et l’ouverture extérieure des narines est cernée par les os du nez et
par les os intermaxillaires.
Ici les choses ne sont pas telles; les os intermaxillaires ne touchent
point aux os propres du nez.
Le bord supérieur des os maxillaires est plein, sans crénelure,
sans aucune disposition à une suture ; ils remontent ainsi'très-haut,
laissant la fossé nasale osseuse tout ouverte supérieurement ; lès os
du nez attachés par leur bord postérieur à ceux du front, et à une
très-petite partie des maxillaires seulement, sont suspendus ou surplombent
comme un auvent sur le dessus des fosses nasales. Voyez
l’un de ces os en place, pl. IV , fig. t , r -,- et l’autre hors de place
en R. Suivez aussi le bord s s du maxillaire légèrement concave , et
parfaitement entier.
Ce premier fait relatif au profil, étant d’une nature extraordinaire,
je dus en chercher des confirmations : elles ne-se présentèrent
pas si vite que celles des faits qui ont lès dents pour objet, parce
que les os du crâne plus fragiles, sont presque toujours brisés dans
la pierre ; j’en trouvai cependant.
La première me fut fournie par le morceau de la planche V , qui
m’appartient , et que j’ai déjà cité pour les dents, On voit d’un
côté l’empreinte i , i , d’une grande partie du museau, et particulièrement
de tout le contour de l’ouverture extérieure des narines.
On y aperçoit très - bien la grandeur de l’échancrure nasale A , et là'
trace de l’os nasal l, qui surplombe. Lésas eux-mêmes qui a Voient
formé cette empreinte , tant le nasal que le maxillaire, sont ; restés
en grande partie sur la pierre Opposée et séparée de la première. La
figure 2 les représente : les choses sont parfaitement ici comme dans
le morceau de la planche IV.
Celui de M. Camper, pl. I I I , f is . l , nous montre encore le bord
de l’os maxillaire parfaitement entier, et n’ayant point dû s’engrener
avec un autre os. Mon morceau, même planche,, fi g. 3 , montre une
partie considérable de l’intermaxillaire., dont la rondeur et la position
horizontale font assez voir qu’il ne remontoit pas pour' entourer
une ouverture nasale de forme ordinaire.
Enfin le morceau du cabinet de Lavoisier, pl. L I , fig. i , nous
montre également l’intégrité du long bord des narines (i).
Ce premier point est donc hors de doute : notre animal avoit l’ouverture
extérieure des narines oblique et tres-longue ; elle étoit entourée
de trois paires d’os , les intermaxillaires,,, les maxillaires : et
les nasaux ; et ces derniers, loin de s’unir a ceux du museau,
surplomboient sur l’ouverture nasale.,
Or il n’y a que trois genres d’animaux qui aient trois paires d’os
aux narines externes; ce sont les rhinocéros, les elephans et les
tapirs, et ces deux derniers sont les seuls qui aient les os propres du
nez, minces et courts comme notre animal. Dans les rhinocéros,
au contraire , ces os sont aussi longs que le museau , et d’une épaisseur
extraordinaire , à cause de la corne qu’ils doivent supporter.
Le cheval leur ressemble par l ’obliquité de l’ouverture, par le sur-
plombement des pointes de ses os propres du nez,. oü en d autres
termes par la forte échancrure placée de chaque côte sous eux; mais ses
intermaxillaires se prolongent assez aux côtés des narines oiseuses
pour aller atteindre ces os du nez et s’articuler encore avec eux.
De cette similitude dans la charpente osseuse, on peut à bon droit
en conclure une pareille dans les parties molles, qui s attachoient a
cette charpente; or les éléphans et les tapirs ont une trompe , et
les rhinocéros ont dans la lèvre, et les chevaux dans toute l’exlré-
mité du museau, une mobilité qui dépend d’une organisation fort
semblable à celle du tapir.
La structure particulière à la trompe de l’éléphant suppose cette
hauteur d’alvéoles qui vient elle-même de la grandeur des défenses
de cét animal. Les larges parois de l’os, intermaxillàire qui contient
ces alvéoles,. offrent ainsi la surface nécessaire pour attacher les innombrables
muscles qui composent la trompe.
( i) Dimensions du morceau de Lavoisier.
Longueur de l’espace compris par les sept molaires. • • • 0, i 36
Distance de la première molaire supérieure à la can in e ......................................... o,oôj
Distance de la première molaire inférieure à la canine.- . . . . . . . ■■ . . . . . 0,014