Sur le Mastodonte h dents étroites.
( Addition à la page a52 du premier volume. )
Les environs d'Avaray, département de Loir-et-Cher, paraissent
abonder en ossemens de Rhinocéros, de Tapirs gigantesques, et de
Mastodontes.
M. Lockhart, membre de la Société royale des Sciences d’Orléans
a lu à cette compagnie , le 5 janvier 1821, un mémoire sur le dépôt
qui a été découvert par M. Chouteau , et dont j’ai déjà parlé à l’endroit
cité, ainsi qu’aux pages 49 et T7^ ^u second volume.
I Ces ossemens" (dit M. Lockhart) sont hors de la vallée de
;i la Loire, entre la grande route' et le village d’Avaray, dans un
„ lit de sable immédiatement porté par le banc calcaire d’eau douce
„ qui constitue la plaine de Beauce. Ce sable est très-varié, com-
„ posé de petits fragmens calcaires, et de quartz roulé de grosseur et
de couleur différentes ; il contient des morceaux d’argile bruns à
„ odeur fétide, des fragmens noircis de chaux carbonatée et de silex.
„ Sa masse entière est dure, grisâtre, quelquefois colorée en jaune
» par l’oxide de fer. On y remarque de grandes taches brunes dues I à la décomposition lente, et au carbone des substances organisées.
„ Son épaisseur est d’un mètre, et il paraît former un bassin par-
» ticulier qui s’étend au midi de la carrière (de calcaire d’eau douce)
» où l’on peut observer sa coupe. Sa position est assez élevée sur la
» pente d’une colline, à peu près à 20 mètres au-dessus du sol de la
» vallée de la Loire. »
Cet observateur ayant eu la complaisance de me communiquer les
os qu’il a recueillis, j’y ai reconnu divers morceaux de Mastodonte,
savoir : « . I • H
i\ Plusieurs fragmens de mâchelières parfaitement caractérisées,
pour appartenir a cette espece.
2°. Un calcanéum gauche assez mutilé, mais où l’on reconnoit cependant
les caractères généraux de la famille des Proboscidiens, en
même temps que des caractères spécifiques très-distincts.
L ’apophyse inférieure interne est cassée et a disparu entièrement
avec sa facette astragalienne. Le bord interne de la face cuboïdienne
est également .fracturé, mais il en reste la plus grande partie. La
tubérosité postérieure a été passablement conservée, ainsi que la
facette articulaire péronnienne et une partie de la facette astragalienne
interne.
Comparé aux calcaneums de l’Eléphant et du grand Mastodonte ,
il a sa tubérosité postérieure beaucoup plus longue, et moins renflée
au bout; sa facette péronienne remonte comme dans le grand Mastodonte
aussi haut que l’astragalienne externe, le long de laquelle
elle est placée ; la facette cuboïdienne est plus haute et plus étroite
que dans l ’Eléphant ; la tubérosité placée sous le bord inférieur de
cette facette est moins large, en sorte que ce calcanéum tout mutilé
qu’il est, aurait indiqué à lui seul une espèce particulière de Proboscidiens.
Sa plus grande longueur depuis l’extrémité de sa tubérosité postérieure
jusqu’au bord supérieur de sa facette cuboïdienne est de 0,1g.
Sa plus grande hauteur, depuis le sommet de sa facette péronienne,
jusqu’à sa tubérosité inférieure, est de 0,11.
Celte grandeur correspond à peu près à celle d’un Eléphant de
8 pieds de haut.
3“. Un grand os du carpe du côté gauche, mutilé, mais reconnaissable.
Ce qui en reste est semblable aux parties analogues de
celui de l’Eléphant, mais il est plus étroit à proportion. Sa facette inférieure
latérale pour l’os de l’index est aussi un peu plus large en avant :
il est haut de 0,06 ; large de 0,07 ; et a de diamètre antéro-postérieur
0,08.
11 y avait dans la même couche des fragmens considérables d’ivoire,
ce qui concourt à prouver que le Mastodonte à dents étroites portait
des défenses.
Mais ce qui le prouve encore mieux , c’est la découverte que l’on
vient de faire dans le département des Hautes-Pyrénées ; à Sariac,
canton de Castelnau, dans la vallée du Gers, et dans une maruière
d’environ 24 pieds de profondeur, située à près d’un demi-quart de