q u a t r i è m e s e c t i o n .
R é u n io n d e s P i e d s d e d e v a n t a l e u r s P i e d s d e
DERRIÈRE; E T DE TOUS LES PlEDS A LEURS TÊTES
RESPECTIVES.
Complément des caractères zoologiques des genres et des espèces.
Déjà, nos lecteurs auront pu s’apercevoir que nous avons cherché
à leur faire pressentir les rapports que nous avons aperçus entre ces
membres épars d’animaux, par l’arrangement que nous avons donné
à leurs descriptions.
Ainsi nous avons placé les pieds à trois doigts, soit de devant soit
de derrière, en tête de leurs sections respectives, parce que nous pensons
que les pieds de devant à trois doigts sont du même genre que
ceux de derrière qui en ont le même nombre; c’est par une semblable
raison que nous avons mis à la fin de chaque section les pieds à
deux doigts ou à doigts pairs; enfin les uns et les autres ont été placés
ainsi parce que, dans la première section , les têtes à dents canines
saillantes sont décrites les premières, et que c’est à elles que nous
croyons devoir rapporter les pieds à trois doigts, tandis que nous
rapportons les pieds à doigts pairs aux têtes à série de dents continue,
enfin dans chaque genre nous avons tâché de faire suivre les espèces
de pieds dans le même ordre où nous avons fait suivre des descriptions
des espèces de tête, pour qu’il fût facile de les raccorder par un léger
travail.
Il s’agit maintenant de faire connoître les motifs des-différentes
réunions que nous avons ainsi opérées; motifs pris, comme pour
toutes nos autres proportions, en partie dans les lois générales de la
zoologie, en partie dans les pièces où le hasard nous a encore offert
les parties de ces animaux dans leurs connexions naturelles.
A r t i c l e p r e m i e r .
Les pieds de devant a trois doigts se rapportent aux pieds de derrière
à trois doigts.
Tout le prouve ; l’analogie des autres animaux, les rapports de
composition de chacun de ces pieds avec les mêmes genres, d’autres
quadrupèdes, leurs rapports de proportion et de grandeur entre eux.
(,)n peut dire en effet que les quadrupèdes qui n’ont pas le même
nombre de doigts aux pieds de devant et à ceux de derrière, ne sont
que des exceptions, si on les compare à la quantité de ceux où ces
doigts sont en même nombre.
Pour ne pas sortir des quadrupèdes à sabots, nous trouvons le
nombre des doigts dans les Éléphans et les Mastodontes de 5 et 5 ;
dans les Hippopotames et les Cochons de 4 et 4 ; dans les Rhinocéros
de 3 et 3 ; dans les Chevaux de 1 et 1 ; dans les ruminans de 2 et 2.
Le Pécari, les Tapirs et le Daman font seuls exception , ayant 4 doigts
devant et 3 derrière.
Mais dans ces exceptions même, il reste une trace de la règle : les
pieds de devant à 4 doigts du Tapir et du Daman sont faits sur le
modèle de ceux du Rhinocéros aussi bien que leurs pieds de derrière
à trois ; et l’inverse a lieu dans les Pécaris, où le pied de derrière à
trois doigts est cependant fait sur le modèle de celui du Cochon.
Dans nos fossiles nous trouvons des pieds de devant et de derrière
à trois doigts, faits les uns etles autres sur le modèle du Rhinocéros,
raison de plus pour croire qu’ils se sont appartenus.
Leur grandeur respective, qui les assortit bien ensemble, confirme
ce que l’analogie annonçoit.
En effet, dans les pachydermes qui ne se servent point de leurs
pieds de devant pour saisir, ni de ceux de derrière pour nager, on ne
voit point ces grandes différences pour le volume des extrémités, qui
s observent quelquefois parmi les Quadrumanes, les Rongeurs et les
Marsupiaux ; les pieds de devant et de derrière sont à peu près égaux,