encore leur contour, il n’y reste presque jamais cl’apophyses, ni
d’autres saillies minces, assez entières pour qu’on puisse déterminer
leurs formes. Ce n’est qu’après beaucoup de temps et des prodiges
de patience de la part de mes aides, pour dégager de la pierre les
parties foibles, que j’ai pu rassembler les renseignemens imparfaits
qui rempliront cette section.
J’ai trouvé dans les formes des omoplates le même avantage que
pour toutes les autres parties.
Toutes celles que j’ai eues se sont clairement laissées rapporter à
deux caractères généraux.
Les unes, comme celle dont la tête est représentée, pl. X X X I I ,
fig. 7 ,8 ,9 , avoient un acromion, c’est-à-dire que leur épine, plus
saillante en avant que dans le reste de sa longueur, y émet de son
angle externe une production isolée qui se dirige aussi en avant.
Les autres (fig. i et 3) n’ont aucun acromion; l’épine se confond
en avant avec la face externe de l’omoplate, et s’élève insensiblement
jusqu’aux deux tiers de sa longueur, où est sa partie la plus saillante,
et où son bord est en même temps le plus élargi.
Un des objets principaux de Yacromion étant de donner attache à
la clavicule, on devoit s’attendre qu’il n’existeroit point dans les
animaux où la clavicule manque entièrement.
Cela est en effet presque toujours ainsi. Les Pachydermes et les
solipèdes n’en ont pas même de vestige : dans les Ruminans, la
partie la plus saillante de l’épine est bien en avant, mais elle y est
tronquée net.
Il n’y a que le genre des Chameaux qui fasse exception à cette
règle ; l’angle antérieur et externe de l’épine s’y prolonge et y forme
un véritable acromion, encore plus marqué dans le lama que dans le
Chameau et le Dromadaire.
En voilà assez pour nous faire rapporter nos omoplates fossiles
pourvues d’acromion à notre genre Anoplotherium, puisque nous
sommes habitués par toutes nos recherches précédentes à le voir se
rapprocher des Chameaux dans toutes les circonstances où il s’éloigne
un peu des Pachydermes ordinaires.
RÉTABLISSEMENT DES GRANDS OS DES EXTRÉMITÉS. 201
Les omoplates sans acromion appartiendront donc aux Paloeo-
theriums,; et en effet l’analogie vient de son côté confirmer ce
résultat. .
L ’épine de l’omoplate du Rhinocéros et du Tapir a sa partie la
plus saillante vers le tiers postérieur de l’os, et ses deux extrémités se
perdent insensiblement dans la face externe. Le Cochon et le Cheval
ont aussi ce caractère ; mais Y Hippopotame se rapproche davantage
de la forme des Ruminans.
D’après cette règle, il nous sera aisé, en ayant égard aux grandeurs,
de répartir entre les espèces les omoplates ou les fragmens d’omoplates
que nous avons recueillis.
§ J, Omoplates de Paloeothérium.
i v , 2". et 3°. Omoplates de grandeur moyenne qui pourraient
appartenir aux Palæotherium medium , crassum ou latum.
J’ai eu de ces omoplates de trois sortes, peu differentes pour la
grandeur, et qu’il me seroit assez difficile de rapporter à leurs,
espèces, parce que je ne les ai jamais trouvées avec des os caractéristiques.
10. La première, représentée à moitié grandeur, pl. XXXII, fig. 1
et 2 , ne peut être comparée qu’à celle du Rhinocéros par son
contour ovale , sans fortes échancrures et par la position de son
épine.
Le Tapir a l’épine plus forte vers le bord postérieur, et par conséquent
les fosses moins égales ; derrière son tubercule coracoïdien
est une échancrure demi-circulaire qui manque ici.
Dans notre os fossile, le tubercule ressemble a celui du Rhinocéros
, mais l’épine commence plus tôt : elle forme saillie moins subitement
; son bord est renflé sur plus de moitié de sa longueur,
la fosse postépineuse est coupée plus obliquement en arriéré , le
bord postérieur n’a point de bourrelet, etc.
T. III. 26