t d i r e la huitième partij; du tout, et que ces proportions sont celles
des Grecs pour le style héroïque. J'ai joint à ce dessin ce que le zele
ealholiciue, deux mdle ans après, mettoit en remplacement de ce qu'il
dégradoit; j'ai tâché de copier aussi fidèlement les deux figures d'évèques,
<iue celle d'IIorus offrant Osiris un emblème de la tétc d'isis.
Je remarquai aussi dans les bas-reliefs cm petit temple votif, avec un
fronton qui n'est jamais employé dans l'architecture égyptienne ( voyez
phinehf 127, rf i5); une pelitc figure tenant un lièvre démontre que, dans
les figures de genre trivial, les artistes égyptiens pouvoient se laisser aller
à la gaieté, lorsqu'ils n'étoient pas comprimés par le rite ou le mode; cette
figure exécutée eu statue feroit un faune grec (^-mv;/V. ia7,/i"i3). Je complétai
collecticm des ;
aussi, d'après des enseignes militaires, la collecticm des animaux, genre
• l o ù l a g r a n d e u r e t l a ;
a tuujcmis dans des coins oubliés,
iirité éternelle que j'ai trouvé les
dans le<iucl un peut dire qu'ils excel l()ienl ,el où la grandeur et la simplicité des
lignes arrivent souvcnl au beau idéal: e'c
dans des pieces condamnées à une obsc