S E P T IÈM E S E C T IO N .
RÉSUMÉ GÉNÉRAL ET RÉTABLISSEMENT DES SQUELETTES
DES DIVERSES ESPÈCES.
Après avoir obtenu, par la longue et pénible analyse qui a rempli
les six précédentes sections, toutes les pièces des squelettes de nos animaux
; après avoir assigné à chacune isolément la place qui lui con-
venoit, il s’agissoit d’en faire la synthèse, de les rapprocher, d’en
opérer l’assemblage, et de reproduire aux yeux, sinon les animaux
entiers, du moins leur charpente osseuse.
Pour cet effet nous avons pris pour base de notre travail dans
chaque genre, les squelettes fossiles les plus complets que nous en ayons
eus ; e t , recherchant dans les sections précédentes les os qui manquent
à ces squelettes, mais qui appartiennent à leur espèce, nous les
y avons rattachés.
Nous avons d’abord employé le dessin seulement en rendant, à
l’exemple des géographes, par des lignes ponctuées, les parties rétablies
sur de simples conjectures, et, par des traits pleins, celles que
nous avons copiées d’après les pièces effectives.
Nous avons imaginé ensuite un moyen encore plus convaincant,
qui nous a réussi pour certaines parties.
Nous possédions, par exemple, un assez grand nombre d’os séparés
des pieds de 1’Anoplotherium commune, pour qu’en les assortissant
d’après leur grandeur, nous ayons pu recomposer les quatre
pieds, en suppléant seulement à ce qui pouvoit avoir été enlevé à
quelques os d’un côté, par des réparations en cire imitées d’après les
os du côté opposé ; nous avons donc rapproché toutes ces pièces
après les avoir détachées du plâtre , et nous en avons fait des parties
de squelette comme si elles étoient provenues du même individu,
RÉSUMÉ GÉN. ET RÉTABLISSEMENT DES SQUELETTES. 243
quoiqu’il nous ait fallu des, morceaux fournis peut-être par vingt
individus différens. De cette manière il a été plus aisé de dessiner
correctement ces parties, et la réunion effective de tous ces os frappe
davantage l’observateur que s’il étoit obligé dé les rassembler seulement
par la pensée, après avoir appris péniblement à les codnoitre
chacun à part.
Il n’y a donc point à douter que les dessins que nous allons donner,
et qui offrent le résultat général de nos recherches sur les animaux
inconnus dont les os remplissent nos carrières à plâtre, ne
représentent, à très-peu de chose près, les squelettes de ces animaux
tels qu’ils auroient été si on les eât faits immédiatement après
leur mort.
A r t i c l e p r e m i e r .
Rétablissement des squelettes de Paloeotheriums.
Comme c’est le Paloeotherium minus que nous avons le plus
complet, c’est par lui que nous commencerons; passant ensuite
au Paloeotherium magnum, dont le tronc nous manque en grande
partie, mais dont nous possédons en entier la tête et les extrémités.
Le Paloeotherium crassum sera le troisième ; le medium le quatrième
, attendu qu’ils sont de moins en moins complets. Quant aux
autres nous n’en avons que des fragmens.
§ I. Rétablissement du squelette du Paloeotherium minus ,
p l.L X IF .
Il a été trouvé presque complet à Pantin, pl. X X X IV . Il faut y
ajouter d’abord la mâchoire inférieure trouvée assez souvent ,pl. IX ,
jig . 2,pl. XI,jig. i,p l.XL ,Jig. 2 et 3,pl. XLIV,ftg. 2 et 3,-etpl. L V ,
jig . 7. Le dessus de la tête nous manquera, mais il ne sera pas difficile
d’en présumer la forme d’après celle des autres espèces. Au bras et
à l’avant-bras il y aura à joindre le pied de devant, tels que nous pouvons
le calculer d’après ce qui en reste, pl. XX, Jig. 7. Le bassin