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plus dans les pays connus. Nous nous bornerons à dire que rien jusqu’à
présent ne prouve quelle existe.
Cependant, parmi les espèces existantes, la Marmose ( Didel-
plus Murina) est la seule dont ce fossile se rapproche par la taille ,
ainsi qu’on peut le juger par le tableau comparatif ci-dessous (i) des
dimensions de leurs divers os.
Mais ce tableau prouve en même temps que ce squelette n’est pas
celui de la Marmose , puisqu’il y a des différences essentielles dans
les proportions , et que certaines parties sont plus petites et d autres
beaucoup plus grandes dans l’un que dans 1 autre. I
'Pour ce qui concerne l’espèce, nous sommes donc en état d assurer
que notre fossile n’est d’aucune de celles sur lesquelles nous
possédons des données suffisantes pour établir une comparaison.
(I) Tableau comparatif des longueurs de quelques osdu squelette fossile etdecelui
de la Marmose.
NOMS DES OS.'
SQUELETTE
Fossile.
SQUELETTE
de Marm.
OBSERVATIONS.
o,o36 Dans ces parties, la Mar—
mose est plus petite que le
fossile, et la différence est
surtout très-forte à la Se-
Distance entre la canine et la der—
i ‘ nière molaire.................. ... 6,017 ; 6,013
Longueur de l’h um é ru s................
Longueur du cubitus.
0,621
0,025.
■ 0,020 •
0,026
| conde ligne.
Dans ces parties , la Mar-
^ mose est plus grande que le
0,026 > fossile.
0,027
0,010
0,027
0,029
0,006
Longueur du péroné. . . . . jgjf
Longueur du métatarsien du qua-
Ici elle redevient subite-
Longueur du métatarsien du petit
b 00
0.
$ ment beaucoup plus petite.
jpppjl ___m.ni! 0,025
0,012
' Ici il y a égalité.
Longueur de l’os marsupial . . 6,607 P
Ici la Marmose est beaucoup
plus grande.
SQUELETTE DE SARIGUE.
Je ne m’étendrai point sur les conséquences géologiques de ce Mémoire
: il est évident pour tous ceux qui sont un peu au fait des
systèmes relatifs à la théorie de la terre , qu’il les renverse presque
tous dans ce qui concerne les animaux fossiles. Jusqu’ici on ne vou-
loit voir dans nos fossiles du Nord que des animaux d Asie : on ac-
eordoit bien aussi que les animaux d’Asie eussent passe en Amérique,
et y eussent été enfouis au moins dans le Nord ; mais il sembloit que
les genres américains fussent sortis de leur propre sol, et quils ne se
fussent jamais étendus aux pays qui forment aujourdhui 1 ancien
continent. C’est ici la seconde preuve que je découvre du contraire.
Dans la persuasion où je suis de la futilité de tous ces systèmes, je
me trouve heureux chaque fois qu’un fait bien constate vient en détruire
quelqu’un ; le plus grand service qu’on puisse rendre a la
science est d’y faire place nette-avant d’y rien construire , de commencer
par renverser tous ces édifices fantastiques qui en hérissent
les avenues , et qui empêchent de s’y engager les hommes à qui les
seienées exactes ont donné l’heureuse habitude de ne se rendre qua
l’évidence, ou du moins de classer les propositions d’après ledegre
de leur probabilité. Avec cette dernière précaution, il n’est aucune
science qui ne puisse devenir presque géométrique : les chimistes
l’ont prouvé dans ces derniers temps pour la leur -, et j espere que
l’époque n’est pas éloignée où l’on en dira autant des anatomistes.
A r t i c l e V .
Des ossemens de Rongeurs.
§. I. D ’un petit Rongeur du sous-genre des Loirs.
Le règne animal à ces époques reculees etoit compose d aP|'t;
mêmes lois ; il comprenait les mêmes classes, les mêmes faim es
de nos jours; et en effet, parmi les divers systèmes suri origine ès
êtres organisés, il n’en est pas de moins vraisemblable que ce ui
T. IIL 38