La courbure transverse cl’o est plus uniforme ; celle de p a un méplat
très-sensible vers p'.
Ces deux faces se réunissent en avant pour former la demi-poulie
rolulienne q , qui est assez concave, et dont la direction se porte un
peu en dehors.
Je n’ai pas eu ses bords complets, de manière que j’ignore s’ils
sont égaux ou inégaux.
Le canal profond r, qui sépare les deux éminences condyliennes ,
se porte un peu en dedans et en avant, et est coupé presque carrément.
Si nous comparons maintenant cette, tête inférieure de fémur à
celle des autres animaux, nous trouvons que le plus tranché de ses
caractères est que le condyle interne o se continue avec la poulie q ,
sans qu’il y ait vers s une échancrure qui en distingue les bords.
Le Chameau, le Boeuf , 1e Cheval, ont cette éminence très-marquée;
les autres ruminans, le Tapir, l’ont aussi, quoique un peu
moindre : le Cochon en a presque aussi peu que notre fémur fossile.
Les carnassiers l’ont peu marquée, et Y Homme, les Singes et le
Kanguroo ne l’ont pas du tout ; mais ceux-ci offrent tant d’autres différences
, surtout dans la largeur et la brièveté de leur poulie rotu-
lienne, qu’ils ne donnent lieu à aucune équivoque.
On pourroit pousser la comparaison plus loin, et donner la proportion
de la longueur des facettes à leur largeur, de leurs courbures',
etc. ; mais cela ne me paroît pas nécessaire pour le moment.
Au total, c’est du Chameau que ce fémur se rapproche le plus ; et
comme notre grand pied didactyle nous a aussi présenté des rapports
très-marqués avec celui du Chameau, et que la grandeur de notre
fémur est assez d’accord avec celle de ce pied, pour qu’ils aient pu
provenir du même animal, nous croyons pouvoir les regarder comme
s’appartenant en effet.
Voilà jusqu’où Y analogie nous avoit conduits avec des os isolés et
mutilés. Ce paragraphe étoit rédigé, lorque nous reçûmes deux
pierres qui en confirmoient parfaitement les.résultats.
La première contient un calcanéum et un cuboïde du côté gauch
R É T A B L IS S EM E N T D E S G R A N D S OS D E S E X T R É M IT É S . i 75
de ce grandpied didactyle que nous avons attribué à l’Anoplotherium
commune, avec un fémur, également du côté gauche, lequel, quoique
fort mutilé, présente évidemment les mêmes formes, et a surtout
des dimensions à peu près les mêmes que ceux que nous venons de
décrire. Il a , entre la tête et le condyle interne, o,3y 5 ; et ses autres
parties sont à proportion. Comme il est fort vraisemblable que le fémur
est venu du même individu que ce calcanéum et ce cuboïde, il
prouve par le fait tout ce que nous n’avions conclu jusqu’ici que par
le raisonnement.
Ce morceau contient un péroné dont nous avons déjà parlé, et une
portion de radius dont nous ferons usage en temps et lieu.
Nous en avons fait représenter un côté, pl. XXIX, fig. i . Le côté
opposé de la pierre contient les fragmens enlevés à celui-ci, et nous a
servi à compléter nos mesures; mais nous avons jugé inutile de le faire
dessiner. Voici les dimensions des diverses parties, dont nous aurons
encore plusieurs occasions de nous servir.
Longueur du fémur, de sa tête à son condyle interne......................... 0,3^5
Largeur entre la tête et'le grand trochanter....................................................... o, i 3
Largeur d’un condyle à l’autre...................................................... ................................ 0,09
Plus grande longueur du Calcanéum.................... • ..............................................0,1 o5
Largeur de la ;tête du rad iu s...................................................................................o,o53
Longueur de la portion du .péroné. ..................................................................... 0^2,5 .
Largeur de sa tête inférieure. ............................................................................. o,p34
La seconde pierre nous a été donnée par M. de la Métherie. Elle
contient une tête inférieure complète, détachée comme épiphyse,
d’un jeune fémur évidemment de la même espèce que tous les précédons,
jointe à un semi-lunaire du carpe que nous avons attribué à
Y Anoplotherium.
Cette tête étant plus entière que les précédentes, nous la représentons
, {pl. X X V I I , fig. 14) à moitié grandeur. Le condyle interne.ou
le plus saillant est seulement un peu mutilé et raccourci.
Plus grande largeur. . . . \ .............................. , ................................ , . . . o,o8 5
Plus grande longueur entre le condyle interne et le bord correspondant de
■ la poulie rotüîaenne.............. ... ........................................................................... o,og3