en prisme triangulaire dans le haut, est un peu aplati dans le bas ,
d’avant en arrière.
Cet os, autant et plus long que son analogue dans le Tapir, est d’un
tiers plus étroit, et la différence de proportion est encore plus sensible
pour les os latéraux.
Je n’avois dans ce morceau que la partie supérieure du métatarsien
interne. Il étoit un peu moins large et beaucoup plus mince
que celui du milieu. Dans un autre morceau, je 1 ai eu descendant
jusqu’au quart inférieur de l’os mitoyen, et cassé à cet endroit, en
sorte que je ne doute pas qu’il ne fut presque aussi long que lui.
Il n’est pas difficile même en né considérant que ce pied isolé, de
prouver que l’animal auquel il a appartenu, nest pas connu des
naturalistes. Les quadrupèdes décrits jusqu’à ce jour comme n’ayant
que trois doigts aux pieds de derrière sont : les Rhinocéros., les Tapirs,
le Cabiai, l’Agouti, l’Acouchi, le Cochon d’Inde, l’Unau et
l’Aï dont les squelettes sont bien connus, et deux dont je n’ai pas le
squelette; savoir, le Tapeti, et le Quouiya de d Azzara ; mais comme
ces deux derniers appartiennent l’un et l’autre au genre cavia, on doit
présumer qu’ils ont une structure semblable a celle des autres especes
tridactyles de ce genre ; d’ailleurs le Tapeti ainsi que le Cochon d’Inde,
l’Agouti et l ’Acouchi ne peuvent être comparés par la grandeur à
l’animal dont venoit ce pied-ci : et ces trois derniers animaux, ainsi
que le Cabiai, ont au côté interne du pied deux os surnuméraires,
dont l’un est sous le bord interne inférieur de l’astragale, et l’autre
sous celui du scaphoïde, et du petit cunéiforme, et sous l’origine du
métatarsien interne. '
Les deux paresseux, YITnau et Y A i , outre la différence de taille,
ont leurs trois os du métatarse soudés ensemble à leur base ; deux
petits os surnuméraires grêles, un de chaque coté; leur astragale a
de plus une forme toute particulière que je d é c r i r a i ailleurs. Les Rhinocéros
sont infiniment plus grands que notre animal.
Il ne reste donc que les Tapirs qui offrent de vrais rapports de famille
avec notre animal ; mais outre les différences très-sensibles que
nous avons indiquées pour chacun de leurs os, il reste celles de la
grandeur et de la proportion qui sufûroient à elles seules pour donner
des caractères spécifiques.
Lé calcanéum a de longueu r!...................... ......................... * .............................. 0,007
.Le scaphoïde de hauteur.......................... .................................................................. 0,01
Le grand cunéiforme........................................................................... ... o,<p-
L’os moyen du métatarse de longueur............. .............................................. ... • O’ 1 .
C’est pour le pied sans les phalanges................... 0,182
C ’est à peu près la longueur de la meme partie dans un Cochon
de taille ordinaire ; un Cochon de Siam 1 a plus petite de 2 centimètres.
II y a cependant des individus un peu plus grands :
Ainsi j’ai des os moyens de métatarse de 0,115 ;
Un calcanéum de o,o65 ; etc.
On peut donc présumer que cette partie de pied mesurée à 0,182,
alloit à 0,2 et quelque chose comme dans notre jeune Tapir, mais
elle étoit beaucoup plus grêle.
Le métatarse de notre animal n’avoit pas plus de 0,025 de largeur,
et dans le Tapir il en a au moins o,o45.
Nous n’avons eu malheureusement aucune des phalanges de ce pied,
mais nous y suppléerons amplement dans la suite par l’analogie de
celles des espèces voisines.
A h t i c l e III.
Restitution dun pied de derrière à deux doigts (1).
Ce pied, qui appartient à l’espèce la plus commune de toutes dans
nos carrières, car c’est celui dont les os y sont sans comparaison le
plus multipliés, me fut annoncé d’abord par ses calcanéums et par ses
astragales que l’on m’apporta plusieurs fois isolément. Il me fut aisé
(1) Nous verrons par la suite que ce pied appartient à la grande tête à série de dents continues
, ou à VAnoplotherium commune.