analogies de forme, de grandeur et de composition sont plus marquées
encore, s’il est possible, que pour les pieds à trois doigts, précisément
parce quelles sont plus singulières.
Ainsi, i°. Quand nous n’aurions eu pour les gros pieds à deux
doigts de l’article II, dans les deux sections, si communs dans nos
plâtrières, que leurs rapports de grosseur et de forme, il s’y serait
déjà trouvé des motifs pour les rapprocher; mais il y a de plus leur
abondance à peu près égale, et enfin cette circonstance décisive, que
le squelette de la pl. AXX V I, où l’on voit le pied de devant représenté
séparément, pl. XL II, fig. 3 , porte une tête absolument de
même espèce que le squelette de la pl. X X X V , où se trouvent le
calcanéum, et plusieurs autres os du pied de derrière de la pl. X I I I .
Il n’y a donc aucune équivoque pour cette espèce (i).
a\ Il n’y en aura guère davantage pour les pieds grêles et allongés
n». 2, § II de l’article IV de la seconde section, et du n°. i, § II de
l’article IV de la section suivante; à la vérité celui de devant seul a
été trouvé avec sa tête, dans le beau morceau de la pl. LU , mais sa
ressemblance avec celui de la pl. X V , est si frappante, quelle ne peut
laisser d’hésitation.
Le métacarpe est dans cette espèce plus court que le métatarse ,
ce qui est l’inverse des autres animaux de nos plâtrières; mais ses
formes sveltes marquent évidemment qu’elle étoit fort légère à la
course (a), et tous les quadrupèdes qui jouissent de cet avantage ont
les pieds de derrière plus longs, au contraire des espèces lourdes ou
paresseuses, où ce sont les pieds de devant qui l’emportent.
3„. Quant aux pieds plus petits, ceux à quatre doigts, l’identité de
composition vient se joindre à celle de grandeur pour aider à les rassortir;
ceux du n°. 3 , §11 de l’art. IV de la seconde section, et ceux
du n°.a du même article, dans la troisième section, ont également à
côté de leurs deux grands doigts, des doigts accessoires comme ceux du
Cochon ; leur graudeur ne diffère que comme il convient à un animal
(1) C’est l’Anoplotherium commune.
(2) C’est l1'Anoplotherium gracile
à course rapide ; ainsi tout rend probable leur identité d’espèce (1).
Nous avons donc dans ce genre, trois pieds de devant pour trois
pieds de derrière, et ils s’accordent parfaitement les uns avec les autres.
Il nous reste cependant un pied de' derrière qui n’est pas assorti,
c’est celui du n°. 1, § II de l’article IV de la deuxième section (2).
A r t i c l e III.
Les pieds à trois doigts se rapportent aux têtes h dents canines
saillantes, et les pieds à deux doigts aux têtes a séries de dents
continues.
Nos carrières offrent des têtes de deux genres, celles que nous avons
nommées Paloeotlterium, et celles que nous avons appelées Anoplotherium;
ces dernières se subdivisent en trois sous-genres, les Anoplo-
theriums proprement dits, les Xiphodons et les Dichobunes y mais
les deux premiers de ces sous-genres se rapprochent l’un de l’autre
plus que du dernier
11 y a aussi dans les mêmes carrières des pieds de deux genres ; les
uns à trois doigts, les autres à deux, et parmi ces derniers il s’en voit
qui diffèrent assez des autres par leurs doigts accessoires, pour former
un sous-genre fort distinct.
C’est déjà une probabilité que ces différens pieds se rapportoient
aux Palæotheriums, aux Anoplotheriums et aux Dichobunes.
Mais, avant de l'avoir obtenue, je ne manquois pas de motifs pour
faire entre les Palæotheriums et les Anoplotheriums, la répartition
des pieds à trois et à deux doigts.
Les premiers de ces motifs étaient tirés des rapports zoologiques.
La tête du Palæotherium ressemble si fort à celle du Tapir par le
nombre, l’arrangement et les espèces de ses dents, et par tous les
détails de sa forme; et de son côté, le pied de derrière tridactyle res-
-(i) C’est Y Anoplotherium Jeporinum ou Dichobune.
(2) C’est Y Anoplotherium secundarium.