La plupart de ses caractères lui sont communs avec le Cochon et
les Ruminans, comme l’on devoit s’y attendre, d’après la ressemblance
de son astragale avec les leurs.
Ces caractères consistent, x°. dans le contour presque carré et non
oblique ;
2-. Dans la côte saillante du milieu, droite et non oblique ;
3". Dans les enfoucemens plus prononcés, et l’interne limité par
un bord plus saillant que l’autre ;
4°. Surtout dans une facette e , sur le bord externe, destinée à l’articulation
de l’osselet péronien. Cette facette distingue ce tibia de celui
du Cochon, qui n’a de facette que tout-à-fait sn dehors. Ici,
comme dans les Ruminans, elle regarde en en bas, mais dans les Ru-
minans elle est plus compliquée par une petite échancrure quelle a
dans son milieu.
Cette tête inférieure a quatre apophyses principales, dont la plus
saillante est l’antérieure c, et la plus pointue l’interne a. Celle-ci,
dans les Ruminans, est aussi saillante que l’autre. Celle de derrière d
fait un angle rentrant dans ce tibia, comme dans ceux des Ruminans.
Le Chameau diffère un peu de ce tibia et de ceux des Ruminans on-
dinaires, en ce qu’il a cette partie plus large transversalement que
d’avant en arrière.
4°. Tibia de VAnoplotherium leporinum.
Un dernier pied, que j’ai trouvé encore articulé avec son tibia,
est le petit tétradactyle que j ’ai décrit dans la sefcl. I I , art. IV , § a ,
n°. 3 , et que j'ai attribué à Y Anoplotherium leporinum. On le voit
pl. XX III, fig. u .
La longueur de ce tibia est de o,og3 ; sa largeur en haut de 0,018;
en bas, de 0,008 ; et à l’endroit le plus mince, de 0,006.
Nous avons trouvépoùr la longueur du pied, à compter dubasdel’astragale
, o ,io5 ou environ^ ce qui lè fait un peu plus long que le tibia.
Ainsi cet animal avoit la jambe un peu plus courte, à proportion du
pied, que ne l’avoit celui à pied didactyle grêle.
Nous voyons aussi que la totalité de son pied et de sa jambe est à
peu près dans la proportion que pouvoit indiquer le seul astragale ;
c’est-à-dire qu’ils sont moitié des mêmes parties dans l’animal que je
viens de nommer.
Les deux têtes de ce tibia étant mutilées, je n’ai pu déterminer aucun
de ses caractères de forme; mais je ne doute point qu’ils ne soient
à peu près les mêmes que dans les deux précédens.
Un autre morceau, où ses formes n’étoient pas mieux conservées,
pl. X L V , fig. 7 , me l’a offert long de o,og5 , et large dans le haut,
d’avant en arrière, de 0,022.
A r t ic l e II.
Des Péronés.
On pouvoit faire pour les péronés le même raisonnement que
pour les tibia, et déterminer en quelque sorte d’avance leurs caractères
d’après ceux des os auxquels ils s’articulent.
Ainsi puisque les Anoplotheriums ont à leur calcanéum une partie
saillante et une facette pour l’articulation avec le péroné, cet os devoit
s’y terminer par une troncature qui offroit une facette articulaire à ce
même calcanéum, en même temps qu a leur face interne il devoit se
trouver une facette pour celle que leur offre latéralement 1 astragale,
et au-dessus une autre pour celle qui est au bas de la face externe du
tibia; mais la troncature ne devoit pas exister dans les Palæotheriums
dont le calcanéum n’a rien pour la recevoir ; c est en effet ce qui s est
vérifié.
Tous ces animaux, en leur qualité de Pachydermes, ont des péronés
complets, et ces os n’y sont pas réduits, comme dans la plupart des
Ruminans et dans Ie Chameau lui-même, à un simple vestige.
Le .Çhevrotain est le seul Ruminant que l’on puisse leur comparer
à cet égard.