Tiennent d’être publiés par M. Faujas (i). J’avoue cependant que
s’il est quelques pièces faites pour porter la conviction, ce sont
celles-là, que j’ai examinées avec soin plusieurs fois, et où je n’ai pu
découvrir aucun caractère qui les distinguât dés plumes.
Mais en supposant quelles en soient en effet, elles ne prouve-
roient rien contre ma première assertion, qu’il n’y a encore que dans
nos gypses des os bien constatés (2).
Ils ne le sont pas depuis bien long-temps.
Lamanon avoit, il est vrai, décrit dès 1782,une empreinte d’Oî-
seau entier, trouvée à Montmartre par feu M. Darcet; et si l’on
s’en étoit rapporté à sa figure, il ne seroit pas resté de doute, car
elle représente parfaitement un Oiseau 5 il y a même place des plumes
à l’aile et à la queue : malheureusement son imagination l’avoit un
peu aidé, et il s’en falloit de beaucoup que l’image ressemblât à
l’original.
Fortis, qui avoit conçu de' fortes préventions contre 1 existence des
omitholithes, examina de nouveau celui qu’avoit décrit Lamanon;
il en donna une figure faite d’après ses idées ; et c’est un exemple notable
du degré auquel un seul et même objet peut paroître différent
selon les yeux qui le regardent. On ne distingue plus rien du tout
dans cette figure donnée par Fortis ; la tête y est en bas; toutes les
inégalités delà pierre sont renforcées, les empreintes osseuses affôiblies;
en un mot, l’auteur déclare qu’il ne voit dans ce morceau quune
Grenouille ou un Crapaud.
Le fait est cependant que c’est un véritable ornitholithe ; mais à
peine auroit-on osé le soutenir, si l’on n’avoit découvert depuis, *Il
(.1) Annales du-Muséum- d’hist. nat. V I , p . a i et pi. I.
(2) Depuis ma première édition , j’ai reçu d’Auvergne , par l’entremise de M. le comte
de Chabrol de Yolvïc, préfet de Paris , et de M. Coq, des os d’oiseaux bien caractérisés , enveloppés
dans un terrain d’eau douce ancien ; j’en parlerai dans la suite de cet ouvrage.
Il y a aussi, dans les schistes d’eau douce d’OEningén, des débris qui paroissent véritablement
venir d’oiseaux. Tel est celui que M. Karg, médecin et professeur à Constance, a fait con-
noître en i8o5, dans les écrits des naturalistes de Souabe , tome I , p l. I I yfig• i y et quil
juge venir d’une bécasse.
dans nos plâtrières, des pièces plus caractérisées et propres à confirmer
celle-là.
Pierre Camper en annonça une, mais sans la décrire, dans un
article sur les os fossiles de Maéstricht, inséré dans les Transactions
philosophiques de 1786. C’est un pied trouvé à Montmartre,
dont M. Camper fils m’a envoyé un dessin que j’ai fait graver dans
le Bulletin de la Société philomatique de fructidor an vm.
J’en eus moi-même une seconde, consistant egalement dans un
pied. Elle étoit de Clignancourt sous Montmartre. Je la décrivis
dans une note lue à l’Institut le i"r. thermidor an vm , et inseree
dans le Journal de Physique du même mois, p. 128 et suivantes,
avec une gravure, pl. I , qui fut reproduite dans le Bulletin de la
Société philomatique de fructidor an v in , et ensuite dans divers
journaux étrangers. ..
A cette occasion, j’appris qu’il en existoit deux autres dans les
mains d’un particulier d’Abbeville, M. Ellu in , graveur, qui les avoit
aussi reçues de Montmartre; et M. de Lamétherie fit représenter,
dans le même n°. de son Journal, pl. I I , un dessin un peu grossier,
qui lui en avoit été envoyé par M. Traullé. C’étoit le corps d un
Oiseau et la jambe d’un autre. Il étoit aisé de voir que la jambe
n’avoit pas appartenu au même individu, et même que la pierre qui
l’incrustoit venoit d’un autre banc.
C’est le jugement qu’en ont porté MM. Baillet et Traullé (1) .
M. de Burtin le confirme dans une note jointe à une description de
ce fossile, publiée par M. Goret d’Abbeville (2). Ayant eu nous-
mêmes le morceau quelque temps sous les yeux, nous nous sommes
assuré de ce fait.
Il y avoit donc, dès 1800, quatre morceaux différens bien déterminés;
celui de M. d'Arcet faisoit le cinquième. 1 2
(1) Journ. dephys. fhermid. au 8 , tome L I, p . 132.
(2) Notice sur un oiseau fossile incrusté dans du gypse, lue par M. Goret a la Société
d’émulation , et imprimée à part , p. 6 et 7.