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Mais dans le jeune âge dont j’ai eu deux morceaux, ces trois molaires,
qui sont des molaires de lait, sont un peu différentes. Les deux
premières ont seulement des pointes plus tranchantes et plus distinctes ;
mais la troisième a trois pointes doubles. C’est ce qui s’observe dans
la fig, 8, de la pl. L V .
La même chose se voit dans un morceau de la même espèce de la collection
de mon savant ami M. Alexandre Brongniart, pl. V I I I ,fig - 4-
Un morceau de l’adulte est représenté, pl. V I I I , fig- 3. Il contient
trois molaires en partie mutilées, et ne m’a rien appris. Ses
proportions sont un peu plus grandes que celle des deux autres.
J’en ai eu encore quelques-uns qui n’ont fait que confirmer les
résultats des précédens.
Quant à la mâchoire supérieure, je n’en ai obtenu qu’un bien petit
fragment, pl. L V I , fig. 7 , contenant une molaire antérieure et
une partie de celle qui la suit.
La première n’avoit que trois pointes, une en avant, deux en arrière;
la seconde en avoit quatre comme celles d’en bas.
Cette tête, à en juger par sa mâchoire inférieure, devoit être d environ
un quart plus grande que celle d un Lièvre, et à peu près de la
taille de celle d’un Raton.
Elle formera aussi pour moi le type d’un sous-genrè que je nommerai
Dichobune, à cause de ces pointes ou collines disposées par
„paires sur ses quatre dernières molaires , de S(x« et de ëwuhv
ü D'une espèce très-petite, dont les molaires inférieures ont de
doubles paires de pointes aiguës, et qui semble conduire aux
ruminans.
Je possède deux fragmens de mâchoire inférieure, d’une espece
plus petite encore; l’un d’eux, pl. V I I I , fig- 6 , g j j j g g ^
par devant : il contient les quatre dernières molaires. La position e le
nombre des pointes y sont les mêmes que dans l’espece precedente,
mais ces pointes sont plus aiguës et comprimées latéralement, ce qui
tend encore davantage aies rapprocher des molaires des ruminans.
La dernière a cinq pointes, dont la postérieure impaire ; la pénultième
et l’antépénultième en ont chacune quatre.’
Celle qui les précède en a trois paires, dont l’antérieure est usée;
mais c’est une dent de lait, quia déjà sous elle sa dent de remplacement.
Celle-ci sera tranchante et allongée comme al’anoplotherium gracile.
Le second fragment, pl. V I I I , fig- 7, ne contient que les deux
dernières molaires et une partie de l’antépénultième ; mais elles sont
entièrement semblables aux precedentes.
La configuration de la" branche montante de cette mâchoire est
toute différente de la précédente : beaucoup plus carrée, parce que
l’apophyse coronoïde monte plus verticalement, et que le bord postérieur
est moins ventru , ce qui achevé de constater la distinction de.
l’espèce. La grandeur est d’ailleurs moitié moindre.
Ni l’un ni l’autre de ces morceaux ne me fournit les dents antérieures;
mais j’en ai un troisième qui me paraît de la même espèce,
et qui , si cette conjecture est fondée, donnerait un résultat bien
curieux, On le voit, pl. L V I , fig . 8.
C’est un fragment très-incomplet, un bord àlvéolaire de mâchoire
inférieure.
Les six molaires y sont ; seulement la derniere est mutilee, et n a
conservé que deux de ses pointes : elles surpassent a peine pour
la grandeur celles des morceaux précédens.
La troisième molaire est encore une molaire de lait, a trois
paires de pointes, mais très-usées, comme a mon premier morceau.
En avant d’elle sont deux molaires de remplacement tranchantes
et un peu festonnées. En avant de la première est un long espace
vide, où il tiendrait au moins quatre dents pareilles a ces deux-là,
mais où je ne puis apercevoir d’alvéoles. Enfin tout a 1 extrémité
antérieure sont quatre incisives d’un cote, petites, tranchantes ; la
plus interne qui devoit être la mitoyenne plus large que les autres ;
en un mot, des incisives entièrement semblables à celle des ruminans.
Or cette dentition, cette forme de branche montante, cette grandeur
même, ressemblent prodigieusement à ce qu on observe dans
les jeunes Chevrotains.
T. m . 9