Il n’est pas difficile de voir encore, par la seule inspection de,
ce pied de derrière, que cette espèce tenoit, par rapport à cette partie,
d’une part aux pachydermes, de l’autre aux ruminans, auxquels
elle se lioit par l’intermédiaire du Chameau.
Son vestige de pouce ressemble exactement à celui du Cochon et
du Pécari ; et comme ce dernier n’a pas non plus de petit doigt, l’on
peut dire que le pied de derrière des Anoplotheriums, n’est autre chose
qu’un pied de Pécari dont on auroit supprimé le doigt interne. Il y a
cependant toujours cette différence que, dans le Pécari, les os du
métatarse et du métacarpe se soudent avec le temps, tandis qu’ils restent
toujours séparés dans l’Anoplotherium,
C’est ici le lieu de remarquer que le Chameau n’appartient pas aussi
complètement à la classe des ruminans ou pieds-fourchus, que les
autres genres que l’on a coutume d’y ranger.
D’abord son pied n’est point entièrement fourchu; les deux doigts
sont réunis en dessous par une semelle commune ; il n’a point des
sabots complets, mais seulement des espèces d’ongles attachés ,
comme ceux de l Eléphant, devant le bout de chaque doigt; sa dernière
phalange n’a rien de la forme propre aux ruminans, qui consiste
à être plus haute que large, plane au côté interne, bombée à
l’externe, etc. Elle est très-petite et de la forme de celle des pachydermes,
Enfin, quoique ses molaires soient tout-à-fait de ruminans,
il ae distingue éminemment de toute cette classe par les deux dents
pointues qu’il a implantées dans l’os incisif.
Ces observations ne sont pas hors de notre sujet; nous aurons encore
d’autres occasions de remarquer des rapports entre nos animaux
des carrières et le Chameau.
Us en ont un très-prononcé, par exemple , dans la forme des phalanges.
Les dernières sont aussi très-petites et symétriques; les
premières s’articulent avec les os du métatarse par une espèce d’ar-
throdie ,iet non comme dans le Boeuf, par un gynglyme compliqué
qui ne permet aucun écartement aux. doigts. Voy:ez pi. X I I I ,fig . 7 ,
a , h , c.
Il y a assez communément des os sésamoïdes épars dans les divers
morceaux où se trouvent des doigts, mais il serait assez difficile de
juger de leur position autrement que par analogie.
Les deux grands métatarsiens sont assez faciles à distinguer l’un
de l’autre.
Celui qui est au hord externe du pied et attaché au cuboïde, n’a
point de facette articulaire au côté externe de sa tête ;■ mais âu côté
interne il en a deux pour l’autre métatarsien, l’antérieure oblongue
et convexe, la postérieure ronde et plate. Celui du bord interne
du pied, attaché au cunéiforme et par lui au scaphoïde, a les mêmes
deux facettes ; mais l'antérieure est concave ; et de plus il a du côté
opposé de sa tête deux autres facettes pour l’os Surnuméraire.
La grande face articulaire supérieure de sa tête est plus longue
d’avant en arriére à proportion de sa largeur transverse, etc.1.
Les scaphoïdes de cette espèce ont environ o;o5 d’avant en a r t ,
riêre sur o,o3 de largeur en avant,. et o;o2 de hauteur $• les cuboïdes
ont à peu près la même longueur sur une largeur de O,o35. Leur hauteur
est de o,o3 du cote interne, et de 0,02 de l’externe ; le cunéiforme
a o,o3 de diamètre' antéro-postérieur, 0,023 de largeur en
avant, et 0,015 de hauteur.
Quant aux métatarsiens, j ’en ai trouvé depuis 0,09 jusqu’à 0,11,
sur une largeur d’environ o,o35 à o,o38 par le bas ; mais nous aurons
lieu d?examiner par la suite, si cette variation ne tiendrait pas à une
différence d’espèce.
Les métatarsiens moyens de l’Hippopotame n’ont que 0,128 ,
sur o,o5. Ceux du Cochon , 0,1 o5 sur 0,023. Quant au canon du
Chameau , long de o,34 , il 11e laisse plus lieu à comparaison.
Je suis en état de conduire cette description de pied jusqu’au bout,
car j eu ai eu toutes les phalanges et jusqu’aux os sésamoïdes.
Les phalanges> des deux premiers rangs sont extrêmement semblables
à celles de l’Hippopotame ;. seulement les secondes sont
moins courtes a proportion. Quant aux dernières, c’est à celles du
Chameau qu elles ressemblent le plus sans aucun; doute.
Elles sont représentées!,, savoir : les premières, pl. XXIV,Jig, 1, ■»
et 3; les secondes, 4 , 5 et 6 ; les troisième,^. 7, a et b, etfig.%.