6 fossiles de paris.
laires, deux incisives et une large brèche entre les unes et les autres,
pl X , fig. 1 ,2 , 3- J’en possède encore un qui contient quatre molaires
deux intervalles vid.es., trois incisives ; et où la dernière molaire
n’est pas encore sortie, pl. X I I , f iS. r ; et un autre où l’on voit
les quatre premières molaires , et l’empreinte ou les restes des trois
dernières. Enfin , M. Camper m’envoya le dessin d’une mâchoire
de jeune sujet qui n’a que cinq molaires, parce que les deux dermeres
n’y sont pas développées. , . -
Toutes ces pièces montrèrent, comme ma grande sérié de neut
dents, que lès molaires antérieures ont une forme différente des trois
dernières, et encore plus différente de celles du palæotherium.
- Nous allons les décrire en commençant en arrière.
Celle qui précède l’antépénultième, c’est-à-dire, la dernière moins
trois, p l X , fig . i et 2 , d, pl. X I I , fig. 2, d , a dans son état
frais , trois convexités légères à sa face externe, et trois pointes a sa
couronne : celle-ci forme donc en s’usant une ligne ondulée, mais
elle donne, à-peu-près vers son milieu , une branche qui se porte
vers la face interne et qui s’y bifurque. (Voyez pl. X I , fig -$•)
Les deux qui précèdent celle que nous venons de décrire , pl. X I I ,
fig. 2 , e et f , ont bien aussi trois pointes et trois convexités , mais
leur couronne n’a point de branche rentrante, ou s’il y en a une petite
dans la seconde des deux, elle ne se bifurque point. (V. pl. XI,fig. 9.)
En avant de ces deux, en est une qui représente la première du
palæotherium. Elle est également simple, comprimée et d’ordinaire
pointue, pl. X I I , fig. 2 , g.
Il y auroit à cet endroit dans le palæotherium un espace vide, suivi
d’une forte canine : c’est ce que ne montre point notre animal actuel ;
mais immédiatement en avant de la dent que je viens de décrire, il
en a trois autres à peu près pareilles , mais de plus en plus pointues,
pl. X I I , fig- 2 , h et i; ib. fig. 1 , i et k. Il n’y a que la dernière incisive
c’est-à-dire la plus antérieure qui se termine en coin simple
le plus souvent arrondi par son tranchant, pl. X I I , fig . 1 , h On
voit une dent semblable séparée , pl. X I I , fig. 3.
Voilà ce que je recueillis en comparant mon morceau à neuf dents
fig. 2, avec celui où sont trois incisives, pl. X I I , fig. i ; et avec
celui de M. Brugmans, pl. X ,f ig . 1.
Ce résultat fut confirmé par un morceau de la collection de feu
M. Faujas-Saint-Fond, qui paroît contenir toute l’extrémité antérieure
d’un côté de la mâchoire inférieure II est représenté , pl. X I ,
fig. 2. On y voit l’empreinte d’une incisive simple a , deux incisives
un peu bilobées, b et c , une autre en triangle d ; ces deux-ci nous
paroissent répondre aux deux premières de notre morceau à neuf
dents. Il en vient ensuite une e , qui pourroit passer pour la première
molaire g , pl. X I I , fig . 2.
Ce même résultat n’étant contrarié par aucun des autres morceaux
de cette espèce, je dus l’admettre comme constant, et dire que parmi
les animaux qui ont fourni les ossemens de nos carrières , il y
avoit, outre les palæotheriums, une espèce de pachyderme de peu
supérieure pour la taille au palæotherium le plus commun, mais dont
les incisives inférieures se joignoient aux molaires, sans canine saillante
et sans espace vide ; et ce trait, joint à ceux que nous fournit la couronne
des molaires, nous autorisa suffisamment à établir encore
un genre, et à lui donner un nom.
En effet, parmi les pachydermes il n’y a que les rhinocéros et les
damans qui manquent de canines, mais ils n’ont que quatre incisives
inférieures, ou bien ils en manquent tout-à-fait, et lorsqu’ils en ont,
il y a toujours un intervalle entre la dernière incisive et la première
molaire.
Il ne faut pas croire qu’on puisse trouver quelque chose de plus
semblable , hors de la classe des pachydermes ; les rongeurs ,
les ruminans, les solipèdes ont tous cet intervalle vide. Les carnassiers
ordinaires et les quadrumanes ont tous une grande canine ;
il n’y a que les hérissons et les musaraignes qui pourroient offrir
quelque analogie dans la co - ordination des dents ; leurs incisives
latérales sont ainsi obliquement aiguës, et leurs canines ou leurs
premières molaires ressemblent fort aux incisives 5 mais sans parler
de l’énorme différence de grandeur, le nombre des molaires et la
forme, des mâchoires sont tout autres, quoique nous ne puissions
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