Il nes’agiroit plus désormais que de déterminer jusqu’à un certain
point, les genres auxquels appartiennent ces diverses Ornitholithes ;
mais j’avoue que c’est un problème très-difficile, pour ne pas dire
impossible, à résoudre.
Les oiseaux se ressemblent entre eux beaucoup plus que les Quadrupèdes
; les limites extrêmes de la classe sont plus rapprochées ,
ët le nombre des espèces renfermées entre ces limites, beaucoup plus
considérable ; les différences entre deux espèces seront donc quelquefois
entièrement inappréciables dans le squelette. Les genres mêmes
n’ont pas toujours des caractères ostéologiques suffisans ; presque tous
ont été distingués d’après la forme du bec qui ne se conserve pas entier
dans le squelette, encore moins dans les fossiles comprimés et
en partie fracturés, comme ceux de nos carrières à plâtre.
Ce qui me reste à dire se réduit donc à bien peu de chose, et
n’est guère au-dessus des simples conjectures.
Une chose néanmoins est certaine, c’est que les pieds entiers nous
fournissent des preuves de l’existence d’au moins neuf espèces que l’on
peut ranger comme il suit, d’après leur grandeur :
i°. Celle indiquée par la phalange de la pl. LXXIIJ, fig . 3.
2°. L’oiseau de proie dont on a le médius, pl. LX X IV , fig . 2.
3°. L ’oiseau auquel appartiennent l’extrémité, pl. LX XV ,fig. 1, et
le tibia et les phalanges, pl. L X X l I I , fig. j.
4°. Celui dont proviennent les pieds des fig. 4 et 6, pl. LX XII.
5°. Celui des pieds des fig. 9 et 1 r , même pl.
6°. Celui du pied à tarse arqué, pl. id.fig. 3.
7°. Cèlui des pieds des fig. 1, 2 et 8 , pl. id. , qui est le plus
abondant.
8°. Celui de la fig. 10, même p l., très-voisin du précédent, et
paroissant appartenir comme lui à l’ordre des échassiers.
Enfin, 90. le petit pied de la fig. 2 , pl. L X X V , qui est la plus
petite des espèces recueillies jusqu’à présent.
Nous-sommes à peu près certains aussi que-eette neuvième espèce
de pied est précisément celle qui se rapporte aux deux beaux squelettes
des fig. 5 et 6, pl- L X X V , et il ne s’agit que de déterminer
ces squelettes d’après l’ensemble de leurs proportions ; mais il convient
auparavant de rechercher parmi les os isolés ceux qui leur
appartiennent parla grandeur, et qui montrent mieux leurs formes.
Tels sont les humérus isolés, pl. L X X l I I , fig. 10 et 11. Leur
correspondance de grandeur avec ceux de nos deux squelettes, et
celle de leurs formes avec tout ce que ces squelettes en conservent,
sont telles que l’identité d’espèce est à peu près démontrée.
On peut y rapporter aussi sans difficulté la portion du tronc et
des deux ailes avec un fémur, même p l., fig. i 5 ; les longueurs des
parties correspondantes sont encore absolument les mêmes.
L'oiseau de M. Darcet, pl. L X X l I I , fig. 1 , n’a pas ses pieds ni-
aucune de leurs parties; mais comme ses ailes et son bec sont plus
courts que dans nos deux squelettes de la pl. LX XV , et que le pied
de ces deux squelettes est le plus petit de tous ceux que nous possédons,
il est bien clair que cet oiseau était encore d’une espèce différente
de toutes les autres, et qu’il forme la dixième ; c’est probablement
à elle que se rapporte le radius de la fig. 8 (même pl.), qui est
exactement de même longueur que celui de la fig. 1 , et je crois que
le petit humérus , pl. LX X IV , fig. n , lui appartient également.
Quant au squelette de la planche LX XIV, fig. 1, d’après son tibia ,
seule partie de son extrémité postérieure qu’il ait entière, il doit
prendre le pied de la cinquième sorte, celui de la fig. 1 1 , pl. LX X I I ,
dont le tibia est exactement de même longueur.
■ C’est aussi à lui que je rapporte le bec isolé pl. LX X IV , fig. 8,
qui est de même grandeur et fait le même angle que le sien.
Peut - être conviendra-t-il de lui rapporter encore les humérus
des fig. 9 et 10 même pl. , qui sont de même grandeur que les
siens. ,
Nous voyons que c’était un oiseau à ailes courtes, puisque sou humérus
ne fait pas la moitié de la longueur de son corps, et que son
avant-bras est plus court que son humérus.