Cette dernière circonstance détermine sa classe d’une manière
assez positive, car il n’y a que les oiseaux à vol pesant de la famille
des gallinacés et de celle des palmipèdes, où l’on observe cette
proportion ; or le bec empêche que l’on ait à le chercher parmi les
palmipèdes, et la Caille est celui de nos gallinacés indigènes qui en
approche le plus par la grandeur, encore est-elle un peu plus petite
dans toutes,ses dimensions.
11 reste maintenant divers pieds et divers os qui ne se rapportent
point aux squelettes.
Il s’agit de voir si les os peuvent se rapporter chacun à l’un des
pieds, ou s’ils indiqueront encore des espèces de plus.
J’ai déjà dit que l’omoplate de la fig. 12 , pl. L X X I I I , ressemble
à celle du genre pélécanus.
L ’humérus de la fig. 9, pl, LXXIII, long de 0,046, est un peu
plus long que celui du squelette de la pl. LXXIY; mais rien n’empêcherait
qu’il n’eût appartenu aux pieds de la quatrième sorte,
pl. L X X I I , fig . 4 et 6.
D’après sa forme il est de l’ordre des oiseaux de rivage, et paraît
tenir de très-près à celui de la Bécasse.
Il y en a un long de o , 074, pl- L X X V , fig. 7 , mais dont les
extrémités sont trop mutilées pour en fixer le genre. Il est extrêmement
semblable à celui d’une Chouette,
Il y en a encore un intermédiaire entre les précédens.
Dès 1800, j ’avais annoncé que le pied de la pl. LX X I I , fig. 10,
est très-voisin de celui de l’Alouette de mer. Je trouve la même ressemblance
entre l’aile de cet oiseau et celle de la fig. 5 , pl. LXXIII.
Le métacarpe de la fig. 3 , pl. LX X V , est celui d’un oiseau de
proie de la grandeur du Balbuzard ; il est bien plus fort que celui
du Buzard, espèce à laquelle ressemble le plus le médius de la fig. 2,
pl. LX X IV ; par conséquent il indique une autre espèce qui est la
onzième.
L’autre métacarpe, pl. LX X V , fig. 4 , est encore d’oiseau de
proie, et à peu près de la longueur de la Chouette. Il n’y a rien d’impossible
à ce qu’il ait appartenu à la même espèce que le grand humérus
(même pl. fig. 7 ).
L ’omoplate de la fig. 12 , pl. LX X I I I, m’ayant mis sur la voie,
j’ai trouvé que le fémur de la fig. i 3 ,.ressemble aussi à celui d’un
pélécanus plus que de tout autre oiseau ; mais il vient d’une espèce
bien plus grande que cette omoplate, plus grande même que le
Cormoran (pélécanus carbo, Z.), mais inférieure au Pélican proprement
dit (pélécanus onocrotalus , Z.). C’est surtout à la forme
de l’articulation inférieure que les rapports se font sentir.
La même articulation, examinée dans le fémur de la fig. i 4 ,me
le fait rapporter à l’ordre des échassiers ( grallee ) ; il me paraît
même qu’il doit venir de quelque grand Courlis, surtout de l’un de
ceux à col nu, si mal à propos réunis par Gmelin, au genre tan-
talus , et que j ’en ai détachés sous le nom A’Ibis. On a vu dans notre
premier volume que l’Ibis des Egyptiens appartient à ce genre. Ce
fémur a en effet beaucoup de rapport avec celui d’un squelette de
momie d’Ib is , mais il ne vient pas de la même espèce.
Mais, je le répète, et les naturalistes le sentiront assez sans que
je le dise, ce ne sont là que des conjectures qui sont bien éloignées
d’être aussi certaines que mes propositions relatives aux os de quadrupèdes.
C’est bien assez d’avoir montré l’existence de la classe des oiseaux
parmi les fossiles, et d’avoir prouvé par-là qu’à cette époque reculée
Où les espèces étaient si différentes de celles que nous voyons maintenant,
les lois générales de co-existence, de structure, enfin tout ce
qui s’élève au-dessus des simples rapports spécifiques , tout ce qui
tient à la nature même des organes et à leurs fonctions essentielles ,
étaient les mêmes que de nos jours.
On voit en effet que dès lors les proportions des parties, la longueur
des ailes, celle des pieds, les articulations des doigts, les
formes et le nombre des vertèbres , dans les oiseaux comme dans les
quadrupèdes, et chez ceux-ci le nombre, la forme, la position respective
des dents , étaient soumis aux grandes règles tellement