
 
        
         
		nier  qu’il  n’y  ait  quelque  ressemblance  dans la  forme  des  molaires. 
 Le  nom d’anoplotherium  que  nous  choisîmes  pour  désigner  ce  
 genre,  a  rapport  à  cette  absence de défenses  ou  de  dents  canines  
 plus  longues que les  autres,  par laquelle il se  caractérise. 
 Jè  devois être curieux  de  connoître la mâchoire  supérieure de  cet  
 anoplotherium.  Comme  il  n’y  avoit point  de  vide a  celle  d en bas ,  
 j’imaginois  bien  qu’il  n’y  avoit  pas  non  plus  de  forte  canine  à  celle  
 d’en  haut  ;  mais  ce  n’étoit  pas  assez  d’une conjecturé  plausible,  je  
 voulois des faits. Les mâchoires supérieures sont en général beaucoup  
 plus rares, surtout leur partie  antérieure,  et  cela est aise à expliquer,  
 parce  que  leur  forme  a  du  les exposer à  plus  de  fractures ,  avant  
 d’être  incrustées  par  le  gypse  ,  et  que  cette même  forme  rend  leur  
 extraction  hors  du  gypse  beaucoup  plus  difficile.  J’en  trouvai  cependant  
 une  portion  considérable  que je jugeai,  sans  aucun doute,  
 avoir appartenu à notre anoplotherium,  à cause  de  sa  grandeur,'  de  
 la forme  et du nombre  de  ses  incisives ,  et  surtout  a  cause  qu elle  
 ëtoit  privée de  canines.  On  l’a dessinée ,  pl.  X I  ,fig . 3.  Le morceau  
 est  très-fracturé,  parce  qu’il  étoit  entièrement  enveloppe  de  glaise  
 et  de  gypse ;  on  y voit  cependant  encore  tout le bord alvéolaire supérieur  
 du  côté gauche  assez bien conservé ,  et  les dents  de  ce  Cote  
 en place, excepté  la  cinquième et celles qui  suivent la  neuvième. On  
 distingue le  trou incisif a b , e t la suture antérieure des os intermaxillaires  
 ,  de manière  qu’on est  sûr qu’il  ne manque  aucune  des  dents  
 de  devant.  La première  incisive  c seulement  est cassee ,  mais  elle  a  
 conservé  son fust  et sa racine.  Les deux  suivantes  d  e  sont  comprimées, 
   tranchantes,  obliquement pointues,  comme leurs  correspondantes  
 de  la mâchoire inférieure. La  suivante/, qui est la quatrième  
 dent  en  tout,  a  encore  la même  forme,  mais  elle  est  un  peu plus  
 grande. 
 Ces trois dents d, e, ƒ, ont une ceinture saillante à leur base interne. 
 La  cinquième  dent  manquoit  dans mon morceau ,  mais  son  alvéole  
 montre  qu’elle  avoit deux racines. 
 Viennent  ensuite trois dents,  h , i ,   k,   très-differentes  de celle du  
 palceotherium.  Elles  sont,  dans  ce morceau,  toutes  fraîches  et  sans 
 • R E S T I T U T I O N   D E S   T Ê T E S .   19 
 avoir  subi  de détrition ;  ce  qui prouve qu’elles venoient  de  sortir  de  
 l’alvéole et de  chasser les dents de lait.  La dernière ne déborde même  
 pas encore  tout-à-fait  l’alvéole. 
 Leur caractère est d’avoir  dans  le  germe  une  couronne oblongue,  
 entourée  de  toute  part  d’un  rebord  saillant  et  tranchant.  Le  bord  
 externe a une pointe obtuse à laquelle répond une  légère convexité de  
 la partie moyenne et  enfoncée  de  la  couronne.  La  troisième  de  ces  
 dents a de plus à  la  face interne un troisième  rebord, et qui  tient lieu  
 de ceinture  de  la base 5  le  rebord  interne  donne  un  petit crochet  en  
 dedans.  La face externe de  ces dents  a  trois  côtes  saillantes,  mais  si  
 peu prononcées qu’à peine on les remarque 5  elle n’a donc pas, à beaucoup  
 près, ces enfoncemens si bien terminés  des molaires supérieures  
 du palæotherium  (1). 
 J’ai trouvé  quelques-unes  de ces molaires antérieures  supérieures  
 d’anoplotherium,  isolées et plus ou moins usées. 
 On  conçoit que pendant les premiers  temps de  la détrition les  rebords  
 s’élargissent  en  découvrant  leur  substance  osseuse,  et  que  le  
 creux du milieu devenant toujours plus petit,  s’efface  à  la  fin  entièrement. 
  Voyez une  de ces  dents diminuée, pl X I , fig .  7 ;  un germe  
 de la dernière des trois , lorsqu’il commençoit à percer l’alvéole, Ibid,  
 fig.  6 ; un  germe  encore  plus jeune et  qui n’étoit point du tout sorti,  
 pl. IX ,  f ig . , 5 , 6 ,  7. 
 11 y en a  au contraire une  très-vieille et  fort usée, pl. X I I , fig.  5. 
 La dernière molaire de ce morceau, pl. XI, fig.  3 ,  est bien  différente  
 de  celles  qui  la précèdent.  Elle  ressemble même  tellement  à  
 celles  du palæotherium,  qu’il me parut d’abord  très -  difficile de  lui  
 assigner des  caractères  certains pour l’en  distinguer ;  le contour  de  la  
 face externe étoit le même,  et les linéamens de la couronne se ressem-  
 bloient infiniment.  Cependant nous verrons tout à Fheure qu’il y a en- 
 (0   Dimensions de ce morcedu. 
 Distance  entre  le  bout  du museau  et  le  bord  postérieur  de  Farrière-molaire  
 existante.  . ................ . . . . . . . . . . . .................. .  .  .  .  .  .  .  .  0,i35