interne du cunéiforme, et toutes deux ensemble deyoient donner
appui à l’os surnuméraireque portoit la seconde , ou petite facette
du scaphoïde.
Ainsi l’inspection des os métatarsiens de cette espèce, vus
isolément, annonce qu’il y en avoit deux, et seulement deux, dans le
P Voyez ces os ; savoir celui qui s’articule avec le cunéiforme, pl. X I I I ,
fis- 71 et celoi tient au cuboïde, ib. fig- 9 ; et les facettes «, (3, y, 3,
par lesquelles ils se correspondent. Ces deux os n’étant pas d’un même
pied, ne sont pas de même grandeur : leurs figures, ainsi que toutes
celles des os du tarse de cette espèce, sont plus petites d’un tiers que
la nature.
Tous les morceaux où ces os se trouvent reunis confirment ce que
leur structure annonçoit.
On en voit un ,pl. XIV: il est composé de deux pièces qui se recou-
vroient. L’une, Jig. 1 , a passé dans la collection de, M. Lecamus ;.
l’autre,fig . 2, dans celle de M. Alexandre Brongniart ; mais on ne
peut en méconnoître la correspondance.
Elles montrent le pied composé comme je l’avois deviné d’après
la forme de ses os. Il n’y a aucun vestige de troisième doigt ; les deux
os du métatarse y sont.
J’ai un autre morceau qui contient un calcanéum, un os du métatarse,
et les phalanges de deux doigts.
J’en ai un troisième où les deux os du métatarse sont dans leur
situation naturelle.
Quant à l’os surnuméraire que devoit porter la troisième facette
du scaphoïde, il nous auroit été difficile d’assigner sa figure, si nous
ne l’avions trouvé entier et à sa place avec les parties voisines du pied,
comme nous les représentons ici, de grandeur naturelle, pl. X L V I I ,
fiS- 2 , 3 , et 4; • , H 1
a, a, est le scaphoïde du tarse; b, b, le grand cunéiforme; c , le
métacarpien du doigt interne; d , la première phalange du meme
doigt; e , celle du doigt externe, dont le reste des os est perdu ; ƒ , un
os sésamoïde hors de place; g , un autre os sésamoïde en place; h ,
RESTITUTION DES PIEDS DE DERRIÈRE.
f i s . 2, est le petit osselet irrégulièrement rhomboïdal, qui représente
à lui seul tout le troisième doigt. On l’a enlevé de la figure 3, pour
laisser voir la facette du scaphoïde i , et celle du métatarsien A, contre
lesquelles il s’articule. Il faut savoir que ces deux os sont ici un peu
écartés l’un de l’autre, et que dans l’état naturel ils seroient plus rapprochés.
L’osselet lui-même est montré, fig. 4 , par son autre face,; on y
distingue les deux facettes par lesquelles son articulation s’opère ; l
répond a i , et ma k.
J’ai eu encore un morceau où l’on voit articulés ensemble un scaphoïde
, un grand cunéiforme et cet osselet surnuméraire ou plutôt: ce
vestige de doigt interne, provenus d’un individu plus vieux, mais offrant
les mêmes formes et les mêmes articulations.
Enfin j’ai fini par trouver, deux pieds du même individu, ayant
chacun le cuboïde, le scaphoïde, le cunéiforme, l’os surnuméraire,
les deux métatarsiens et toutes les phalanges.
Ainsi la composition représentée, pl. X I I I,fig .12, est suffisamment
justifiée, quoiqu’elle n’ait été d’abord qu’un résultat de combinaisons
de l’esprit.
Or tous les naturalistes savent que cette composition de pied est
absolument inconnue parmi les animaux vivans : les ruminans seuls
ont deux doigts aux pieds de derrière, car le Paresseux didactyle et
le Fourmilier didactyle, les seuls quadrupèdes onguiculés qui n’aient
que deux doigts aux pieds de devant, en ont, le premier trois, le second
cinq à ceux de derrière ; et tous les ruminans, même le Chameau,
qui d’ailleurs ressemble à notre animal par la séparation du scaphoïde
et du cuboïde, ont leurs os du métatarse soudés dans toute leur longueur,
en une seule pièce que les anatomistes nomment l ox du canon,
et qui ne décèle son origine double que parce qu’il se bifurque
vers le bas pour fournir une poulie articulaire à chacun des deux doigts.
Ainsi ce premier pied de derrière que je viens de refaire, indique-
roit à lui seul, et quand même nous ne saurions encore rien sur les
têtes, qu’il a existé parmi les animaux qui ont fourni les ossemens de
nos carrières, une espèce absolument inconnue aujourd’hui.