C IN Q U IÈM E S E C T IO N .
RÉTABLISSEMENT DES GRANDS OS DES EXTRÉMITÉS.
Maintenant que nous avons déterminé sans équivoque les parties
de nos animaux qui fournissent leurs caractères zoologiques, tout le
reste de leur squelette va se reconstruire comme de lui-même; nous
allons trouver des avant-bras attachés à des carpes, des tibia attachés
à des tarses ; ces os en d’autres endroits nous feront reconnoître des
cubitus ou des péronés ; en d’autres encore des humérus, des fémurs
auxquels ils adhéreront. A défaut de ces argumens positifs, les
lois de coexistence zoologique viendront à notre secours, et quand
une forme aura été assignée d’une manière quelconque à l’un des
deux genres, nous appliquerons aisément aux espèces du genre les os
de cette forme qui leur correspondront pour la grandeur. C’est à
l’aide de ces divers procédés que nous allons, dans cette section, reproduire
et décrire les os des bras et des jambes de nos animaux.
Nous commencerons, comme pour les pieds eux-mêmes, par l’extrémité
postérieure, et nous irons en remontant, c’est-à-dire que
nous chercherons d’abord à retrouver les tibia, pour arriver ensuite
aux fémurs et aux bassins.
A r t i c l e p r e m i e r .
Des Tibia.
Les deux sortes d’astragales déterminées pour les genres, aux articles
2 et 3 de notre 2me. section, nous auroient déjà indiqué la forme
de la tête inférieure de leurs tibia respectifs. 11 étoit nécessaire qu’à
l’astragale rectangulaire des anoplotheriums, à cet astragale semblable
à celui des ruminans et des pachydermes à doigts pairs, et dont
R É T A B L IS S EM E N T D E S G R A N D S OS D E S E X T R É M IT É S . i 5 5
la poulie tibiale a ses deux rebords perpendiculaires sur son axe
transverse , s’articulât une face inférieure de tibia aussi à peu près
carrée, et où les deux sillons fussent perpendiculaires sur le diamètre
transverse, tandis que sur l’astragale des palæotheriums, dont la
poulie est oblique comme dans tous les pachydermes à trois doigts,
la tête inférieure du tibia devoit aussi porter l’empreinte de cette
obliquité.
La règle de conduite que me donnoit cette réflexion, fut secondée
et confirmée par les morceaux où je trouvai le tibia encore attaché à
son pied, comme on va le voir dans les différentes descriptions qui
suivent.
§ I. Des Tibia appartenant aux pieds tridactyles , ou au genre
Palceotherium.
iN Tibia du Palceotherium medium.
Ainsi le pied tridactyle que j’ai décrit dans l’article 2 de la deuxième
section, étoit accompagné de son tibia presque entier , tel que je
le représente, pl. HJLVI ,fig- i ; 1® tête supérieure etoit en partie enlevée
\ mais il en restoit assez en arrière pour donner encore toute la
longueur dé l’os de ce côté, qui est de 0,21.
La tête inférieure avoit un peu souffert aussi, et toutefois ce qui en
restoit,Jig. 2 et 3, me suffit pour faire reconnoître un morceau qui
ne contenoit que la tête inférieure seulement, mais qui la contenoit
plus complète, et qui est représenté fig. 9 et 10.
Ce fut de la même manière qu’on put reconnoître une tête supérieure
plus entière, jig . 1 1, en sorte qu’avec ces trois seuls morceaux
on auroit déjà pu refaire tout ce tibia, et j’en ai eu depuis un grand
nombre d’autres qui se sont complétés et confirmes mutuellement
et d’après Lesquels je donne ce tibia entier, pl. L U I , fig . 2.
La ressemblance de ces deux têtes avec celles du Tapir est frappante;
seulement la supérieure est plus large transversalement à