n’annonce réellement que de petits os, sans dire qu’ils soient doiseaux
(i).
'L ’erreur des compilateurs, par rapport au coucou pétrifié de
Zannichelli (2), est encore plus forte et vraiment plaisante. Il s a-
gissoit du poisson coucou, qui est une espèce de trigla ( Trigla cu-
culus. Linn., en italien pesce-capone ), et non pas de l’oiseau.
D’autres témoignages ne donnent aucuns détails, ni descriptions,
ni figures, propres à les justifier. Tel est celui de FVolkman, dans sa
Silesia subterranea (3) , et ceux qu’allèguent les minéralogistes systématiques
; il est impossible de rien établir sur de pareilles indications.
11 est bien clair que les incrustations n’appartiennent point à notre
sujet; il ne s'agit pas de savoir si des oiseaux exposés dans quelque,
endroit particulier à des eaux chargées de substances minérales peuvent
être enveloppés de ces substances, mais bien s’il y a eu des oiseaux
saisis et renfermés dans les grandes couches qui occupent la surface
extérieure du globe.
Ainsi les exemples d’oiseaux, d’ceufs et de nids, incrustes de gypse,
de tuf, de sel ou d’autres minéraux, et rapportés par Volkman (4),
Lesser.(5), Gesner (6) , Bruckmann (7 ), Baccius (8), Bittner (9),
Dargenville, Bock (10), etc., fussent-ils tous vrais, ne prouveroient
rien pour l’existence des ornitholithes.
Après toutes ces exclusions, il ne reste donc que des parties contenues
dans quelques schistes, comme ceux d’OEningen, de Pap- *3 4 5 6 7 8 9 10
( jJ Maslographia,/). 224, et Hermiï. de Strasb. ap. Foetis. Jour h. de phys. floréal an 8,
tome I 3 p . 34o-
(2j Dargenville , O rn .p . 333 , et Walch. Corn, sur Knorr. I I , p- U-
(3) Page 144.
(4) Siles. subterr.p. i44-
(5) Lithothéol. p . 601.
(6) De petrif. p . 67.
(7) Epist. it. cent. I I . , 2 $ , t. Y et VIII et Cent. I I , ep. Y.
(8) De Thermis. Hb. V, c. 4 > P • I**4*
(9) Ruder, dil. test. p . 64*
(10) Hist. nat. de Prusse, I I , £o3.
OSSEMENS D’OISEAUX. 3o5
penheim et du mont Bolca, qui puissent prétendre à un examen
sérieux, et qui aient en effet été prises pour des ornitholithes par
de véritables naturalistes.
Or presque tout ce qu’on en cite est encore plus ou moins
équivoque, ou du moins n’est pas appuyé de figures et de descriptions
suffisantes. Ces schistes fourmillent tous de poissons et d’autres
produits de la mer ; les os y sont comprimés. Qui oseroit se flatter
.de distinguer toujours dans cet état un os de poisson d’un os d’oiseau?
Les plumes même sont-elles toujours aisées à distinguer des
sertulaires? Comment donc juger quand on n’a pas quelque partie
un peu considérable, comme tout un membre?
La meilleure autorité pour une recherche de cette nature, seroit
sans contredit celle de M. Blumenbach; mais il se borne à dire
que l’on trouve à OEningen des os d’oiseaux de rivage ( i ). Pour
ceux de Pappenheim, il renvoie aux Mémoires de l’Académie de
Manheim (2) ; mais il n’y est sûrement question, à l’endroit qu’il
cite, que d’un reptile fort singulier dont nous parlerons ailleurs
(notre Ptérodactyle), et non pas, comme le ditM. Blumenbach,
d’un oiseau palmipède.
Zannichelli avoit, à ce qu’il dit, un bec d’OEningen ; mais
étoit-il plus vrai que celui de Davila ?
Scheuchzer cite une plume du même endroit (3) ; mais il n’a pas
persuadé Fortis, qui croit que c’est une sertulaire (4), ni Hermann,
qui, dit-il, s’est toujours moqué de cette prétendue plume (5). Il
faudroit l’avoir sous les yeux pour en juger.
Fortis n’avoit pas même été convaincu par les échantillons de
plumes du Mont-Bolca, qu’il avoit vus à Vérone (6), dont deux
(1) Manuel d’hist. nat. trad. f r . I I , 408.
(2) Act. ac. Theod. pal. V, p. phys. 63.
(3) Mus. diluv. p . 106 ; Pisc. querel.p . i4; Phys. sac. I , tab, LUI t f 22,
(4) Journ. de phys. flor. an 8 , p . 334,.
(5) Ibid, p . 34o.
{•6) Ibid. p . 334.
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