Depuis lors j’ai continué mes recherches ; et j’en ai recueilli un si
grand nombre, qu’il ne peut rester aucun doute que nos plâtres ne
contiennent beaucoup de débris d Oiseaux.
Je vais décrire successivement les morceaux que j’ai obtenus, en
commençant par les pieds, qui sont la partie la plus frappante,
même pour les yeux les moins habitués.
En effet, le pied d’un Oiseau quelconque est composé d’une manière
absolument particulière, et ne ressemble à celui d’aucun autre
animal.
C’est d’abord la seule classe où il n’y ait qu’un os unique pour
tenir lieu de tarse et de métatarse.
Dans les Chevaux et les Ruminans, le métatarse ou canon est
bien d’une seule pièce, mais le tarse en contient plusieurs.
Dans les Gerboises proprement dites, jerboa et alactaga, il y a
bien aussi un os unique du métatarse, qui porte les trois doigts
principaux ; mais les os du tarse restent distincts.
Dans les Tarsiers et les Galagos, les os scaphoïde et calcanéum
sont prolongés de manière à donner à leur tarse autant de longueur
qu’à celui de certains Oiseaux ; mais les autres os du tarse et du métatarse
ne subsistent pas moins.
Les Grenouilles, Rainettes et Crapauds ont aussi le tarse allongé
} mais il est toujours formé de 'deux os longs et de plusieurs
petits.
Secondement, on trouve dans le nombre des doigts et dans celui
des articulations de chaque doigt, des caractères presque aussi
marqués que ceux que fournit le tarse.
Les Oiseaux sont la seule classe où l’on observe des doigts tous
différens par le nombre des articulations, et où ce nombre et 1 ordre
des doigts qu’ils ont soient cependant fixes.
Le pouce en a deux ; le premier doigt du côté interne, trois ; le
doigt du milieu, quatre ; et l’extérieur, cinq.
Cette règle ne souffre au dedans de la classe qu’une exception,
celle des Oiseaux qui n’ont pas de pouce , mais les autres doigts y
conservent leurs nombres ordinaires (i).
Au dehors de la classe, cette règle ne se retrouve jamais complètement
observée.
Les Quadrupèdes ont deux articles aux pouces et trois aux autres
doigts , quel que soit leur nombre. Les Paresseux tridactyles seulement
n’en ont que deux, parce que leurs premières phalanges se
soudent avec leurs os du métatarse.
Quelques doigts cachés sous la peau manquent seuls du nombre
ordinaire.
Dans les Reptiles , le nombre des articulations est moins égal ;
cependant il ne se rencontre presque jamais exactement le même
que dans les oiseaux.
Ainsi, en commençant par le pouce et finissant par le doigt extérieur,
on trouve les nombres d’articulations exprimés dans la table
ci-jointe.
Tortue de terre................................ ......................................... ... 2. 2. 2.
rr . • . . . . . . . 2 . 3. 3. 3. 2 . Tortue marine.......................... ....................................................
Crocodile................................................................. ’ * * ............... 2. 3. 4’
Lézards de toutes les espèces , iguanes , agames., stellions , cordyles,
geckos, anolis, scinques........................................ 2. 3. 4. 0. 3.
~ -1 > „ ................................... 1. 2. 3. 3.; 2.;
Seps tétradactyle. . . ..................... ; ^ ^ 2"
Seps tridactyle........................’• • • • ' ..................................................2. 3. 4*
Grenouilles, crapauds et rain e tte s............................. .....................2. 2. 3. 4 . 3.
Salamandres. . ............................................................................. * 2. 3. 3.. 2.
On voit donc que les seuls Crocodiles ont les mêmes nombres de
phalanges que les Oiseaux ; mais comme chacun de leurs doigts est
f l) C’est pour m’en être rapporté à des squelettes mal faits que j avais , dans.ma premier
édition , attribué trois phalanges à chaque doigt aux Autruches et Casoarft ; epuis que ) ai
disséqué moi-même plusieurs Autruches d’Afrique ët d’Amérique, et p usieurs asoars so
à Casque, soit de la Nouvelle Hollande, je suis certain que la règle subsiste; les Gasoar ,
l’Autruche d’Amérique en ont trois , quatre et cinq , et l’Autruche d’Afrique quatre e cm