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r e n v e r s e n t , ravagent , passent, et se pordent dans la poussiere du tourbillon
q u ' i l s avoient élevé.
J e trouvai dans les champs, près la part ie basse de la ville, un fragnient
d ' u n tabernacle ou d'un temple monolito, qui, avant d'être brisé, avoit
s e r v i d'abreuvoir près d'une citerne; u n des chambranles, conservé dans,
s o n entier, laisse voir eneofe une inscription en hiéroglyphe, aussi comp
l e t e que prècie.Lsement exécutée: je la copiai; u n petit fragment de cette
especc est à lui seul u n monument , une irrévocable attestation des lumier.es
e t de la culture de la nation à laquel l e ¡1 a tipp-aru-xiu (voj cz p/anche ii8,
Nous partîmes de Kous et vinmcs à K é n é , où nous trouvâmes nombre
d e négociants de toutes les nations. En se mettant en communication
avec les gens des contrées les plus étrangères, les points éloignes se rapp
r o c h e n t ; en comptant les jour s de marche, et quand on voit les moyens
d e les franchir, les espaces diminuent, ils cessent d'être immenses, ils
d i s p a r o i s s c n t , pour ainsi dire, lorsqu'on s'y trouve engagé; la mer Rouge,
C i d d a , la Mckke , devenoicnt des l ieux voisins du point que nous habitions;
01 l l n d e semble leur être, pour ainsi dire, contiguë : d e l'autre coté, les
oasis n'étoient plus qu'à trois journées de nous; elles cessoient d'être un
pays perdu pour notre imagination; d'oasis en oasis, par des marches
d ' i î n c journée ou de deux au plus, on s'approehe de Sennar. qui est une
des capitales de la Nubie, qui sépare l'Egypte de l'Abyssinie, ainsi que de
D a r f o n r , qui est sur la route, et fait le commerce avec les Tomboiityns,
l e peupl e qui est maintenant l'objet de not r e curiosité en Afrique, et dont,
il y a peu de mois, l'existence étoit encore problématique: il est vrai que
s'il ne faut que quarante jours pour aller à Darfour, il eu faut cent de
p l u s pour arriver à Tombout . Mais enfin voici la route de Darfour, où
a r r i v e n t les habi tant s de Tombout ; un négociant, ([ue j e trouvai à K.éné,
e t qui avoit fait souvent ce voyage, me donna l'itinéraire que je joins
iei (0- Nous trouvâmes aussi nombre de marchands turcs, maures, et
( 0 ROUTE DU SIUT A D.^UFOUB ET SENNAB, PAB DOKGOLA.
DP Slul par le d é s e r t , e n se a i r igpant a a sud-oue s t ,<jua t r e journée s p o u r amveiàKorg-Rlou
l o a s i s le plus peuplé et le plus cultivé ; ou Y t rouve de l'eau douce c-l courante, qu! son <le
lorre el v rcnl r e de nouveau ; il y a une forlcresse, et un gros viliage.
De Korg-Eloual. à Boulague, qui est un autre oa.Ms, une demi-journée; il y a un petit
village, de l'eau d'un bon gotU, mais qui donne quelqucfoi, la lievre à ceux qui n'y sont pas
«(•coutuiiiés.
Do houlague à êl-Bsaelali une journée; de l'eau .saumAlre.
m e k k a i n s , apportant du café, des toiles des Indes, venant acheter du
b l e d .
M a l g r é ces bonnes dispositions et le calcul des gens sensés, la masse
d e la nation, ceux qui n'avoient rien à perdre, accoutumés à appartenir
à des maîtres cruels, prenant pour foiblesse ce que nous leur montrions
d ' é q u i t é , continuoient de se laisser séduire par les beys, qui, profitant du
p r é j u g é de la religion, de l'avantage que leur donnoit le langage auquel
ces malheureux avoient coutume d'obéir, organisoient encore des rassemb
l e m e n t s à huit à dix lieues de nous.
B é n p a d i , village de deux milles de longueur, appuyé sur le désert, comp
o s é de douze mille habi tant s toujours rebelles à tout gouvernement , avoit
a p p e l é les Arabes : une caravane de Darfour venoit d'y arriver; Mourat-bcy
a v o i t saisi cette c i rconstance; il avoi t trouvé le moyen, par ses intelligences,
d e soulever les uns, de fanatiser les autres, et de leur faire p rendr e toutà
- c o n p les a rmes. Le général Davoust fut envoyé avec la cavalerie à liéncadi;
l a tranquillité générale exigeoit la destruction de ce volcan qui mcnaçoit
s a n s cesse: livré un instant à l'ardeur qu'iiispiroit le butin qtie le soldat
p o u v o i t y faire, le village disparut; les habitants dispersés se joignirent à
c e qui restoit de Mekkains, marchèrent sur Miniet , et furent encor e battus
d a n s un second combat.
Dans le butin de Bénéadi, il se trouva une quantité immense de femm
e s , de filles du pays, et d'esclaves de la caravane: les premiers á<qui les
f e m m e s échurent en partage les n égoc i è r ent à g rand marché; mais, comme
il ari ivc en certaines villes de l 'Europe à cer taines femmes que nous pourr
i o n s citer, à chaque mutation elles doubloient de prix; toute la différence
q u ' i l y avoit avec celles-ci, c'est qu'au lieu d'en devenir plus insolentes,
D e èl-Bsactah à Beris une deini-j'oavnée; il y a un grand village et de l'eau assez bonne.
De Beris ii ol-Mekli deux heures; encore do l'eau, dont il faut faire provision, paicequ'à
ol-Mekh les oasis cessent, et qu'on no trouve plus que de l'eau salée tout le reste de la route.
Marelianl toujours dans la même direction, après »ix jour s de marclie, on arrivp à Désir.
De Désir à Selima trois jours; oau .salée, mais inoins mauvaise.
D e Selima à Dongola, où on retrouve le Ni l , quatre jour s ; il faut renouveler les provisions.
De Dongola, se dirigeant plus à l'ouest, à èl-Goyah, (|ualre jours.
Do él-Govali à Zagaonc six jour s ; eau salée, . fraîche.
Do Zagaoné à Dar four , dix journées, .sans trouver ni eau ni village.
Arrivé à Dongola, il y a dix-sept journées do marclie pour aller à Sennar , en se dirigeant
a u sud; et de Sennar à Darfour douze journées de traversée marchant de l'e.st i l'ouesl.
II faut pen.ser que, dans une telle route, celui qui ne pout suivre est abandonné, parooque
iltondi'e soroit conijiromoltro lo salut de toute la caravane.