H U IT IÈM E S E C T IO N .
S ur des Ossemens de palæotheriums trouvés hors
DU BASSIN DE PARIS.
Il eût été assez extraordinaire que les genres dont les ossemens
l’emplissent nos plâtrières n’eussent point laissé de leurs débris en
d’autres contrées; aussi n'en est-il pas ainsi : bien que nous n’ayons
rencontré nulle parties mêmes espèces, nous avons obtenu de quelques
endroits de France et de l’étranger, des pièces dont les caractères
génériques sont évidemment semblables à ceux de nos animaux;
et, ce qui est bien remarquable, c’est presque toujours aussi
dans des terrains d’eaü douce qu’on les a découverts, et le plus souvent
dans des terrains d’eau douce anciens, où ils sont accompagnés
comme dans nos gypses, d’ossemens de Crocodiles et de Tortues.
Le genre Lopbiodon, que nous avons décrit dans le volume précédent
, et qui ressemble si fort à nos Palæotheriums, paroît lés avoir
accompagnés presque partout, si ce n’est aux environs de Paris, où
nous n’en avons trouvé aucune trace.
A r t i c l e p r e m i e r .
§ I. Des Palæotheriums des environs du Puy en Vélay.
C’étoit dans des couches gypseuses à peu près de même date que
celles de Paris, qu’il étoit naturel de chercher des ossemens de ce
genre ; mais soit que les plâtres qui ressemblent le plus aux nôtres,
tels que ceux d’Aix en Provence, soient en effet d’une autre époque,
ou aient été formés dans d’autres circonstances, soit que les rechercbes
n’aient pas été suivies, on n a encore découvert que dans une
seule couche gypseuse éloignée des nôtres des os de Palæotheriums.
C’est auprès du Puy en Yélay, et ce qui est bien remarquable, dans
une carrière de calcaire d’eau douce mêlée de gypse, que cette découverte
a été faite. Elle est due à M. Bertrand Roux, habitant du
Puy, dans le cabinet de qui M. Adolphe Brongniart a pris les dessins
gravés, pi- L X V I I , fig- i, a et b.
On peut juger au premier, coup dceil que cest une portion anterieure
de mâchoire inférieure, semblable, pour la forme de ses
dents, à celles de nos p l I , X X X IX , X L et L U I des environs de
Paris.
Les trois molaires subsistantes ont les formes parfaitement cylindriques,
et les bourrelets de la base, comme dans tous les vrais
Palæotheriums ; la première, ou petite molaire manque, ainsi
qu’une petite incisive du côté gauche ; mais la -forme des incisives
restantes, celle des canines, les collets saillans de ces dernieres sont
tout-à-fait comme dans les Palæotheriums.
Je n’oserais cependant assurer l’identité d’espèce de ce Palæo-
therium avec un des nôtres. Il me semble que ses incisives sont plus
grandes à proportion, et sa partie antérieure moins haute. Je trouve
aussi l’intervalle entre les canines et les molaires un peu plus court,
et les trous mentonniers autrement disposés ; mais ce ne sont là que
de légères différences d’espèces.
Je n’ai aucun autre os de ce lieu; mais ce fragment paroîtra sans
doute assez intéressant pour faire renouveler les recherches, et peut-
être trouvera - 1 - on là un nouveau dépôt de ce genre , dont les
restes si nombreux dans nos environs offrent déjà tant de sujets de
réflexions.
Je n’en ai d’autres mesures que la figure même, qui a été faite de
grandeur naturelle.