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a". D ’un pied de derrière à deux doigts singulièrement remarquable
par ses formes grêles et légères (i).
La composition de celui-ci, bien qu’aussi extraordinaire pour le
moins que toutes celles des pieds précédens, n’a cependant rien de
douteux ni d’équivoque : mon imagination ni ma main n’y sont
entrées pour rien ; je l’ai trouve dans la pierre tel qu il y est encore
et dans son état complet à quelques parties près de l’astragale et du
calcanéum.
Ce précieux morceau représenté, pl. X V , jig . i , appartient au
Muséum national d’histoire naturelle; il y étoit, depuis long-temps,
dans les magasins sans qu’on en connût l’importance, qui ne s’est
découverte que lorsqu’on a creusé la pierre qui le contenoit.
On y voit un pied gauche presque entier et une grande partie du
droit. Le calcanéum a , et la poulie tibiale de l’astragale b ont été
brisés, mais on voit très-bien sa poulie tarsienne, c c , divisée en deux
gorges, comme dans l’espèce précédente; l’une pour le scaphoïde,
l’autre pour le cuboïde. Celui-ci d, a sa face antérieure également en
équerre. À la suite du scaphoïde e vient un cunéiforme ƒ plus épais,
à proportion, que dans l’autre espèce ; et enfin deux os du métatarse
g h, distincts, singulièrement grêles et allongés. Les premières phalanges
i k s’articulent sur eux comme dans la grande espèce. Elles
participent à la forme grêle des os du métatarse. Les dernières l m ,
sont presque semblables à celles des petits ruminans, par leur forme
comprimée. Le pied droit, tout mutilé qu’il est, nous est cependant
utile, en nous montrant le petit cunéiforme et l’osselet surnuméraire
o qui s’y rattache, deux circonstances que nous n’avions pu observer
dans la grande espèce, mais que l'analogie nous y avoit fait présumer
d’avance, et qu’elle nous confirme par la structure de cette espèce
ci.
( ï) C’est le pied de 1\Anoplotherium gracile , pl. LII.
Ce même pied droit nous montre la face externe du scaphoïde p ,
que nous n’avions pas vue en e. La Jig. 4 nous fait voir sa face inférieure
avec les deux facettes q r , pour le grand et le petit cunéiforme.
Voilà donc encore bien certainement, et même plus certaiuement,
s’il est possible, que dans l’espèce précédente, un pied fourchu et
deux os dans le métatarse, c’est-à-dire un pied tel qu’aucun animal
aujourd’hui connu ne nous en offre.
La longueur de ce pied, à compter du bas de l’astragale, est de 0,2 ;
sa largeur, en comprenant les deux os, de 0,013. Les os du métatarse
en particulier, ont 0,06.
C’est la longueur du pied d’un mouton de moyenne taille; et
comme l’identité de composition ne laisse aucun doute que l’animal
à qui ce pied a appartenu ne fût du même genre que le précédent, il
en faudra conclure que cette petite espèce étoit d’une stature beaucoup
plus élancée et plus légère que la grande. Cette différence entre
deux espèces d’un même genre ne doit pas surprendre ; nous en avons
un autre exemple dans un genre voisin, celui des Cochons. Le Ba-
biroussa ou Cochon-Cerf des Indes, comparé au Sanglier d’Ethiopie
, ne fait pas un contraste moins marqué.
Outre ce beau morceau, j’ai encore un astragale presque entier de
la même espèce ,Jig. 3 ; et trois os du métatarse isolés, semblables à
ceux que je viens de décrire.
J’ai trouvé de plus avec le tibia, pl. X X V I I , jig . 1, ce même astragale
plus complet, a, ces mêmes trois os du tarse, cuboïde d ,
scaphoïde e, et cunéiformeƒ , et un calcanéum b c , presque entier;
outre la confirmation de tout ce que le premier morceau m’avoit
appris, j’y vois que le calcanéum avoit les mêmes caractères génériques
que ceux des espèces plus grosses , et nommément cette
proéminence c , qui correspond au péroné,
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