5Z FOSSILES DE PARIS.
Il n’y a donc pas le moindre doute que nos plâtrières, indépendamment
des deux Palæotheriums de moyenne grandeur dont nous
avons restitué précédemment les têtes ne recèlent les restes d’un pa-
læotherium beaucoup plus grand ;
La longueur de sa mâchoire inférieure étant de 6,43 , cette tête
égalait celle des plus grands chevaux.
2°. D ’une espèce inférieure à celles de grandeur moyenne.
La fig. 4 de la planche X L IY offre les cinq premières mâche-
Iières d’un Palæotherium sensiblement plus petites que eelles des
espèces moyennes , et cependant trop grandes pour être confondues
avec celles des têtes qui vont être décrites ; nous croyons donc
quelles indiquent une espèce particulière dont le reste de la tête nous
manque, mais dont nous donnerons ailleurs quelques autres parties.
Nous nous bornons donc à faire connaître ici les dimensions de ce
morceau, (i)
3°. D ’une espèce plus petite.
Dès mes premières recherches, j’eus aussi des indices de têtes et de
mâchoires beaucoup plus petites que les moyennes, et au bout de
quelques temps ces indices furent confirmés par une tête presque
entière que je représente, p l.X L I I , jig. t.
Ce morceau est même l’un des plus complets et des plus ca- *1
Distance de la première molaire inférieure à la c a n in e ................................... 0,027
Distance de la canine supérieure à l’orbite. . . . . . . . . . . . . - . . '. . 0,2r4
Distance de l’échancrure nasale à l’orbite. . . .- . . . . . ................ 0,080
(1) Dimensions de ee morceau.
Longueur de l’espace occupé par les cinq mâchelières.............................® 0,075
Largeur transversale de là cinquième mâchel'iëre.................... ... e — d, 0,018'
Largeur ^transversale de la seconde mâçhelière. .- ...................• • • * e — f 0,012-
Longueur des quatre dernières qui correspondent aux quatre ■ premières
de la figure précédente-...................... ............................................ ... • 0,^6*
ractéristiques que j’aie encore obtenus de tout le genre Palæotüe-
kium, et l’on y voit aussi, et plus parfaitement réunis que dans la tête
moyenne des pl. LUI et LIV, les caractères pris du nombre des
dents, de leurs espèces, de leur structure, ainsi que de la forme
du museau et des autres parties ; caractères que j’avôis été réduit à
conclure pendant long-temps du rapprochement et de la combinaison
de morceaux plus ou moins mutilés et trouvés isolément.
Il a fallu beaucoup de patience et des procédés très - délicats
pour découvrir cette tête, comme on la voit maintenant par le côté
droit.
La pierre qui la contenoit s’étoit fendue de manière à montrer le
côté opposé, qui s’étoit trouvé aux trois quarts brisé et éclaté par
cette rupture; les fragmens en étoient tombés, soit dans le premier
moment, soit pendant plusieurs mois que la tête étoit restée dans les
mains des ouvriers.
Mais quand on me l’apporta, je m’aperçus aussitôt que le côté
droit étoit resté incrusté et complètement caché dans la pierre naturelle
; j’espérai que si on parvenoit à l’en dégager, on le trouveroit
plus complet que l’autre.
On sacrifia donc celui-ci, en le plongeant dans une masse de
plâtre cuit et gâché ; et quand le plâtre fût durci, on enleva, avec
des ciseaux et des burins, toute la masse primitive de pierre qui
renfermoit le côté droit de la tête; mais les portions de pierre naturelle
sont restées, entre les parties osseuses, dans les endroits où
elles ne recouvroient rien d’intéressant.
C ’est une opération à peu près analogue à celle par laquelle on
restaure les tableaux, ou en les portant du bois sur la toile, ou
en les changeant de toile; seulement l’opération du restaurateur de
tableaux est le double de la nô tre.
Le premier coup d’oeil jeté sur cette tête y fait retrouver ces
mâchelières semblables à celles du Rhinocéros que j’ai déjà décrites
tant de fois; on les y voit, jointes à des canines et à des incisives,
toutes semblables pour le nombre et pour la forme à celles du
Tapir. Ainsi, la réunion de ces caractères pris de deux genres