FOSSILES DE PARIS,
sur la première pierre la tête se présente par le côté gauche, mais
que les côtes et le pied de devant sont ceux du côté droit. Le train
de derrière est posé sur sa partie dorsale, de manière à montrer
également ses deux côtés, et sa partie antérieure est dans la seconde
pierre, qui paroît avoir été par conséquent située sous la première.
L ’extrémité de derrière droite , a le pied étendu sur la jambe;
celle du côté gauche manque toute entière dans la première pierre ;
mais on trouve les deux cuisses et les deux jambes sur la seconde,
Il ne reste rien du pied de devant à compter du poignet. L ’extrémité
de devant gauche manque entièrement dans les deux pierres,
Le côté gauche de la mâchoire inférieure avoit laissé une empreinte
fort distincte et quelques fragmens de sa partie antérieure. On ne
distinguoit presque rien de la mâchoire supérieure ; mais en creusant
dans la pierre, je retrouvai la partie postérieure de la mâchoire inférieure
du côté droit, presque entière,Jig. 2; une dent canine de la
mâchoire d’en haut du même côté, et ses quatre molaires postérieures,
jig . 3. Examinant ensuite plus particulièrement le bout
antérieur de mâchoire resté au côté gauche, j ’y vis aussi des restes
d’une canine, et j ’eus une grande partie des caractères que les dents
peuvent fournir.
L’empreinte de mâchoire inférieure, fig. 1 , a, b, c , m’indiquoit
déjà à elle seule que cet animal devoit avoir appartenu à l’ordre des
Carnassiers. C’est ce que prouvent,
i°. L’élévation de l'apophyse coronoïde a , au-dessus du Condyle b;
20. La saillie aiguë c, que forme l’angle postérieur de la mâchoire.
Ce dernier caractère est surtout exclusif; on ne le trouve que
très - imparfaitement rappelé dans quelques Rongeurs et dans le
Paresseux.
Je reconnus aussi dès lors que cet animal étoit précisément l’espèce
à laquelle a appartenu la mâchoire inférieure fossile, décrite
et représentée par M. Delamétherie dans le Journal de Physique
pour brumaire an XI. M. Delamétherie a pensé qu’elle provenoit
d’une Chauve-Souris, et elle a en effet quelques rapports avec celles
de ce genre ; mais le reste du corps trouvé ici avec la mâchoire
suffit déjà pour prouver que cette supposition n’est pas juste, et qu’il
s’agit d’un Quadrupède ordinaire et non d’un Cheïroptère.
Mais encore y a-t-il de l’embarras pour choisir le genre précis
auquel il faut le rapporter : n’ayant point les pieds complets dans
ce squelette, nous n avions pour nous décider que les formes des
dents et des mâchoires, ainsi que la grandeur et les proportions
du corps.
La forme de la branche montante de la mâchoire inférieure est
ce que nous avons de plus entier, et ce qui peut le mieux nous
guider.
Le morceau de M. Delamétherie nous en donnant quelques traits
qui manquent à notre squelette, j ’en ai copié le d e s s in ,^ . 8.
Les caractères particuliers de Cette branche montante sont : i°. L’élévation
du condyle b , fort au-dessus de la ligne horizontale sur
laquelle sont les dents.;
20. La hauteur et la largeur de l’apophyse coronoïde a;
3°. L’apophyse aiguë de l’angle postérieur c.
Le premier de ces caractères exclut d’abord tous les vrais Carnassiers
à dents tranchantes; Chiens, Chats, Blaireaux, Mangoustes,
Martes, etc,,; qui ont tous le condyle peu élevé, et à peu près à la
hauteur de la ligne des dents. Notre animal est sur-le-champ réporté
aux petits Plantigrades, Chéiroptères ou Pédimanes, en général aux
Insectivores; et nous allons voir que ses dents confirment ce résultat.
Les Hérissons, les Musaraignes, les Taupes, les Sarigues3 et une
partie des Chauve-Souris ont le condyle ainsi placé.
Le second caractère, la largeur de l’apophyse coronoïde, appartient
plus spécialement aux Didelphes. Les Taupes l’ont plus large
encore, mais elle y est autrement dirigée, et toute la branche montante
y est beaucoup plus basse. Le Sarigue Marmose a presque les
memes proportions que notre animal pour la largeur, mais la hauteur
y est un peu moindre. A ce dernier égard, c’est au Hérisson
qu’il ressemble le plus.
C est aussi de lui qu’il me paroissoit se rapprocher par le troisième
caractère, celui de l’angle postérieur, tant que je n’avois pour en