posé dessus est grêle et distinct dans toute la portion qu’on en
voit ; il est à peu près droit, et devoit très-peu s’écarter en dehors
du tibia. La même disposition a lieu dans les autres pachydermes,
mais non dans les ruminans qui n’ont point de péroné distinct;
ainsi c’est une nouvelle preuve que notre animal ne vient point de
cet ordre où les Chevrotains seuls font exception.
Il y a en x une rotule qui n’offre rien de particulier.
Voilà tout ce que ce squelette m’a présenté pour la connoissance
ostéologique de l’espèce à laquelle il a appartenu ; j ai cherche, à la
vérité, à examiner les os de jeune individu qui sont incrustés dans
la même pierre, afin de voir s’ils ne me donneroient pas quelques-
unes des parties qui manquent à l’individu adulte; mais, excepté
trois dents, toutes les trois molaires supérieures, je n’ai rien trouvé
d’entièrement reconnoissable, tant ces jeunes os sont confondus et
mêlés, et tant leur fragilité les a fait s’altérer lorsque la pierre
s’est brisée.
Ce n’est donc qu’en cherchant à adapter aux pièces que nous trouvons
dans cette pierre quelques-unes de celles que nous avons décrites
dans nos sections précédentes, que nous parviendrons à réintégrer
ce squelette.
Or nous avons une portion de mâchoire inférieure qui s’arrange-
roit très-bien pour la grandeur avec la portion restée dans cette
pierre-ci; c ’est celle du Paloeotherium minus indiquée ci-dessus
pag. 5^, a". 4 ) et représentée pl. X I , fig. 1 , ainsi que les
parties de la même espèce, pl. I X , fig . 2, pl. X L , f ig . 2 et 3 ,
pl. X L IX , fig. 2 et 3, et pl. L V ,f ig . 7.
Toutes ces portions dévoient appartenir à une tête d’environ 0,15
de longueur, c’est-à-dire un peu plus grande que celle d’un Renard,
qui n’en a que 0,145. Les proportions du cou et du corps sont de
même un peu plus grandes que celles d’un Renard. Le cou est,
comme nous l’avons vu, de 0,14 dans notre animal, de 0,125 dans
le Renard. Le dos et les lombes pris ensemble de 0,37 dans notre animal,
et de o,32 dans le Renard; mais la proportion des lombes au
dos est plus grande dans le Renard, où elle est comme i 5 à 17, que
dans notre animal, où elle est, ainsi que nous l’avons vu plus haut,
comme 1 à 2; c’est que le Renard est d’une forme beaucoup
plus grêle.
Nous trouvons parmi les pieds de derrière que nous avons décrits
dans notre deuxième section, celui de l’article IV, n«. 6, et de la
pl. XVIII, qui est long de 0,14, ce qui revient aussi, comme nous
l’avons dit, à la longueur du pied du Renard.
Rien ne s’oppose à ce que ce pied ne s’adapte à la jambe de notre
squelette, car le pied seroit au fémur comme 7 à 6 ou 6, 5; et dans
le Cochon ces deux parties sont comme 10 à 9.
Les animaux à sabots, à formes plus légères, ont le pied plus long ;
il est dans le Boeuf comme 5 à 3 , et dans le Cerf la proportion est
encore plus en faveur du pied ; mais ceux dont les formes sont plus
lourdes ont des proportions inverses. Dans le Rhinocéros le pied
est plus court que la cuisse d’un huitième.
Il n’y a non plus rien que de naturel dans la proportion de la tête
au pied; nous avons déjà vu que cette proportion est presque réalisée
dans le Renard qui a la tête de 0,145, et le pied de 0,15. Notre animal,
au contraire, a la tête un peu plus longue, comme i 5 à i 4 ; mais il
y a bien d’autres espèces dans ce cas, et le Cochon entre autres 1 a
comme 9 à 8.
Si nous examinons maintenant les proportions du cou et des membres,
nous verrons que l’humérus ayant o,io5 , le cubitus sans
l’olécrane 0,11 ; supposant à la main que nous n’avons pas, une proportion
à peu près pareille à celle du Cochon, elle auroit aussi environ
0,11; retranchant quelque chose à cause des plis du coude et
de l’épaule, on auroit à peu près o,3 pour la hauteur du membre de
devant : or nous avons vu plus haut que le cou a 0,14 de long, et
nous avons jugé que la tête en devoit avoir o ,i5, cest 0,29 pour la
longueur totale.
Il résulte de cette égalité que l’animal pouvoit paître et boire très-
commodément , surtout s i, comme sa qualité de Paloeotherium