est caché au fond d’une échancrure. Son canal est dans le crâne,
et donne une branche qui s’ouvre un peu plus haut que lui en
dehors. Il y a un autre trou vasculaire vers g , donnant aussi au
dedans du crâne , qui est dans le cheval et le tapir, mais beaucoup
plus petit; et dans le mouton, mais beaucoup plus grand.
Derrière le trou auditif commence l’apophyse mastoïde d. Elle
a la forme d’une pyramide triangulaire, un peu comprimée d avant
en arrière, et émoussée dans le bout. Elle est beaucoup plus longue
à proportion que dans le tapir, et se rapproche de la forme du
cheval ; mais au total cette disposition de la région située derrière
la cavité glénoïde ressemble aussi peu à ce que nous observons
dans les animaux connus, que tout ce que nous avons vu jusqu’ici
de Y Anoplotherium.
Les condyles occipitaux e e , n’ont rien de particulier ; ils ressemblent
à peu près à ceux du cheval.
Un hasard heureux m’a aussi procuré quelque idée de la forme
du cerveau dans YAnoplotherium. La tête dont je viens de parler
étoit tout environnée d’un mélange de glaise et de gypse, et c’est
précisément ce qui l’avoit rendue si friable ; car les os contenus dans
la marne se brisent généralement quand on veut les en tirer, sans
doute parce que cette terre ne les a pas préservés de l’humidité,
comme fait le gypse ; mais dans ce cas-ci sa présence a été heureuse :
elle s’est moulée dans la cavité du crâne ; et comme cette cavité elle-
même dans l’animal vivant s’étoit moulée sur le cerveau, la glaise
nous représente nécessairement la vraie forme de celui-ci, pl. V I I,
fig. 3 ; il étoit peu volumineux à proportion, aplati horizontalement
: ses hémisphères ne montroient pas des circonvolutions, mais
on voyoit seulement un enfoncement longitudinal peu profond sur
chacun. Toutes les lois de l’analogie nous autorisent à conclure que
notre animal étoit fort dépourvu d’intelligence. Il faudroit, pour
que la conclusion fut anatomiquement rigoureuse, connoître les
formes de la base du cerveau, et surtout la proportion de sa largeur
avec celle de la moelle allongée; mais cette base n’est pas bien conservée
dans notre moule.
La dernière et la plus heureuse de mes acquisitions , relativement
à cet article, a été celle du morceau de la pl. L Y I I , f ig . i.
Il étoit compris dans quatre ou cinq fragmens à peine reconnaissables
, que l’adresse incomparable de M. Laurillard est parvenue
à recoler, et à débarrasser du plâtre qui les masquoit, au point de
reproduire ainsi en relief presque toute la partie supérieure.
Outre les détails déjà connus par les morceaux précédens, on
apprend par celui-ci,
i°. Qu’il régnoit sur le crâne de Vanoplotherium une crête sagittale
élevée et tranchante.
2°. Que les faces latérales du crâne se relevoient en bosse assez convexe.
3°. Que la face occipitale étoit petite, étroite, peu élevée , plus
large dans le haut, divisée en deux par une arête verticale aiguë et
creusée d’une fosse de chaque côté de cette arête.
4°. Que la fosse temporale étoit très-longue mais d’une profondeur
médiocre.
5°. Que l’orbite étoit de grandeur médiocre et séparé de la
fosse temporale par une apophyse postorbitaire du frontal a qui
descendoit fort bas sans toutefois se joindre à celle du jugal.
6°; Qu’il y avoit à son bord antérieur un très-petit crochet b au-
dessus du trou lacrymal c et que celui-ci étoit en dedans de l’orbite.
7«. Que l’entrée du canal sous-orbitaire d, d étoit double et la
supérieure d’assez voisine du trou lacrymal.
8°. Que le plancher inférieur de l’orbite ne s’étendoit pas en
arrière au delà des apophyses postorbitaires.
Du reste tout ce qui subsiste dans ce morceau de la région
mastoïdienne, et auriculaire, ainsi que de l’arcade, confirme ce
que nous avoient appris ceux de la pl. VII. Le museau et les dents,
dans tout ce qui en reste, sont aussi parfaitement conformes à ce
qu’on voit dans ceux des pl. X L IY et XLV. (i)
(i). Dimensions deee morceau.
Distance de la crête occipitale à l’apophyse postorbitaire du frontal. . . . . . . 0,167
Distance entre le condyle occipital et l’apophyse postorh. de Parcade. . . . . . 0,159