§ I. Végétaux qu’on ne peut pas rapporter à des genres
connus.
E X O G É N IT E S .
Nous ayons désigné sous ce nom tous les bois fossiles que leur
structure par couches concentriques range parmi les végétaux dico-
tylédons.
Ces fossiles se sont présentés dans les terrains de lignites, dans
le calcaire grossier, dans le gypse et dans les terrains d’eau douce
supérieurs, ils sont surtout abondans dans le premier de ces terrains,
mais les caractères sur lesquels on pourroit fonder les différences
spécifiques ont été trop peu étudiés pour que nous cherchions ici a
distinguer et à décrire les espèces qui se présentent dans les terrains
des environs de Paris.
On peut établir seulement avec certitude que tous les fossiles de
ce genre appartiennent à des arbres dicotylédons et l’on peut avancer
avec une très-grande probabilité que les rapprochemens qu’on
a indiqués entre quelques-uns de ces végétaux et les bois des arbres
actuellement existans sont en général très-hasardés, l’examen comparatif
de ces bois n’ayant jamais été fait avec un soin suffisant, et
les bois étrangers n’ayant été jusqu’à présent que peu étudiés, il
n’est donc pas encore possible d’établir de différence entre les végétaux
de ce genre qui se présentent dans des terrains très - diffé-
rens, tels que l’argile plastique et le terrain d’eau douce supérieur.
EN D O G É N IT E S .
Nous avons donné ce nom à, tous les bois fossiles qui appartiennent
à des végétaux monocotylédons, ce qu’on peut reconnoitre a
l’absence de toutes couches concentriques, et à la disposition des vaisseaux
par faisceaux isolés, distribués irrégulièrement dans l’intérieur
du bois.
Il nous a paru très-difficile de reconnoître des espèces parmi ces
fossiles, à cause du peu de caractères sur lesquels on pourroit fonder
leur distinction. Il est pourtant probable qu’ils appartiennent à plusieurs
plantes différentes.
On a généralement regardé ces bois comme provenant de plantes
de la famille des Palmiers , mais nous ne connoissons pas encore assez
la structure du bois des autres arbres monocotylédons, tels que
les Dracoena, les Yucca, les Pandanus, etc. , pour pouvoir décider
s’ils n’ont point appartenu à des végétaux de ces genres.
Nous pouvons seulement avancer avec certitude qu’ils proviennent
dé végétaux monocotylédons ; on doit même, peut-être, exclure de ces
végétaux les fougères arborescentes dont les tiges ont une structure
très-particulière que je n’ai jamais observée dans aucun bois fossile.
Les Endogénites ont été trouvés dans le terrain de lignite de Cologne,
mais dans un tel état de décomposition qu’il seroit difficile
d’en donner une description.
On a trouvé également dans ce lignite et dans celui de Horgen ( i )
des fibres cylindriques, ondulées, rapprochées parallèlement les
unes des autres en masses assez considérables et que je crois appartenir
à des tiges de végétaux monocotylédons; elles paroissent surtout
avoir une grande analogie avec les faisceaux de vaisseaux également
ondulés et presque libres au milieu d’un tissu cellulaire lâche, qui
remplissent le centre de la tige de quelques Palmiers. Nous les désignerons
par la dénomination à!Endogénites bacillaris.
Les masses fossiles d’Horgen ne diffèrent de celles de Cologne
que par le rapprochement plus considérable des fibres, et par leur
grosseur un peu moindre. Au premier aspect ces fibres ne paroissent
former qu’un enduit à la surface du lignite compacte ; mais un
examen plus attentif fait reconnoître que la partie compacte est
elle-même composée de fibres semblables à celles de la surface, mais
qui sont moins distinctes parce que leur intervalle est rempli par du
lignite de la même couleur et de la même densité.
Ci) Voyez tom. II , deuxième partie , pag. 34q.
T. III.