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. . de .mp . variables, . ou. p ù . c . double, les cap. de D.rne et Doira; à
cette hauteur n o . , ret.ouvà.nes le vent d'est, qui nons ùt traverse, le go
de la Cidre; eo«n nous doubU.e. le cap Bon, et nous non« trou -
per le travers des terres d'Europe, sans avoir eocore apperçu une barque,
L eonvaincus que nous avions une étoile, rien ne troublo. notre jo.e
notre s.curU.-Bonaparte, con^^e un passager, s 'occupo. de geon.etr.e,
de chimie, et quelquefois jouoit et rioit avec nous.
Nous passâmes devant le golfe de Carthage, devant le port de B.se.te.
nous v i l e s reconnoitre la Lampedou.e, habitée par un hoouue q.n y
nourrit quelques moutons et des volailles; hernnte et santon tuut a la o.,
d reeott également bien tout ce qui aborde d.c. lui, les cathohques dan.
une obapeUe, les musulmans dans une mosquée.
L e lendemain, nous vîmes d'une licnc le rocher sourc.Ueux do la Pantellerie;
b^ent.t après, nous découvrimes le sommet de la Sarda.gne es
bouches de honifacio, autre point de croisiere que nous devons redout ,
„ . . „ . o u , un égal silenee dans l'espaee, rien ne troublo.t notre secu.te;
L s dcu. barques portolent César et sa fortune. I,a Corse enfin nous oftr.
pcemier aspect d'une terre amte. un vent fort nous porta sur Ajacao;
o n envoya un petit bâtiment qui étoit de conserve chercher des nouvelles
de France, et prendre connoissanec des croisieres ennemies sur nos cotes.
Pendant que nous attendions son retour, un coup de vent nous obUgea de
relâcher dans le golfe, et d'aller mouiller dans la patrie de Bonapane. On
le crovoit perdu; le hasard l'y faisoit aborder: rien ne fut s. touchant que
l ' a c e u d l qu'on lui fit; les canons tiroient de toutes parts ; toute la population
étoit dans des barques et entouroit nos bâtiments. Je cherchons par-tout madame
Bonaparte; j e me peignois l 'émotion, le trouble, l'étendue du bonheur
d'une mere retrouvant tout-à-coup son fils, et quel fils! mais lorsque j appris
qu'elle n'étoit pas à Ajaccio; je ne vis plus dans cette réception si brUlante
que de l'orgueil et que du bruit, et j e me contentai de faire un dessm de
cette belle scene {voyezpL 9:, i )• L'enthousiasme avoLt fait passer sur
le danger du contact; les frégates avoicnt été plutôt assaillies qu'abordees.
C'est nous qui avons la peste, disoicnt-ils à Bonaparte; c'est à vous de nous
guérir. Nous savions nos défaites en Italie; nous en apprûues les smtes a
Ajaccio : notre séjour fut employé à la triste lecture de nos désastres dans la
collection des papiers publics ; tout le fruit de nos belles campagnes d I tal.e
avoic été dévoré par la perte de deu>: batailles: les Rmses étoient a nos f>ontieres
le désordre, le trouble, et la terreur, alloient bienlol les leur ouv„r.
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L e vent devint favorable, et noiis partîmes; le surlendemain, vers la fin
du jour, poussés par un vent frais, à la vue des côtes de France, lorsque
nous nous félicitions de notre fortune, nous découvrons au vent deux voiles,
puis cinq, puis sept: nous baissons toutes nos hautes oeuvres, et n'invoquons
que l'obscurité, qui nous fut encore propice; la lune se voila d'une
brume épais.se qui nous sépara les uns des autres : nous entendîmes au
veiit les signaux à cotips de canons de la flotte ennemie tracer à nos côtés
une demi-circonférence. On mettoit en question si l'on rotourneroit en
Corse, dont le cap nous étoit encore ouvert: hcurcusemenl Bonapai-te reprit
le commandement, il eut une volonté; c'étoit la pj'emiere du voyage;
elle le rendit à sa fortune. Nous nous portâmes sur la côte de Provence,
et à minui t nous en étions si près que nous n'avions plus de flotte à craindre:
si u n autre avis nous eiit rcmenés en Corse, nous y serions peut-être encore.
A la point e du jour , nous vîmes Fivjus; et nous entrâmes dans ce même port
où, huit siecles auparavant, S. Louis s'ctoit em))arqué pour une expédition
dans le même pays que nous venions de quiitei'.
Rien de plus inopiné que notre arrivée en Fiance; la nouvelle s'en répandit
avec la rapidité de Téclair. A peine la bandiere de comiiutndant <;n
chef fut-elle signalée que la rive fut couverte d'habitants qui uommoient
Bonaparte avec l'accent qui exprime un besoin; l'enthousiasme étoit au
comble, et produisit le désordre: la contagion fut oubliée; toutes les barques
à la mer couvrirent en un instant nos deux bâtiments de gens
qui ne craignant que de s'être trompés dans, l'espoir qui les anienoit,
nous demandoient Bonaparte plus qu'ils ne s'informoient s'il leur étoit
rendu. Elan sublime! c'étoit la France qui sembloit s'élancer au-devant de
celui qui dévoit la rendre à sa splendeur, et qui de ses fioiilieres lui demandoit
déjà le 18 brumaire. Notre héros fut porté à Fréjus; une heure
.après, une voilure étoit prête, il en étoit déjà parti.
f l a v i de pouvoir faire enfin ma volonté, je laissai aller tout le monde,
pour jouir du lionhcnr de n'être plus pressé, ce qui ne ui'étoit pas arrivé
depuis mou départ de Paris. Dans un autre temps, me trouvant à Fréjus,
j e me serois cru un voyageur; mais arrivant d'Afrique, il me scni])la
que j'étois chez moi, que j'étois un des bourgeois de cette petite ville,
c'est-à-dire que je n'avois phis rien à faire au monde. Je me levai tard; je
déjeûnai méthodiquement; j'allai me promener, je visitai l'ampbithéâtre
et les ruines, regardant avec compîai.sance les frégates qui nous avoient
apportés, stationnées dans le port qui nous avoit reçus. Je fis le dernier
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