près égaux, et le pouce est Si court que la peau le cache presque
entièrement, et ne le laisse paroître que comme un petit , tubercule ;
dans les Sarigues, le pouce est long et bien marqué ; les doigts sont
inégaux ; le petit doigt, et surtout son os du métatarse est plus court
que les autres.
La première de mes pierres ne m’offroit d'abord à sa surface
qu’une empreinte d'os du métatarse du pied droit; mais je peosai
qu'il potirroit y avoir, dessous, dautres de ces os entiers et enterrés
dans le plâtre. En sacrifiant cette première empreinte, je trouvai
en effet deux os qui étaient le quatrième métatarsien et le cinquième
, ou celui du petit doigt. Ce dernier surtout était tres-recon-
noissable à l’apophyse de sa tête tarsienne. J’ai représenté, fig. n ,
ees deux os tels que la pierre les montre aujourd’hui.
Or ce métatarsien du petit doigt est d un tiers plus court que
celui du doigt précédent, précisément comme dans les Sarigues ;
et si notre animal était un Dasyure, les deux os seroient de même
longueur.
Ainsi la question est décidée autant quelle peut l’être, et notre
proposition précédente est plus rigoureusement déterminée , et se
réduit à celle-ci :
H y a dans nos carrières des ossemens d’un animal dont le
genre est aujourd’hui exclusivement propre h VAmérique.
Ce résultat est très-précis et très-démontré : il ne resteroit, pour
remplir tout ce qu’il est possible, même aux plus exigeans, de désirer,
il ne resteroit qu'à déterminer si c’est une des espèces de ce
genre aujourd’hui vivantes, et laquelle : ou s i , comme tant d autres
animaux de nos carrières., c’est une espèce détruite, on du moins
non encore retrouvée.
L ’état actuel de la science ne nous permet pas de répondre à cette
question avec une entière certitude. Quand même nous pourrions
trouver des différences suffisantes -entre ce squelette et ceux des
espèces connues, nous ne serions pas fort avancés, parce qtron est
bien éloigné de connoître encore toutes les espèces. L ’histoire de ce
genre est extrêmement embrouillée dans tous les auteurs. Mon savant
collègue Geoffroy, qui a commencé à y porter le flambeau dé la
critique, est parvenu à déterminer huit espèces ; savoir :
i°. Le Crabier, qui paroît deux fois dans Gmelin sous les noms
de Marsupialis et de Cancrivora ;
20. Le Manicou, qui n’est point dans Gmelin, mais dont Buffon
a parlé comme de deux animaux différées, sous les noms de Sarigue
des Illinois et de Sarigue à longs poils : c’est le Virginian Opossum
de Pennant;
3°. Le Quatre-OEil ou Sarigue proprement dit de Buffon ( Opossum
et Molucca de Gmelin);
4°-Le Cayopollin (Did. Cayopollin) , 5°. laMarmose (Did. Mu-
rina, Gmelin), qui portent tous deux leurs petits sur le dos, et qui ont
servi en commun de base à une espèce imaginaire, celle du Dorsigera;
6°. Le Yapock ou Didelphe cerclé de la Guyane (Luira Memina,
Boddaert) ; 70. le Touan ou petit Didelphe tricolor de la Guyane :
Buffon a décrit l’un et l’autre sous les noms absolument erronés de
Loutre et de Belette, mais Gmelin n’en a point parlé ;
Enfin, 8". le Didelphe à courte queue (Did. Brachyura) , décrit
par Pallas.
A ces huit espèces il faudra ajouter le Micouré nain de don Félix
d’Azzara , qui ne paroît être aucun des Sarigues que nous con-
noissons, et une ou deux espèces récemment envoyées du Brésil,
mais peu différentes du Quatre-OEil.
Mais, outre que, sur ces dix ou douze espèces, nous n’avons les
squelettes que de quatre, qui pourroit répondre qu’il n’y en a pas
encore plusieurs autres dans cet immense continent de l’Amérique,
dans ces .vastes forêts de la Guyane et de l’Amazone, où l’homme n’a
jamais pénétré, et même dans les pays plus fréquentés?
Il n’en est pas de ces petites espèces comme des grandes : la plupart
des voyageurs font peu de cas des premières ; elles échappent
long-temps par leur petitesse même aux recherches les plus attentives
, et chaque jour peut nous en découvrir de nouvelles : ainsi
nous nous garderons bien de soutenir, pour ce petit squelette fossile,
comme nous l’avons avancé pour les grands, que l’espèce n’en existe