racines, et même un troisième trou. La fossane de toutes les
Genettes, celle où cette dent est la plus longue , n’a cependant qu’une
racine et un alvéole.
Dans le Paradoxmrus ( i) , ou prétendue Civette de Java , dont la
carnassière se rapproche de celle des Ratons plus que celle des Civettes,
il n’y a en arrière, comme dans les .Civettes, qu’une petite
tuberculeuse à une seule racine; mais on y voit plus en arrière encore
un petit trou qui pourroit être l’analogue du troisième de notre mâchoire
fossile.
Un autre caractère particulier à cette mâchoire fossile ,, c’est
que le trou d’entrée du nerf maxillaire inférieur y est plus avancé
que dans tous les animaux que je viens de nommer.
J’ai fait dessiner sur ma planche toutes les pièces propres à faire
entendre au lecteur ces différentes structures de la même partie.
On ne me blâmera point sans doute d’entrer dans de si grands
détails. Puisqu’ils sont constans dans l'a nature, il faut que le naturaliste
les remarque, et j’espère même que cette multitude de faits
accessoires dont j’enrichis et j’éclaircis mon histoire des fossiles , lui
donnera un mérite particulier, relatif à l’ostéologie comparée.
Notre fragment fossile est donc représenté fig. 12.
Fig. i 3 est une Genette adulte, offrant les trois dernières molaires;
savoir, la dernière fausse molaire, la carnassière, et la petite tuberculeuse.
On voit que la carnassière est moins aiguë que dans notre
mâchoire fossile.
Fig. i 4„est une Genette jeune. On y voit les deux dernières mo- 1
(1) Cet- animal-, envoyé de Java par M. Lechenaud, sous, le nom de Civette de Java :
de Sumatra-par MM. Diard et Duvaucel, sp.us le nom de Zibet, à queue noire ; et apporté
vivant de Pondichéry,, sous- celui de Marte des palmiers , avoitdéjà été décrit et représenté
par Buffon , suppl. I l l , pi. XLVII ; mais on a écrit par inadvertence sous là figure , Genette
de France. C’est de cette prétendue Genette de France que* Pennant a fait son PiloseUo'
weesel, npj- 279. Ce qui est plus important,; c’è9t .que cet animal dont la queue se.roule
en spirale , n’a point d’organe sécrétoire comme les Civettes et les G e n e tte sm a is que ses
glandes de Cooper, plus grosses que ses testicules, lui donnent un énorme scrotum. Voyez
sa description dans Y Hist, de la Ménagerie , par M. Frédéric Cuvier.
laires de lait en place. La dernière est semblable à la carnassière,
mais elle sera remplacée par une dent plus simple, et la carnassière dé-
linitive viendra derrière elle. On la voit dans la mâchoire, ainsi que la
petite tuberculeuse qui doit la suivre. Cependant il ne faut pas croire
que la dent dé la mâchoire fossile soit une dernière de lait ; car, d’après
les alvéoles, la dent qui étoit derrière elle, qui auroit été la carnassière
définitive, étoit beaucoup plus petite, ce qui est impossible.
La fig. i 5 est la mâchoire d’un jeune Chien avec sa dernière molaire
de lait en place, et sa grosse arrière-molaire encore dans l’alvéole.
Il faut remarquer encore ici que la dernière de lait sera remplacée
par une dent beaucoup plus simple, avec un seul tranchant
divisé en cinq pointes, et sans talon ni pointe interne. Voyez,fig- 17,
le Chien adulte. La raison de ce changement, qui est général dans
tous les animaux, c’est que la complication de cette dernière de
lait se trouve reportée sur la grosse arrière-molaire.
La fig. 20 est le Renard. On voit qu’il ressemble en tout au Chien.
Fig. 16, la Mangouste d’Egypte.
Fig. iq , la Mangouste du Cap.
11 est facile de voir que c’est dans les Genettes et Mangoustes que
la grosse molaire ressemble davantage à la dent fossile.
Fig. 22, le Putois rayé du Cap, nommé mal à propos Zorille par
Buffon, et Viverra Zorilla par Gmelin. C’est une vraie Marte. Le
vrai Zorille des Espagnols d’Amérique, qui est le Chinche de Buffon
( Viverra Mephitis , Gmel. ) , est fig. 26 : c’est aussi une Marte ,
aux ongles près. Seulement la dent de ces deux espèces est un peu
plus aiguë. La Marte commune ( Mustela Martes) se voit en fig. 21.
En 18 est le Furet, qui, comme le Putois d’Europe, l’Hermine
et la Belette, se distingue des autres Martes, parce qu’il n’a pas de
petite pointe intérieure à sa grosse dent. Il n’y en a pas non plus dans
le Grison ( Viverra Vittata, Gmel.), que l’on voit en fig. 25. La
dent du Grison est un peu usée.
La Loutre ,f ig . 27, ressemble beaucoup aux Martes. Le Blaireau,
fig. 23, ne diffère que parce que le talon de sa grosse dent s’allonge
sensiblement et que ses pointes s’émoussent; ce qui le rend un peu