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f r o ù l e s d . ce pays, en . w e n c ,ue, ,uefoi . de p n L . n . y s , ,ui, »•éprouvai
loger changement de températur e en repassant dans la vallée luun,d<
d . Nil lors de son débordement , restent condensés, et produisent par o.s
sans tonnerre ni orage, de petites pluies d'un instant; mais les vents d est
ot d-onest, qui d'ordinaire enfantent les orages, traversant tous les deux
des déserts ardents c,tù dévorent les nuages, ou élevent les vapeurs a une
t e l l e hauteur qu'elles traverse«. la vallée étroite de la haut e Egypte, sans
p o u v o i r eprou^er de détonnat.on par l'impression des eaux dn leuve, e
p h é n o m è n e du tonner r e devien, une chose si ét range pour les h ahuaut s de
ces contrées, que les savants uu-uu- du pays n'imaginent pas de lu, attnh
u e r une cause physique. Le général D e s a . cp.estionnant nn hou.n.e .le
loi sur le toanerre. il Ini répondit avec la sécurité de lassurance : « On
. sait très bien que c'est u n ange, mais il est si petit qu'on ne apperço>t
. point dans les airs; d a cependant la puissance de pvon.eoer les nuages
. de la Méditerranée en Aby.ssinie; et, lorsque la méchaneete des hommes
. arrive à son comble, il tait entendre sa voix, qui est celle du reproche
. et de la menace; et, pour preuve que la punition est à sa disposition, d
. entr'ouvre la porte du ciel, d'où sort l'éclair; mais, la clémence de D.eu
. étant toujours infinie, jamais dans la haute Egypte sa colore ne ses,
. autrement manifestée - On est toujours émerveillé d'entendre un homme
s e n s é , avec u a e barbe vénérable, taire un conte aussi puéril. Desai^ voulut
l u i expliquer différemment ce phénomène; mais il trouva son exphcation
si inférieure a la sienne, qu'il ne prit pas mén.e la peine de l'écouter: au
r e s t e il avoit plu tout-à-fait la nui t ; ce qui rendit les rues fangeuses, gliss
a n t e s , et presque impraticables. Ici fiuit l'histoire de notre hiver, et je
n ' a u r a i plus à en parler.
L e 25, on lit des fours à l'usage du pays. Le 26, on lu du h.scuit (
^o I ). J'aurois vouhi dans mon dessin pouvoir exprimer l'adresse
et la ¡élérité des ouvriers; on peut dire qu'individuellement l'Eg^pUen est
i n d u s t r i e u x et adroi t , et que manquant , à l'égal du sauvage, de tout e espece
d ' i n s t r u m e n t , on doit s'étonner de ce qu'ils font de leurs doigts aux.,uels
ils sont réduits, et de leurs pieds, dont Us s'aident merveilleusement: ds
o n t , comme ouvriers, une grande qualité, celle d'être sans présompt.u,,
p a t i e n t s , et de recommencer jusqu'à ce qu'ils aient fait a-peu-pres çe .p.e
vous desirez d'eux. Je ne sais jusqu' à quel point on pourroit les ren.h-..
b r a v e s ; mais nous ne devons pas voir sans effroi t<,utes les qualités de
soldats qu'ils possèdent ; éminemment sobres, piétons comme des coureurs,
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écuyers comme des centaures, nageurs comme des tritons; et cependant
c'est à une ])opulation de plusieurs millions d'individus qui possèdent ces
q u a l i t é s que quatre mille Français isolés commandoient impéi'ieu.senient
sur deux cents lieues de pays; tant l'habitude d'obéir est une maniéré d'etre
comme celle de corn ma n doi', jusqu' à ce que les uns s 'endormant dans l'abus
d u pouvoir, les autres soient réveillés par le bruit de leur chaîne!
Le 28, la cavalerie revint; elle nous annonça l'arrivée des barques, et
uous donna les détails d'un combat qu'elle avoit eu à souteni r conti'c quelques
Mamelouks et leurs agents, (|ui avoient répandu le bruit qu'ils nous
avoient détruits; que ce qu'on voyoit rétrograder étoit le reste des l'raneais
qui tàchoient de gagner le Caire. Deux iiulle Arabes à cheval, et cinq à
six mille paysans à pied, avoient cru en venir à bout ; ils s'étoient portés
e n avant de Tata: lorsque la cavalerie les découvrit en batadle, elle avoit
fait un mouvement pour se former; ils avoient cru qu'elle déclinoit le
c o m b a t , et avoienl chargé avec le désordr e accoutumé, c'est-à-dire quelques
braves en avant, le reste au milieu, frappant toujours et ne parant jamais;
à la seconde décharge, étonnés de voir faire à la cavalerie des feux de
b a t a i l l o n , ils avoient commencé à lâclicr p ied; et, après avoir p e r d u quarante
des leurs, avoir eu une centaine de blessés, ils avoient disparu en se disp
e r s a n t , et aliandonnant la pauvre iiifaaterie, qui, comme de coutume,
avoit él:é hachée, et eût été détruite, si la nuit ne fiit venue à son secours.
r,e 3o, les barques arrivèrent enlîn; quelques commodités ([u elles nous
a p p o r t è r e n t , et sur tout la musique d'une de nos demi-brigades jouant des
a i r s français, firent une sensation si é t rangement voluptueuse pour Girgé,
q t i ' e l l e calma tout ce que l'impatience avoit mis d'irascibilité dans notre
e s p r i t . C'étoit, hélas! le chant du cygne: mais n'anticipons pas sur les évén
e m e n t s ; à la guerre il faut jouir du moment, puisque celui qui suit
n ' a p p a r t i e n t à peisonne.
Le i" nivosc, le prêt , l'eau-dc-vie, raviva notre existence; et le soldat,
déjà las de manger six oeufs pour un sou, partit avec joie pour aller audevant
du besoin,
Il y avoit vingt-un jour s que nous n'étions fatigués-que de notre nullité:
j e savois que j'étois près d'Abidus, où Ossimandué avoit bâti u n temple, où
Memnon avoit résidé; j e tourmentois Desaix pour pousser une reconnoissance
jusqu' à El--\raba, où chaque j o u r on me disoit qu'il y avoi t des iniines;
et chaque jour Desaix lUc disoit: Je veux vous y conduire moi-même;
Mourat-bey est à deux journé e s , il arrivera api'ès-demain, il y aura bataille,