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projets et ins tnut de la pvise de M.Ue , s'étoit aussitôt soulevé; on avoit
L t i û é les châ t e aux , ajouté des milices aux t roupes r égl é e s , et ras semble
une armée de Bédouins ( c e sont les Arabes e r r ant s , que les habi tant s pour -
suivent , mais avec lesquels ils s'alliont lor^qu'Us ont à combat t r e un enneun
f omma n ) . , .
présenee des Anglais avoit noi r c i not r e hor izon. Quand jo me rappelai
ciue trois jour s auparavant nous regret t ions que le calme nous r e tmt ,
et <,ue sans lui nous ser ions tombés dans la flotte e n n emi e , à laquel le nous
aur ions découver t la n ô t r e , j e me vouai dès - lor s au fatal i sme, et me rec
ommanda i à l 'étoi le de Bonapar te.
Le sebér i f n'avoit consent i au dépar t du consul q n e n le faisant acconv
pawner par des umr iniers d'Alexandr ie, qui dcvoient l'y r amene r : ils par-
U.it>nt la langue f ranque , et ent endoi ent l ' . tal ien; j e causai avec eux : ds
ajout è r ent à ce que le consul avoit di t , que les Anglats avoient faU rout e
à r e s t pour aller nous che r che r à Chipr e , 0 « ils croyoient que nous ét ions
restés. . . ,
Nous mar chions à la r encont r e de not r e flotte : la pr emier e point e du
j o u r . o u s fit découvr i r la pr emier e division du convoi ; à sep. heur es nous
ar r ivâmes à bord de ïOrirnt.
J avo i s été chargé d'ac compagner le consul d'Alexandr ie; nous a v o n s a
dire au général ce- qui ponvoit l e plus vivement l ' intéresser dans une e,reoos
tauee auss. c r i t i q u e , on avoit vu les Anglai s , ils pouvoi en. ar rn-er
à chaque ins t ant ; le vent étoi t t rès f o r t , le convoi mê l e a la flotte et
d-ms une confus ion qui eût assuré la défaite la plus désastreuse s. l e n -
uemi eût paru. J e ne pus pas r emarque r un mouvement d'al térat ion stnla
phvs ionomie dt, général . I l me lit r epé t e r le r app-u. qu'on veno. t de
lui fai r e ; et après quelques minutes de silence il ordonna le débarqué-
" ' T e ^ dispositions furent d'approcher le convoi de ter re autant que l e pouvoit
permet t re le danger de faire côte dans un moment ou le vent c t ou
aussi for t ; les vaisseaux de guer re formoi ent un cer c le de défense en dehor s ;
toutes les voiles furent amené e s , et les ancres j e t é e s . A peine avions-nous
fait cet te opérati<m que nous eûmes ordre d'aller c roi ser devant la v.lle
aussi près que le vent pour roi t nous le pe rme t t r e , et de faire de fausses
attaciues pour faire diversion.
T e vent avoit encor e augment é ; la me r étoi t si forte que nous trava.l-
Uiu.es en vain tout le reste du j o u r pour lever l 'ancre, t.a nui t fut t rop
orageuse pour faire cet te opération sans r isquer de nous abattre, el couler
bas les embarcat ions et les t ranspor ts, qui effeetuoient le débarquement
avec une peine et des dangers inoui s : les chaloupes prenoient un à uu et
à la volée ceux qui desceudoient des vaisseaux; lorsqu'elles en étoient encombr
é e s , les vagues menaçoient à chaque instant de lt;s englout i r , ou
bien, poussées par le vent , elles se rencont roi cnt ou en abordoient d'autres;
e t , après avoir échappé à tous ces danger s , en arrivani près de la côte
elles ne savoient conuueut y toucher sans se rompre cont re les brisants.
Au milieu de la nui t une embar cat ion qui ne pouvoit plus gouverner passa
à not re poiippe, et nous demanda du secour s: le danger ou j e sentois ceux
dont elle étoit chargée me causa une émot ion d'autant ¡dus vive que j e
eroyois reconnoi t re la voix de chacun de ceux qui cr ioient . Nous jetâmes
un cable à ces ma lheur eux; mais à peine l'eurent-ils at teint qu'il fallut le
coiqi e r ; les vagues faisant heur ter I'embai'cation cont re not re bât iment
menaçoient de l'ouvrir. Les cris qu'ils j e t e r ent au moment où ils se sent
i rent abandonnés retent i rent jusqu'au foiul de nos ames ; le silence qui
succéda y apporta encore de plus funestes pensées. L'effroi étoi l redoublé
par les ténelu-es, el les opérati(ms étoieni aussi lentes qu'elles étoient désastreuses.
Cepeudatil le i 3 , à six heures du mat in, il y eut assez de troupes
à ter re pour at taquer et prendre un petit fort appelé le Marabou. F.à fut
planté le premier pavillon t r icolor en Afrique (?w)î-s ¡Àanchc 7 , n" 3 ) .
Le 14, la mer étoit mei l leure: nous appareillâmes tandis que la plage se
eouvroil de nos soldats, A midi , ils étoient déjà sous les nnn-s d'Alexandrie;
le cent re <à la colonne de PoTupéc, derrière de petits uKunes formés des
débris de l 'aneienne ville. Ces vieilles murailles n'offr irent à la valeur de
nos soldats qu'une suite de breebes : une colonne s ' ébranla, Umtes les
autres se dé])loyerent, mar chè r ent , et atla((uerenL en même temps; en appi'oehaut
de uuuivais fossés, elles découvr i rent plus de murailles qu'oTi
n'en avoit vu d'abord: U7i feu d'une vivacité extraordÏTiaire de la part des
assiégés étonna uu mom eu ( iu)s t ioupes , mais ne ralentit point Icui' impétuos
i té: on cher cha sous le feu de r<'iniemi l'approche la plus praticable;
<m la trouva à l'angle de l'ouest, où étoit l 'anl ique poi l de K.ibotos; ou monta
à l'assaut: K.léber, Menou, Lescale, furent renversés par des eouj)s de iéu,
et par la chute des pans de murailles. Ko r a im, schér i f d'Alexandi'ie, qui
eombat toi t par-tout, prit Menou renversé pour le général en che f blessé à
mo n , ce i |ui soutint encore uu moment le courage des assiégés. Per sonne ne
fuyoit; il fallut tout tuer sur la br e che , et deux cents des nôtres y restèrent.