FOSSILES DE PARIS,
core des différences assez reconnoissables quand une fois on les a fixées.
Je dus supposer que les dents postérieures qui manquoient à ce
morceau, étoient plus ou moins semblables à celle-là, et je trouvai
en effet bientôt que ma supposition étoit vraie.
On voit trois de cesdents carrées en place, et parfaitement conservées,
dans le beau morceau de la pl. X L V I , Jig. 2.
Un autre superbe morceau, pl. X L V I I,J îg . 1 , nous offre même
toutes les dents d’un côté par la face interne, ainsi que la couronne
de celles d’en bas. Elle y sont au nombre de vingt-deux, sur une longueur
de 0,21; et il s y trouve de plus la première d’en haut c et la
première d’en bas cl du côté opposé; les racines des quatre inférieures
suivantes, e , f , g , h , sont encore restées avec une portion de l’os.
La figure distinctive de chacune des incisives s’y présente nettement.
Les mitoyennes d’en bas d , d ', sont petites, droites, et ont leur
couronne plate et en ellipse ; les suivantes e’ sont triangulaires ; les
externes/' aussi, et plus grosses et plus pointues ; les canines g' enfin,
ne se distinguent de celles qui les précèdent que parce qu’elles sont
encore plus grosses et plus pointues.
Les mitoyennes supérieures c et i ont de grosses racines renflées
vers le collet, et leur couronne, coupée en demi-ellipse, a sa face
antérieure très-bombée ; les deux externes k et l sont aussi très-
fortes et triangulaires comme celles d’en bas ; toutes les trois ont un
petit crochet à leur bord externe.
La canine m est très-large , plus tronquée , moins pointue,;et
manque de crochet (1).
Ces dernières circonstances se montrèrent encore mieux dans une
tête trouvée à Montmartre, et sur laquelle nous reviendrons ; cette
tête, pl. X L IV , Jig. 1 , confirma en outre ce nombre de vingt-deux
dents de chaque côté, qui le fut encore par une autre tête, trouvée
avec un squelette à Anlony, pl. XJLV.
(1) Dimensions-de ce morceau.
Longueur de-l’espace occupé-par les-onze dents supérieures. . - a — b. o,ai
Ces morceaux, ainsi que celui de la pl. X L V I , fig. 2, nous firent
en même temps apercevoir le caractère qui distingue les trois dernières
molaires supérieures de l’anoplotherium, des molaires du
palæotherium en général.
Le voici : dans le Palæotherium, la colline transversale antérieure
est simple et continue comme la postérieure; dans 1 ’Anoplotherium,
au contraire, elle se termine par une pointe d , ibid. Jig. 2, séparée
du reste de sa longueur par un sillon profond, et cette pointe forme,
en s’usant, un petit disque arrondi d’, lequel demeure assez longtemps
distinct du reste de la colline. Au moyen de cette différence,
nous fûmes en état de reconnoitre les arrière-molaires à!Anoplotherium
quand nous les trouverions isolées.
On en voit quatre de telles, pl. I V , fig. 5, et pl. V,Jig. 3, 4 et 5,
qui sont toutes bien certainement Oc Anoplotherium.
Un beau morceau, pl. L V , fig. 4 ; qui appartient maintenant à
M. le comte Breuner, deVienne en Autriche, a l’avantage denousmon-
trer toutes les dents dans leur position naturelle, et la suture intermaxillaire
qui marque le nombre des incisives et la place de la canine :
il confirme entièrement lés résultats précédens.
Nous avons été assez favorisés par le hasard, pour obtenir des morceaux
propres à faire reconnoitre dans cette espèce non-seulement
la détrition des dents, mais encore leur succession.
La demi-mâchoire inférieure, pl. V I I I ,Jig. 5 ( 1 ), offre, en c ,
une troisième molaire de lait très-usée , et une molaire de remplacement
g , prête à lui être substituée ; en avant est une molaire de
remplacement déjà venue b, et encore toute fraiche, et les trois arrière
molaires le sont aussi (2). Celle de la pl. X I I , fig. 1, étoit moins
' (1) Cette demi-mâchoire est à la vérité d’une espèce un peu plus petite , comme nous le-
verrons plus bas, mais elle n’en- est pas moins utile pour l’objet que nous avons ici en vue.
(2) Dimension de ce morceau.
■ Longueur totale.. » . . .. .. .............................................................. o,ig-
Hauteur au co n d y le ......................................................... ................................................ 0,06
Hauteur à l’apophyse coronoïde.................................................... ... ............................. o,oo5-
Largeur de la branche montante derrière les molaires. . . ........... ... .............. 0,055