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arabes qui lui ont succédé. On ne reconnoit l'occupation romaine qu'aux
b r i q a e s , aux tessons de poterie, aux pctiles déités de terre cuite et de
bronze qu'on y trouve encore : on ne reconnoit celle des Arabes qu'aux
ordures dont elle a couvert le sol, et qui forment d'ordinaire les ruines
de leurs édifices. Tous ceux des temps postérieurs ont à peine laissé des
traces de lour existence; tout a péri devant ces monuments égyptiens,
voués à la postérité, et qui ont résisté aux hommes et aux temps. Au
milieu du vaste eliamp de briques et de terrc.s cuites dont je viens de
1er s'éleve encore un très ancien temple quarré, entouré d'une galerie
pilastres, avec deux eolonnes au portique {voyez planch'^ 66, /f 2,
ei plamhc 6i, h" 5, qui est la colonne du portique prise à par t ) ; il ne
manque que deux pilastres à l'angle gauche de cette ruine: on y avoit
ajouté postérieurement d'autres édifices, dont il ne reste que (luelques arrachements,
qui ne peuvent rien indiquer de la forme qu'ils avoient, mais
attester seulement que les aece.ssoires étoicnt plus grands que le sanctuaire;
eo dernier est couvert en dehors et en dedans d'hiéroglyphes en reliefs
assez bien conservés et fort bien sculptés : j'ai dessiné tout un côté de la
partie intérieure; celle qui lui fait face n'en est presqne qu'une répétition
(voyez article des h i é r o g l y p h e s , i a 8 , n° 5). Cette espece de tableau
est d'autant plus iiitére.ssant à offrir à la discussion, qu'il est d'une unité
que je n'avois pas encore rencontrée dans ces sortes de décorations, ordinairement
partagées en comparliments; j'ai dessiné aussi tout un côté de
l ' e x t é r i e u r , et un seul pilastre; tous les autres lui ressemblent il peu de chose
près {voyez mémo pL, m ' v u e pittoresque de la totalité de ce petit
édifice donnera une idée de son importance et de l'état de sa conservation.
E t o i t - c e là le temple de Cneph , le bon génie, le dieu égyptien,
qui se rapproche le plus avec nos idées de l'Etre suprême? ou bien ce
temple, cité par les historiens, étoit-il celui que l'on voit à six cents pas
plus au nord, qui est plus ruiné, de même forme, de même grandeur, et
dont tous les ornements sout accompagnés du serpent, emblème de la
sagesse et de l'éternité, et particulièrement du dieu Cneph. A en juger par
tout ce que j'ai vu d'édifices égyptiens, ce dernier est de l'ordre le plus
anciennement employé, il est al)solumrnt du genre du temple de Kournou
à Thebes, celui qui m'a paru le plus ancien de cette ville (voyez les vues
planrhf 65, n" 2, et pl. 63, n° 2; et le détail d'un chapiteau, ¡>1. f>o, n"
Ce que j'ai trouvé de particulier à la sculpture de ce temple-ei, c'est plus
de moiivement dans les figures, des robes plus alongées et se composant
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davantage {voyez pl. laB, 3, et 121, n" i ) : les trois figures de ce dernier
bas-relief sembleni remercier un héros de les avoir délivrées d'un cinquième
personnage presque effacé, mais que l'on reconnoit être renversé. Cette
s c u l p t u r e , où il semble qu'il y ait une espece de composition groupée, avec
de la perspective, est-elle antérieure ou postérieure à colle où les Egyptiens
avoient arrêté un rhythine pour leui-s (ignres, afin d'en faire, comme
de l'écriture, des caracteres, dont i» la premiere vue on reconnût la signification,
que l'on expliquât sans presque avoir besoin de les regarder? Il n'y
a de conseiYé de ce dernier édifice qu'une colonne du portique, et tout un
côté de la galerie en pilastres; le reste est absolument détruit {nojoz pl. Ci,
n' 1, vt pl G>, «"2).
Au milieu de l'isle, il y a deux chambranles d'une grande porte extérieure,
en blocs de granit, ornés d'hiéroglyphes {Î'OJVZ pl. 65,«" i); ce débris
a sans doute appartenu à quelques monument s d'une grande magnificence,
dont quelque foible fouille pour roi t faire connoi tre l'étendue. A l'orient est
encore un fragment d'édifice très petit et très soigné; ce que l'on en voit
est le coté occidental d'une chambre étroite ou d'un Uès petit temple, et
ee qui reste des hiéroglyphes est parfailement sculpté; les orneuient s en sont
surchargés du lotus, et entre autres des fleurs de celte plante, dont la tige
penchée semble être ranimée par une figure qui l'arrose comme dans le
tableau que j'ai trouvé à Lolopolis ( i«>). pl- 127, n" 4)- Cette chambre ou
temple communiquoit à un couloir plus étroit, qui, à en juger par une
suite de fabriques, aboiitissoit à une galerie ouverte sur le Nil, et posant
sur un grand revètissement qui défendoit la partie orientale de l'isle d'être
dégradée par le remous du courant du fleuve; il reste encore trois portiques
de cette galerie, et un escalier en granit qui descend jusque dans le fleuve:
cette galerie, cette chambre décorée, et cet escalier, ne seroient-ils pas cet
observatoire el ee nilometre (pie les voyageurs cherchent eu vain à Syene?
Préoccupé de cette idée, j'ai b i e n regardé et u'aipu découvrir aucune marque
sur le re\.Hissement de l'escalier qui indiquât aucune graduation; mais au
reste les mmches mêmes de l'escalier en eussent pu servir, et la partie
supérieure de cet escalier étant encoml)rée, il est possible que les mesures
soient maïquées dans cette partie que je n'ai pu voir (i).
Toutes ces fabriques posent sur des masses de rochers , couverts
( 0 Sli-abor
lueti-u étoit <
jvaliiüit l'ino
i avoit obsc •Syene avec soin, Pl qui 1
>it les «aux du Nil, et qv
ivécs sur les côtés de ce 11
• décru'avec dótiiü, dil que ce nilo
les marques d'après lesqiiellps on