42 FOSSILES DE PARIS.
avec plusieurs dents, et qui complète le précédent en avant (i).
En le combinant avec celui du comte Breuner, pl. L V ,fig . 4,
qui représente le même palais vu en dessous, mais où la partie
mitoyenne postérieure est perdue, on peut se faire une idée assez
j uste de la tête de l’anoplotherium dans sa configuration horizontale,
qui est, comme on voit, moins rétrécie en avant, moins élargie en
arrière, et plus longue à proportion que celle du Paloeotherium.
La pièce, pl. X L V I ,fig . 1, celle du comte Breuner, pl. L V ,f ig . 4 ,
et celle de la pl. V I I , fig. 2 , nous donnent quelque idée de l’écartement
des arcades zygomatiques et du rétrécissement que le crâne
éprouve entre elles.
11 en résulte une épaisseur assez considérable pour le muscle cro-
taphyte; elle est plus forte que dans le cheval et que dans les ruminans,
mais moindre que dans le tapir.
Pour les détails des parties, et surtout du temporal, j’ai trouvé
dans une autre tête , très-mutilée d’ailleurs, le bord postérieur de
l’orbite et la partie inférieure de son cadre. L’apophyse de l’arcade
zygomatique qui termine l’orbite en arrière, pl. V I I , f i s . 5 , est
courte comme dans le tapir, et appartient à l’os de la pommette. Elle
répond verticalement au dessus de la dernière molaire. Celle du
frontal , pl. V I I , fig . 4, forme un crochet assez long, ce q u i,
parmi les pachydermes, ne se retrouve que dans le cochon : l’orhite
étoit de grandeur médiocre, et l’oeil par conséquent aussi.
Les deux apophyses qui limitent l’orbite en arrière ne se réunissent
pas ; il n’est donc pas séparé de la face temporale par une cloison,
(1) Dimensions de ce morceau.
Longueur totale, depuis le bord postérieur des dernières molaires jusqu’au bord
antérieur des os incisifs...............- . ............................................................................... 0,18
Longueur totale , en y comprenant la canine seulement. '. . . . . . . . . . . o, i 55
Largeur entre les bords externes des deux dernières môlaires. .............................. 0,1
Largèur entre ceux des deux quatrièmes..................... . . .............................. . . ' 0,0.7 '
Largeur entre ceux des deux premières» ........................................ ... . . . . o,o55
comme cela a lieu dans les solipèdes et les ruminans, et cette seule
circonstance suffiroit pour faire placer notre animal parmi les
pachydermes.
L’article le plus important à reconnoître dans l’arcade zygomatique
est la forme de la cavité glénoïde qui reçoit le condyle de
la mâchoire inférieure. Elle détermine les divers mouvemens que
la mâchoire peut exécuter, et influe par conséquent d’une manière
puissante sur l’économie de l’animal.
La pièce dont je viens de parler m’a complètement fourni cette
Cavité ( Voyez pl. V I I , fig. i et 2, a, a). Elle est tout-à-fait plane ;
elle n’a point de saillie pour l’articulation, comme on en voit dans
l’homme, le cochon, les solipèdes, etc. ; elle n’a pas non plus de
creux, comme il y en a dans les carnassiers : elle ressemble par cette
face plane à celle du tapir; elle est encore bornée en arrière, comme
celle-ci, par une lame verticale transversale b, b , mais en quoi les
deux lames diffèrent beaucoup, c’est que celle du tapir a son bord
interne plus en avant, et l’externe plus en arrière; tandis que c’est
tout le contraire dans notre animal. Celle du tapir est aussi plus
large et plus saillante.
Le cheval a cette lame , qui horde la cavité glénoïde en arrière,
très-courte de droite à gauche et un peu en forme de mamelon :
les ruminans l’ont peu saillante et tout-à-fait transverse, ou même,
comme le tapir, plus reculée au bord externe. Elle fait encore
moins de saillie dans le cochon. Celle du rhinocéros n’est point en
arrière, mais au bord interne de la cavité glénoïde. L ’éléphant n’en
a point du tout ; ainsi l’on peut dire qu’aucun animal connu n’a la
cavité glénoïde faite comme notre Anoplotherium.
Derrière cette lame, à la lace externe du temporal, est le trou de
l’oreille, petit, de figure ovale, et dont les rebords ne sont nullement
saillans. Le canal ne s’élève point, comme par exemple dans
le rhinocéros ; par conséquent l’oreille devoit être attachée fort bas.
Entre les bords de ce trou et la lame b est un espace osseux, précédé
d’un trou pour des vaisseaux.
Ce trou existe aussi dans le cheval et les ruminans, mais il y