A Cologne, au contraire, l’intervalle de ces fibres est rempli par
du lignite terreux, brun, qui rend leur structure beaucoup plus facile
à distinguer.
La présence d’Endogénites bien caractérisée dans ce même endroit,
ne me paroît pas laisser de doute sur le rapprochement que nous
indiquons entre ce lignite fibreux et la partie centrale du tronc des
végétaux endogènes.
Les Endogénites ont été trouvés aussi dans le calcaire grossier et
dans le terrain gypseux.
Un échantillon très-remarquable surtout a été découvert dans les
couches inférieures du calcaire grossier, à Vailly près Soissons (t).
Nous lui avons donné le nom d’EimoGENiTES echinatus.
C’est une portion de tronc entièrement recouvert par la base persistante
des pétioles des feuilles formant des sortes d’écailles très-di-
latées et un peu triangulaires à leur base, mais qui à peu de distance
de leurs insertions se rétrécissent en un pétiole comprimé sans épine,
large,d’environ 4 centimètres.
Ces bases de pétioles sont redressées dans la partie supérieure du
tronc, ouvertes et presque réfléchies dans la partie inférieure; les premières
paroissent avoir été brisées depuis que le tronc est fossile, les
dernières au contraire semblent s’être détruites sur l’arbre même : ces
diverses circonstances me font regarder cet échantillon comme appartenant
à la partie supérieure d’un tronc d’arbre monocotylédon,
immédiatement au-dessous de la naissance des feuilles. La direction
presque verticale des pétioles supérieurs me feroit même présumer
qu’ils appartenoient à des feuilles encore existantes lorsque l’arbre a
été enseveli.
La forme de la base des pétioles, et celle de ces pétioles eux-mêmes,
leur tissu évidemment ligneux dans lequel on distingue facilement
des faisceaux de vaisseaux comme dans la tige même me
(ï) Voyez tome II , deuxième partie , pages 2ÛÜ et 2.71 , gl- X , fig ■ I ; la. figure est
réduite au tiers : cet échantillon est conservé dans la collection géologique, du Muséum d His-
toire naturellç.
paroissent prouver que ce tronc a appartenu à un arbre a feuilles portées
sur un pétiole distinct comme les Palmiers, ou les Cycas, et non
à un arbre à feuilles simples comme les Yucca, les Dracoena, etc.
Quoique les feuilles forment environ douze séries longitudinales
sur le tronc, nous ferons remarquer que la base amplexicaule très-
dilatéè de chaque pétiole1 embrasse environ le quart ou le tiers du
trône, et que ces douze séries proviennent de ce que lés feuilles supérieures
ne sont pas placées directement au-dessus de Celles qui
sont au-dessous, mais alternent avec elles : la même disposition s’observe
sur le tronc de la plupart des Palmiers.
Les Endogénites de formation gypseuse paroissent se rapporter à
plusieurs espèces dont deux surtout sont bien distinctes.
L ’une, trouvée aux environs de Paris, a Montmartre (1), presente
des tubes droits parallèles, assez régulièrement espacés, à peu près
cylindriques, et formés par la réunion de 2, ï , 4 011 5. vaisseaux.
Lorsque cette tige est coupée transversalement, on remarque sur l’un
des côtés de chacun de ces tubes une tache brune semi-lunaire qui
l’embrasse en partie, et qui paroît être formée par du tissu Gellulaire
plus serré „que celui qui remplit l’intervalle des vaisseaux, ou par un
faisceau ! de vaisseaux plus fins que ceux qui composent le tube
principal. Le tissu cellulaire qui sépare ces vaisseaux est a mailles
très-régulières et très-fines.
Cette même espèce a été retrouvée a Iîaulevigne pres Gontaud,
département de Lot-et-Garonne, dans la formation gypseuse, de
même avec des ossemens de Palæotherium.
L ’autre espèce, observée par M. Ménard de la Groyé, dans les pla-
trières d’Aix, est très-remarquable par ses tubes très-gros et irréguliers.
(1) .Voyez tome II , deuxième partie , pag. 464.