A r t i c l e II.
Restitution d’un pied de devant a trois doigts parfaits avec vestiges
de pouce et de petit doigt (i).
J'en choisis exprès un de grandeur moyenne et de forme allongée,
correspondant manifestement par l’ensemble de sa structure, au pied
de derrière qui m’a servi, dans la section précédente, de premier type
pour les pieds de ce genre.
J’avois d’abord été averti de son existence par un os de métacarpe
du doigt médius trouvé isolément.
Il est représenté, pl. X X ,fig . 3 , par sa face antérieure; jig . 4 j
par la supérieure ; fig. 5, par la latérale externe de la tête, et jig . 6,
par l’interne.
Sa longueur est de o ,i3 ; sa largeur au milieu de o,o i5; celle de
sa tête supérieure, de 0,022 ; celle de l’inférieure, entre ses deux tubérosités,
la même, et celle de sa poulie articulaire, 0,017. Il n’est
pas très-aplati d’avant en arrière.
J’ai trouvé ensuite ce pied presque complet dané le cabinet de
M. de Drée ; je le représente, pl. XIX, fig. 1 : c’est un pied droit.
On y voit une portion de radius, a b ; une du cubitus, c , avec
une partie de son empreinte, d; le carpe en situation, et une grande
partie de chacun des trois os du métacarpe.
On voit en place l’o.f cunéiforme, e (le pisiforme, qu’il portoit
sans doute, a disparu) ; le semilunaire f , et le scaphoïde g , et à la
deuxième rangée Xunciforme ou os crochu h; le grand os, qui n’est
pas très-grand ici du moins par devant, i, et le trapézoïde ; trois o s
du métacarpe presque entiers ; celui de Xindex l, celui du médius m,
et celui de Xannulaire n : enfin le vestige de petit doigt o.
En ayant obtenu la permission de la complaisance de M. de Drée,
(jr) C’est le pied du Paloeotherium medium, comme nous le verrons par la suite.
RESTITUTION DES PIEDS DE DEVANT, M I
je dégageai tous les os de ce pied, et les examinant sur toutes leurs
faces j’eus la facilité d’établir leurs ressemblances et leurs différences
avec ceux des animaux les plus voisins.
Au premier coup d’oeil, ce carpe ressemble à son analogue dans le
Tapir, par son arrangement général et par la configuration de chacun
de ses os; et cependant un examen détaillé ne tarde pas d’y découvrir
de notables différences, que nous allons voir en prenant chaque
os séparément.
Le scaphoïde (g ,fig. 1,) est représenté à part par sa face interne,
c’est à dire celle qui fait le bord interne du poignet, pl. XX, jig . 12 ;
par la supérieure jig . i 3; par l’inférieure/îg-. i/ j ,e t par celle qui
l’articule avec le semilunaire^zg'. i 5.
En le comparant avec celui du Tapir, on trouve sa facette ràdiale
a plus concave ; celle pour l’articulation avec le grand os, b, plus
petite; et celle pour le trapézoïde c , plus grande. Outre la facette
semilunairienne supérieure e, et l’inférieure ƒ ,Te Tapir en a vers d ,
une troisième longue, qui manque à notre animal. On voit en arrière
et en dehors de laTacette trapézoïdienne une petite facette qui portoit
sans doute l’os surnuméraire remplaçant le trapèze et le pouce. <
L’or semilunaire, jig . 1, ƒ , comparé à ceux de tous les quadrupèdes,
n’offre de ressemblance qu’avec celui du Tapir : sa face antérieure
a le même contour dans le haut; mais dans le bas, l’angle
inférieur interne est plus aigu, et se place.entre le grand os et l’unci-
forme (comme on le voit bien en x , j ig . 3 , pl. X I X de plus, sa
facette articulaire radiale a, :(i) s’élève au-dessus de .sa tubérosité
postérieure d , ce qui n’a lieu que dans le Tapir. Dans le Cochon, le
Cheval, les ruminans, tout le dessus de l’os est égal et sert à l’articulation.
1
(1) L’os semilunaire, d’une espèce très-voisine , est représenté-, pl. X IX ,Jig- 6 , par sa
face supérieure ; Jig. 7 , par l’inférieure; Jig. 4 » par la latérale externe; Jig. 5 , par l’interne.,
Comme il ne diffère de celui-ci que par un peu plus de largeur , je me borne à citer
ces figures on y a mis les mêmes lettrés aux mêmes endroits;