de voir, après quelques essais, que ees deux os se correspondoient par
les facettes articulaires non moins que par la grandeur. Ayant cherché
ensuite des scaphoïdes et des cuboïdes qui s accommodassent avec
eux, et continuant ainsi pour les cunéiformes, j ai eu promptement
refait tout le tarse.
J’ai vu alors combien il présentoit de facettes pour les os du mé-
• tatarse ; et, comme j’avois aussi beaucoup de ces derniers os 1
ainsi que des phalanges, je les ai ajustés chacun d apres ses facettes
articulaires, et j’ai eu tout le pied.
Ce n’est qu’après l’avoir obtenu ainsi, a force de recherches et de
travail, que le hasard m’a procuré des morceaux qui en contenoient
des parties assez nombreuses, encore placées dans leur arrangement
naturel, et qui ont confirmé tous mes résultats.
Ces résultats sont assurément bien singuliers, car cette composition
de pied de derrière est unique dans la nature. Aucun autre quadrupède
n’a le pied réduit à deux doigts, si ce n’es* les rumi-nans ;
mais les métatarsiens des ruminans ne sont pas séparés; ils se soudent
promptement, comme les métacarpiens, en un seul os appelé
canon par les anatomistes vétérinaires.
Mais cette composition n’en est pas moins, certaine; et, quand
elle ne le seroit. point, chacun des os de ce pied n’en seroit pas
moins à lui seul différent de ceux de tous les autres animaux, et
propre à donner pour cet animal - ci des caractères spécifiques et
même génériques.
Le premier de ces os qui se présente à l’examen est le calcanéum.
Il est représenté aux deux tiers de sa grandeur, pl. XÏII,Jîg. t. On
y voit d’abord une facette transversalement ovale, a, qui le coupe
presque verticalement aux deux tiers de sa longueur sur plus de moitié
de sa largeur, et qui est destinée à servir d’appui principal' à l’astragale ;
à cet effet, elle est partagée en deux par une arête mousse qui se bifurque
vers le bas et qui entre dans une rainure de la face correspondante
de l’astragale.
Le reste de l’os qui va se terminer au cuboïde en e , est comprimé
verticalement et porte sur sa crête supérieure une proéminence en
forme de poulie saillante. La face supérieure de cette proéminence est
destinée à s'articuler avec le péroné. La face de toute cette partie de l’os
(jui regarde vers le dedans du pied offre deux facettes , 1 une et 1 auti e
pour fournir à l'astragale une articulation latérale. La première ƒ-,
est à la proéminence péronienne dont je viens de parler j 1 autre^ qui est
longue et étroite, g , règne le long du bout de l'os, et au bord de la
troncature e, par laquelle il porte sur le cuboïde. Cette facette cu-
boïdienne est du double plus longue que large, un peu concave, et
placée obliquement par rapport à l'axe du calcanéum. Ces caractères
ne se rencontrent réunis que dans les pachydermes à doigts pairs , et
dans les ruminans.
Dans les autres mammifères le calcanéum offre deux ou trois, quelquefois
même quatre facettes à l’astragale, qui ne sont pas dans des
plans très-différens et qui s’articulent toutes à la fadte postérieure ou
inférieure de cet os, mais il n’en offre aucun au péroné.
Ce n’est que dans les Ruminans, les Cochons et les Hippopotames,
qu’il donne ainsi de son côté externe une espèce de muraille verticale,
fournissant en dessus une facette pour le péroné ou pour 1 osselet
péronien , et par la face interne deux facettes pour la face latérale
externe de l’astragale.
Mais, dans ces animaux même, la grande facette astragalienne est
moins large transversalement ; la facette latérale inférieure est plus
courte et plus haute, la latérale supérieure est plus étroite , plus convexe
et quelquefois divisée eu deux plans.
Le Cochon surtout a la grande beaucoup plus étroite ; c est dans le
Chameau et dans l’Hippopotame que les ressemblances sont le plus
sensibles.
Le Chameau a encore sa grande facette plus étroite, et la latérale
inférieure plus courte et concave.
L ’Hippopotame a seulement celle-ci plus courte, et sa proéminence
péronienne beaucoup moins grosse.
II y a de ces calcanéums depuis o ,u , jusqu’à o ,ia 5 , de longueur.